mille deux cents mètres cubes de gaz, sous la direction d'un lieutenant aérouaute du Corps-d'observation et conduisant un lieu tenant de la garde morbiledeParis, porteur de dépêches, documents, etc., pour le gou vernement de Bordeaux, ainsi que des let tres privées Le ballon a passé au dessus de Bruxelles, se dirigeant vers la Hollande, et a parcouru ladistance de 100 HO lieues en trois heures. A une certainedistanced'ici, l'aéronaule, apercevant le Zuiderzée, vers lequel un vent impétueux les poussait et pouvant même les conduire en pleine mer du Nord, n'hésita plus un moment, quoique ne con naissant pas de tout le pays, opérer sa descente, quelque périlleuse qu'elle parût; il l'accomplit d'une hauteur de 5.000 3,500 mètres, dans l'espace de 6 minutes, touchant terre 10 h. 15 L'impétuosité du vent ne lui permettant pas de jéter l'ancre, ils firent un effort violent et c'est au péril de leur vie qu'ils se jetèrent hors de la nacelle an hord même du Zuiderzée; ils en furent quittes heureusement pour des contusions plus ou moins graves. Par bonheur, ils avaient pu sauver une caisse de dépêches, la plus importante. Le ballon continua sa course sur le Zuiderzée, rasant la glace. L'officier partit -d'ici le même soir pour Bordeaux, muni d'une partie de ses précieux documents; l'aréo- naute, plus fortement contusionnéresta avec l'espoir de recueillir son ballon, et surtout la seconde caisse de dépêches et les lettres privées. Hier matin, 11 heures, une douzaine de pêcheurs partis de grand malin patins, avec 2 grands traîneaux, rentrèrent joyeusement ramenant le ballon, la nacelle, les accessoires et surtout la caisse avec les documents et les lettres, ayant trouvé le tout une distance de 4 5 lieues d'ici, près de l'île d'Urk, au milieu du Zuiderzée entièrement pris par les gla çons. Aujourd'hui, 18 janvier, l'habile et intré pide aéronaute, remis de ses contusions et muni de tout son précieux matériel, se mettra également en route pour Bordeaux. Voici le nom et la qualité des persennes transportées par le ballon M. Eugène Gléray, âgé de 43 ans, adjoint au maire du 3œ* arrondissement de Paris Edouard Pa- vailhas, âgé de 56 ans, commissionnaire en bestiaux; Edmond Furbiaux, âgé de 33 ans, ingénieur mécanicien. L'un d'eux est reparti d'ici pour Bordeauxaprès avoir logé pendant la nuit précédente l'hôtel Derlon. Le correspondant de Versailles du Daily Telegraph écrit qu'à un endroit qui lui est défendu d'indiquer, les Prussieus ont creusé dans le roc un observatoire pourvu de lucarnes, d'où, sans être aper çus, les chefs de l'armée peuvent suivre les effets du bombardement de Paris. Cette espèce de grotte est chauffée par un poêle et meublée d'une table et de quelques chaises. Il s'y trouve toujours des cigares la disposition des visiteurs qui ont le privilège d'y être admis. Un soldat qui se trouve maintenant dans l'un des hôpitaux de Dresde offre un exemple curieux des effets de l'ébranlement du système nerveux. Recueilli sur le champ de bataille de Saint-Privat, il n'est pas blessé, mais dans un état de prostration extrême. 11 ne voit rien, ne sent rien, ne perçoit aucun bruit. La bataille a tellement ébranlé ses nerfs, qu'il a même entièrement perdu la parole. Il y a un autre soldat dans un hôpital de Bautzen, qui présente peu près le même aspect, seulement il agile les doigts comme s'il tricotait. Son état est attribué une dépression du crâne causée par le fragment d'un obus. -u FRANCE. Versailles, 20 janvier. Arlor, 23 janvier. Bordeaux9 21 janvWj Versailles, 23 janvier. A il lob, 21 janvier. Le bombardement de Longwy continue avec vigueur. Où entend distinctement ici la canounade. La ville est en feu. Brest, 21 janvier. il est arrivé de nouveaux prisonuiers prussiens. Ils sont envoyés a Belle-Isieeo Mer sauf les officiers qu'on envoie au dépôt de Clermont- Fenand parmi ces derniers se trouve le ueveu du comte de Moltke. Quatre nouveaux dépôts derégiments sont trans férés Brest, où les traînards et les convalescents les lejoigoeot. Des compagnies sont déjb prêtes se mettre eo marche. D'itumenses convois de bœufs en destination de Paris ont traversé Rennes et sont prêts a poursuivre leur marche vers l'armée du géoéral Chanzy, qui coutiuue recevoir tous les jours des renforts. Le capitaiue Béraoger est chargé de la déleose de fautes. Des mesures ont été prises au département de la marine pour établir des gardes-côtes eutre le dé troit de Gibraltar et le Pas-de Calais. Neuf navires, dont six çuirassés, seront employés h ce service. Lille, Si janvier. M. Gambetta est arrivé a Lille deux heures. Il a été accueilli avec enthousiasme par la population au crj de Vive la France.' Vive le gouverne ment de la défense nationale! Vive Gambetta! Vive la République! Il a prononcé a la préfecture uu discours qui a été très-applaodi, dans lequel il a prêché la résis tance outrance, s'élevaur avec énergie contre les partisans de la paix it tout prix et dénonçant l'o pinion publique française la tactique de ceux qui spéculent sur des échecs partiels pour déclarer qae la continuation de la guerre est impossible et cherchent surprendre la paix. M. Gambetta proteste coutre toute idée de dictature, affiiruant taire sou devoir au uoro de l'uuité et de la révolution françaises. 11 démontre que la guerre, poursuivie même avec des échecs, ruine l'eunemi et assure, le succès huai. Lille, ai janvier La plus grande partie de l'armée de Faidherbe revient Lille. Le a3° corps, dont la majeure partie se compo sait de gardes nationaux mobilisés, est dans un triste état. Le 32° corps est eo bon ordre. Le général Dubessol, qui a reçu une blessure au bas-veuire, est revenu a Lille. L'émotiou est graude. La gare est pleine de femmes et d'enfants en larmes. Ce spectacle est pitoyable. le quartier-géuéial est Cambrai, suivant d'autres, Douai. Dans sou discours proooncé hier, M. Gambetta a exprimé sa confiance eo Faidherbe et dit que de nouvelles levées seioui faites. Saint-Quentin, 20 janvier. La première armée a obtenu hier nue victoire éclatante près de Satut-Queuûu. Ont pris part eo dehors des troupes de la pre mière armée les troupes cfu généial saxou comte de Lippe. Après que la division du priuce Albert eut pris la gare d'assaut, la cavalerie a fait plusieurs atta ques heureuses. Nous avons capturé 6 canons et environ 10,000 prisonniers non blessés. Partout l'armée ennemie montre lès symptômes de la plus grande dissolution. Nos pertes ne sont pas encore{bonstatées,|.ceilles des Français sont plus considérables que les nôtres. Nos pertes du ig devant Paris sont évaluées» environ 4oo hommes. Les pertes de l'ennemi sont si considérables qu'il a fait demander on armistice de 48 heures. Nous avons fait 5oo prisonniers. A viokV 22 janyier. Les Allemands ont continué le bombardement de Longwy pendant la journée d'hier et tonte la nuit dernière. Le feu a continué encore anjonrd'hui dimanche. Le centre de la ville a beaucoup souffert. Les assiégeants ont tenté vendredi de faire sauter le grand pont du Bas Longwy sur la Chier. L'opé ration a avorté en partie. Les habitations de la ville basse ont été ébranlées par l'explosion. La seconsse a été ressentie jusqu'à Athus, en Belgique. Le bombardement de Longwy continue. On a entendu ici la canoooade toute la nuit et une partie de la journée. La place résiste énergiquemeol. Le général Cbanzy, après avoir livré pendant deux jours de brillantes batailles près du Mans, a dû se replier derrière la Mayenne. Il croit qu'il a eu affaire 180,000 combattants commandés par le prince Frédéric-Charles et le grand ducdë Mecklemboorg en personne. Il n'est pas découragé ni la France non pins, et il aononce que sons peu de jours il reprendra ses opérations offensives. Il a perdu UDe douzaine de canons et environ 10,000 prisonniers, mais les ennemis ont éprouvé de leur côté de grandes pertes. Bordeaux 22 janvier. De nombreux Prussiens avec de l'artillerie ont essayé hier de prendre Dijon. Les garibaldiens ont repoussé l'attaque après un combat de douze heures. La bataille s'étendait de Val-Luzou jusque Fontaine lez- Dijon et Salaud. Nos troupes ont maintenu leors positions et eu ont capturé d'autres. Les perles sont sensibles, nattis inférieures celles de l'ennemi. La bataille a recommencé aujourd'hui. Lille, 22 janvier. Ou dit que Cambrai a été sommé de se rendre. Il lui a été dooDé un délai jusqu'à ce soir, trois ■heures. M. Gambetta a reçu ce matin des députations nombreuses de là population. Il a prononcé un discours magnifique, dans le quel il a déclaré que la France est plutôt prête soutenir uue guerre éternelle qu'à se laisser mutiler (Acclamatious enthousiastes). L'armée du Nord se reconstitue rapidement; les soldats débandés reviennent eD masse. Le général Faidherbe a pris ici quelques jours de repos; il repartira aujourd'hui. Le préfet n'est pas encore arrivé. Le Havre, 22 janvier. Les Allemands ont occupé Orbec, après un en gagement avec la garde nationale. Lisieox est menacé. Gacé a été réquisitionné pour une somme de 45.ooo fr. dont 10,000 ont été versés. Il y a eu un engagement au Bernay; le capitaine de la garde nationale a été tué. Les Prussiens vont y entrer. Arlon, 23 janvier. La garoisoo de Longwy, après on combat l'arme blanche a délogé les Prnssiens de l'usine Huart. Les Prussiens de Mont-Saint-Martin ont tenté ce matin d'enlever la ville par surprise; mais ils ont été repoussés avec des pertes sensibles. Le feu de la place, très-violent pendant toute la journée, a éteint celui de trois batteries prus siennes sur quatre. Le 21 janvier, des détachements de l'armée al_ lemande du Sud ont occupé Dôle après un petjt combat. Ils ont pris 23o wagons de chemin de fef

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Le Propagateur (1818-1871) | 1871 | | pagina 2