d'où le sifflement des obus se percevait
mieux encore qu'à terre.
Pendant deux heures on les laissa dans
celte position.
Ce que consomme une armée en cam
pagne. Une correspondance exppse ainsi
la consommation d'un corps d'armée prus*
sien. En 24 heures un corps d'armée con
somme 18,000 pains de trois livres, 120
quintaux de riz et d'orge, 70 bœufs ou 120
quintaux de lard 18 quintaux de sel30
id. de café12 id. d'avoine3, id. de foin
3,500 quarts d'esprit de vin et 3,500 onces
d'essence d'oranges amères. Il faut ajouter
ces chiffres 60 quint de tabac, 1,100,000
cigares ordinaires et 50,000 cigares fins
pour les officiers. Comme il y a vingt cinq
corps d'armée, on jugera de ce qu'il faut
pour l'entretien de l'armée allemande en
un seul jour.
Du 16 juillet au 31 décembre, la feldpost
a transporté 67,600,000 lettres et 1,536,000
journaux. En outre, 41 millions de tbalers
et 58,000 paquets par le département de
la guerre aux troupes en campagne.
Les soldats ont reçu de leurs parents ou
envoyé chez eux 13 millions de tbalers et
1,210,533 paquets, soit 22,173 par jour.
1
FRANCE.
Grahvillb, ?5 janvier, 3 b. 25 m. du malin.
Le colonel Krenski annonce que Longwy, bom
bardé depuis neuf jours, *ient de capituler. 4,ooo
prisonniers et 300 caoqos sont tombés entre nos
mains. Nos troupes occuper,ont la forteresse b midi.
Bordeaux 20 janvier.
Ut) décret ouvre un crédit de 5i ija millions,
dont 23 a 12 pour payement de cootrats exécutés,
et le reste pour de oooveaux achats d'armes et de
monitioos.
Une correspondance do Moniteur dit que
Voigts Rbetz, en arrivant au Mans, a immédiate
ment fait arrêter la moitié des journalistes du parti
répoblicaiD.
Bordeaux et Tqulouse demandent l'adoption de
mesures radicales contre l'effervescence rouge-
Lyon est entièrement calme. Lyon est occupé b
organiser des régiments de marche dans la garde
nationale, dont trois sont déjb partis.
Ijordeaox, 33 janvier.
Dijob a3 janvier, 3 h. i p du soir.
Officiel. Dijon est violemment attaqué de
puis une heure après-midi par une forte colonne
prussienne au nord et b l'ouest.
Tout le monde est b son poste.
(5 heures t|4.) L'ennemi est b i,5oo mètres de
la ville; il occupe Pouilly et Château S1-Apolli
naire. On dit Riccioti Garibaldi cerné.
(6heures i(4.) L'ennemi se retire battu. Riccioti
a pris le drapeau du 6i* de ligne prussién.
Les troupes prussiennes engagées appartenaient
ao second corps.
Les prisoouiers faits appartiennent spécialement
au 6is régiment d'infanterie poméraoieone.
Le chiffre des Prussiens tués au combat d'Alen-
çon, le 15 janvier, s'élève b 900 hommes, le nom
bre des blessés est plus considérable. Le combat
avait duré sept heures et demie.
Bordeaux, 2janvier.
Une dépêche officielle de Dijon, datée du 33 an
roir, annonce que la défaite des Prussiens est com
plète. La brigade de Ricctoli Garibaldi a complè
tement détruit le 61* régiment d'infanterie prus
sien.
Les troupes françaises ont montré un grand
enthousiasme.
Des nouvelles d'Angers, en date du 20, annon
cent que les holaos oot évacué le voisinage de La
Flèche et Cbâteau-GoDt)iier, et qu'ils se sont reti
rés sur Le Mans. On annonce que les Prussiens ont
évacué Tours.
Le Havre, aq janvier.
Toutes les troupes qui se trouvent ici, renfor
cées par de la cavalerie,out reçu l'ordre de marcher
en avant immédiatement.
Dimaucheles Prussiens se sont avancés vers
Foulbec, près de Honfleur.
Après unengagement, ils auraient occupé Foul
bec et menaceraient Honfleur.
Lille. i\ janvier.
Les Pruss eos ont levé le siège de Cambrai.
On dit que So.OOO Prussiens sont dans le Nord.
Environ 6,000 sout venus b Vis en Artois; ils
sont cap ton nés b Rœulx.
M. Gambetta est parti hier soir b 10 heures pour
Calais, ou VHirondelle l'attend pour l'amener b
Cherbourg. L'Écho du Nord annonce que les
Prussiens ont subi b Saint - Quentin des pertes
énormes.
Le gouvernement de la défense nationale a
adressé, le 19, la proclamation suivante aux habi
tants de Paris:
«Citoyens!
L'eooemi tue nos femmes et nos enfants; il
nous bombarde joor et nuit il couvre d'obus 00s
hôpitaux. Uo cri Aux armes! est sorti de toutes
les poitrines.
Ceux d'entre nous qui peuvent donner leur
vie sur le champ de bataille marcheront b l'ennemi,
ceux qui restent jaloux de se montrer dignes de
l'héroïsme de leurs frères accepteront au besoin les
plus dors sacrifices comme un autre moyen de se
dévouer pour la patrie.
Souffrir et mourir, s'il le faut; mais vaincre.
Vive la Répnbliqoe!
Les membres do gouvernement, etc.
Arlok, 26 janvier.
Les Allemands ont fait leor eutrée b Longwy
bier b dix heures.
Les prisonniers ont été expédiés b Thton ville et
b Metz b midi.
La garde nationale n'a pas été faite prisonnière,
On écrit de Douai ao Daily T^elegraph, le 19
janvier
La question d'inonder ton? le départeinent do
Nord a été sérieosemeot agitée la semaine dernière.
Elle a même fait l'objet d'une enquête officielle, et
l'on annonce que des ordres ont été donoés
pour («ire monter les eaux ao maximum de leur
élévation.
Il est généralement conoo qne le général
Faidherbe a consulté, il y a quelques jours, l'in-
géoieur do département, qui lui a remis une esti
mation des énormes dépenses qui résulteraient des
iooodatious, tant pour les indemnités b payer b la
population que pour celles qui seraient dues par
suite de l'irruption de la mer en Belgique. Il paraît,
d'après les derniers renseignements, que la mesure
serait adoptée, eo tout cas pour ce qui regarde
les premières lignes, puisque des travaux y
relatifs sont déjb entrepris b Mortagne, Ib où l'Es
caut et la Scarpe s'écoulent eo Belgique. Des digues
oot été coupée; b huit milles de Douai Déjb, dans
l'intérieur de cette ville, la Scarpe s'est élevée b
un niveau sans précédent, et ses flots booeDX pré
sentent les indications bien connues d'une immi
nente inondation.
Le Havre, janvier, au soir.
Orbec est évacué. La ville a été taxée de 4o,ooo
francs. Quatre habitants ont été fusillés. Le maire
et trois conseillers municipaux faits prisonniers.
Le mouvemeut des Piussiens sur Lisieox cesse.
Il était fait seulement pour masquer leur marche
sur Rouen. 20,000 Prussiens s'avanceDt par Vi-
rooutiers sor Beroay. De Rouen ces 20,000 rejoin
draient Gœben, Les gardes nationales de Lisienx,
Falaise es Caeo marcheot eo avant.
Sarrebrdcr, 23 janvier.
On mande de Versailles, en date du 21, que le
tableau que les prisonniers font de la situation b
Paris est tel, qu'une fio prochaine est probable.
Le brouillard gêoe quelque peu notre artillerie
de siège.
Noos lisons dans l'Écho de la Frontière dn 24
janvier
Pour le moment, l'ennemi ne paraît pas se
diriger vers Valeociannes. Quarante hulaus sont
venus samedi b 10 kilomètres de cette ville, b Ven-
degies, poursuivant les traînards. Ils s'informaient,
b chaque habitation s'il n'y avait pas de militaires.
M. te curé ayaDt fermé sa porte trop brusquement
ils soty p.arçs qo criant Capout curé! C'est la
seqle menace qu'ils aient proférée.
Une petite escarmouche qui a eu lieu ensuite
les a forcés b retourner vers Solesmes.
0 Aujourd'hui lundi, dans la matinée, les re
connaissances faites de ce côté D'ont rien fait con
naître d'important b signaler.
Hier, dimanche, Cambrai, noos dit-on, a été
sommé d'avoir b se reodre b deux heures, sous
peioe de bombardement.
On dit que les Prussiens soot au Cateau, et on
prétend qu'un corps d'armée se dirige sur Douai,
par Arras.
a Samedi dernier, des éclairenrs prossiens soot
venus jusqu'b Solesmes; ils se sont fait donner les
noms des conscrits de la classe de 1871 et les noos
des chasseors. Les armes de chasse et les fusils de
la garde nationale out dû leur être livrés, et ont
été brisés en leur présence.
Des hulaus se sont emparés, dit-on, de la gare
de Cattenières. Un détachement enuerai commen
cerait des travaux pour l'établissement de batteries
de siége a Rumilly, village situé près de Masnières,
b six kilomètres de Cambrai.
Oo uous apprend, sauf tootes réserves, que le
quartier général est filé b Lille. L'armée sera can
tonnée dans les environs de Cambrai, d'Arras et de
Dooai. Noos aurions, pour notre part, nne divi
sion.
On lit dans le Journal officiel:
En récapitulant le nombre des victimes depuis
le bombardement de Paris (do 5 an i3 janvier) on
trouve qu'il y a eo 5i personnes triées et i38
blessées, en tout 189 victimes.
Avant-hier, M. Levasseur était eu chaire dans
nne salle do collège de France faisant son coors
habituel d'économie politique, [.es auditeurs écon-
taieot le maître en silence, lorsqu'un obus, péné
trant par uDe des fenêtres de la salle, vient tomber
sor les marches de l'escalier de la tribune où sié
geait M. Levasseur. Le professeur était debout, il
s'interrompt un moment pour jeter uo regard sor
l'eogin de mort qui venait ainsi le visiter, et, après
s'êtie assuré que les éclats du projectile n'avaient
atteint personne, M. Levasseur, aussi calme qu'ao-
paravant, dit b son auditoire
Si cela ne vous gêoe pas, messieurs, nons con
tinuerons notre cours. Les applaudissements ont
éclaté et chacoo est resté bravement sur sou siège.
Il y avait foule bier devant la boucherie si
tuée b l'angle des rues Richelieu et Neuve Saint-
Augustin, b Paris. Les deux pauvres ours do Jardin
des Plantes si coonu du populaire parisien le
blanc et le Doir, étaient rois eo vente b i4 francs
la livre; et, pour qu'on ne put pas contester la pro
venance, les deux tètes étaient là, comme daus
l'Ours et le Pacha, de Scribe, mais sanglantes,
hideuses broyées par la masse do boucher qui
avait tué ces braves et bonnes bêtes comme de sim
ples bestiaux d'alimentation.
On écrit de Lyoo, le 18 janvier M. Pi
nard a été mis en liberté et a reçn l'ordre de quit
ter immédiatement la France. Il est parti pour
Geoève. Il a été établi qu'il avait communiqué b
quelques-uns de ses amis des exemplaires du jour
nal le Drapeau mais le parquet n'a pas cru voir
la matièré b poursuite.
Les morts eux-mêmes subissent la loi du
rationnement. Le Soir anoooee qu'il est question
d'interdire les enterrements de luxe. Il y a quelque
temps déjb, nous avons pu observer que les cor
billards n'étaient plus traînés que par uo seul che
val daos quelques jours ils seront traîués par des
hommes, les chevaux devant être livré b la cou-
sonmation.
On lit dans le Rappel Le pain va être
rationné.
Nons approuvons pleinement la mesore, b
une condition c'est que la distribution sera mieux
organisée que celle de la viande.
On lit dans-la Gazette de France L'in
vestissement de Paris aura produit une qoantilé de
désagréments auxquels ou ne se serait jamais at-
I tendu.