L'éruption du Vésuve a gagné en inten sité; les projectiles lancés par le cratère récent, sur lequel un cône s'est déjà formé, sont spécialement abondants. La nuit der nière, la lave a encore paru, mais elle s'est éteinte avant d'arriver la base du cône du Vésuve. Les instruments signalent d'au tres laves. Nous avons des raisons de croire, dit l'Italie, que la direction générale des postes pense sérieusement utiliser, dès pré sent, le tunnel du mont Cenis pour le ser vice postal entre la France et l'Italie. On assure même que la direction technique du percement du mont Cenis a déjà été ioter rogée, afin de savoir si et dans quelle me sure l'idée mise en avant pourrait être appliquée et quelle sécurité plus grande cette application pourrait offrir. Nous lisons dans le Journal d'Ipsurch (comté de Suffolk, Angleterre) Dimanche plusieurs personnes se promenaient le long du dock, lorsque leur attention fut attirée par une énorme boule qui paraissait flotter dans les airs. C'était un ballon. Il venait des environs de la ri vière passa au dessus de la partie infé rieure du dock, et disparut bientôt. C'était évidemment un ballon monté venant de Paris, le vent qui avait soufflé toute la nuit et le dimanche (est sud-est), était de nalurC lui faire traverser la Manche. L'élévation delà machine aérienne.était telle, qu'on ne pouvait distinguer personne dansla nacelle, mais il paraissait y avoir deux protubéran ces rondes, une decbaque côté de la nacelle. A grande vitesse. Entre Dresde et Freiberg a eu lieu la semaine dernière une coqrse folle par chemin de fer, que les journaux allemands nousrapportent en ces termes Le convoi de marchandises arrivant de Dresde Freiberg le soir 9 heures, et traîné par deux machines, était arrivé non loin de Klingenberg, quand une chaîne se rompit et détacha presque toutes les voitu res de la tête du convoi. Le grand tronçon se mit courir sur la route qui a une pente de l'MO. Les 14 gardes serrèrent les freins jusqu'à rendre les roues immobiles, sans parvenir diminuer la vitesse, qui au contraire s'augmentait toujours. Craignaut une mort certaine sept gardes sautèrent en bas du train dans la neige, sans se faire aucun mal Les sept autres tinrent bon, s'efforçanl de serrer toujours les freins, mais sans résultat. La vitesse était devenue telle qu'ils ne voyaient plus les objets. L'obscurité du tunnel d'Edle Kron leur apparut comme une main noire un instant tenue devant leurs yeux. Ceci leur permit de s'orienter; ils étaient une demi-lieue de Tharaud, dont ils traversèrent la gare, sans que les personnes qui se trouvaient sur le perron pussent voir si c'était un convoi de voyageurs ou de marchandises; entre Tharaud et Hainsberg la vitesse di minua peu peu et le train s'arrêta dans celte dernière localité1, ayant parcouru 12 lieues en 10 minutes, au lieu de 40, par cours ordinaire. Si la voie n'avait pas été libre, il y aurait eu une catastrophe épou vantable. Il paraît que l'hiver n'a pas été aussi prompt ni aussi dur aux Etals Unis que chez nous. Voici ce qu'on écrit de New- York, sous la date du 13 janvier Nous avons enfin un commencement d'hiver. Après trois mois d'automne printanier, le froid nous est venu, et depuis quinze jours nous jouissons des plus belles gelées que Fou puisse imaginer. Point de neige, un soleil magnifique et des nuits splendides. II était temps que le froid nous revînt. Quinze jours de plus de ce temps doux de décembre, et nous aurions vu tout reverdir comme en mai. FRANCE. Versailles, i" février. On mande de Versailles, 29 janvier, au Daily Telegraph On lit encore dans le même journal, sous la date de Versailles, 27 jarfvier Le Globe publie les dépêches suivantes On n'a pas d'idée des prix extrava gants auxquels étaient arrivées certaines choses Paris dans ces derniers jours. 100 kilog. de pommes de terre s'étaient payés 400 fr. le 23 du mois dernier. On faisait de la salade avec la pousse des blés, et le plus petit plat au restaurant coûtait de 8 10 fr.; encore devait on porter son pain. L'épidémie variolique a pris de telles proportions Londres, que le comité mé dical a ordonné d'isoler immédiatement tout malade qui en serait atteint et de dé sinfecter les maisons et les objets. La direction générale des postes et télégraphes va établir un service postal par mer entre Bordeaux et Saint-Nazaire, pour la facilité des relations avec l'Angle terre. L'itinéraire serait Nantes, Redon, Bennes, Saint-Malo et Soulhampton. On écrit de Versailles, le 50 janvier Officiel. L'armée de liourb.ki, ferle d'envi- roo 80,000 hommes es) entrée par suite d'une conveolion, en Suisse, près de PiVifiat lier. C'est donc la quatrième année française mise dans l'impossibilité de continuer la lutte. Versailles i" février. Officiel. Le général de Manlenîfel annonce: Les trophées pris dans le combat du 29 près de Cbaffois et Sombacourt par la 14° division sont 10 canons et 7 mitrailleuses. Nous avons fait pri sonniers 2 généraux, 46 officiers et enviroo 4,000 hommes. Le 3o janvier, la 7* brigade a pris Grasoe avec très peu de perles. Elle a fait environ 2,000 prisonniers et pris deux aigles. Dans des marches en avant vers Pontarlier, on a trouvé lu route couverie d'armes. n L'aînée française se trouvant dans ces parages, tonte voie vers le territoire français a été coupée. Florence, ici février. La Chambre a approuvé par 232 voix contre 2-9 le projet de transfert de la capitale avec les modi fications introduites par le Sénat. La Chambre continue la discussion des garanties h donner an Pape. Quelques députés font des pro positions relativement aux libertés de l'Église et des colles. "V1 enne 1er février. Le bruit court que la Porte aurait l'intention d'occuper militairemeut la Roumanie si le prince Charles résigDe ses pouvoirs. L'occupation des forts par les tronpestille- roandes a commencé ce matin. Le mont Valérieu a été occupé hier par les iogénieurs prussiens afin d'y détruire les ruioes. Les canons de gros calibre seront immédiate ment transportés dans les forts, parce que l'en ceinte est bien armée et que les vainqueurs n'oot aucune confiance daus l'humeur incertaine de Paris avant qu'uo désarmement général n'ait en lieu. Des forces considérables d'infanterie et de cavalerie ont été rapprochées de Paris, afin de couvrir les travailleurs. Les Allemands oui pris possession ce malin de l'artillerie française de cam pagne b l'extérieur de l'enceinte entre les forts. Tous les forts do cercle extérieur oui été éva cués ce matin b onze heures par les troupes frau- çaises et oceopés ensuite par les Prussiens. Les Français font remise de leurs armes, de leurs drapeaux et de leur artillerie de campagoe, qui seront réunis b Sevran endéans les quinze jours. Les canons de tous les forts seront démontés et les affûts remis aux vainqueurs, les canons pou vant rester dans l'intérieur. Une ligne de démarcation sera tirée entre l'enceinte et les forts. La position française ne s'étendra que jusqu'à l'enceinte. Les limites de la position prussienne se trouveront b 5oo pas de l'enceinte, avec les modifications rendues néces saires par les dispositions du terrain. Le fort de Viocennes reste au pouvoir des Français. Toutes les maisons de Saint-Cloud et de Montretout ont été brûlées hier par les Prussiens, jusqu'au sol, afiu de ne pas laisser d'abri aux Fran çais pour le cas où une sortie finale et désespérée serait faite dans cette direction. Les communications postales seront rétablies avec Paris b dater dn 1" février. Versailles, 3ofanvier, h. de l'après-midi. L'agitation produite b Paris par la capitulation des forts diminne, et la trauquillilé règne dans tous les quartiers, excepté b Belleville. La garnisou des forts a été logée eo partie dans les casernes et en partie daus les édifices publics de la ville, Une division de l'armée régulière, tout armée, et la garde nationale sédentaire maintiennent l'ordre presque tous les habitants qui avaient émigré de la rive gauche b la rive droite sont retournés b leurs domiciles. Les approvisionnements arrivent en masse de l'extérieur. Berlin 3o jauvier. Les aotoriïés militaires dans toute l'Allemagne ont reçu l'ordre de suspendre les transport de Iroopes pour la France et d'arrêtur les convois qui sont déjà en route. A Marseille, l'anuiversaire du 21 janvier avait été célébré depuis i83o daos l'église des Augtislins. Cette année, les promoteurs de cette pieuse manifestation ont demandé au curé de la paroisse la célébration de la messe annuelle. Quel n'a pas été leur étonnement quand'le curé, dominé par des influences révolutionnaires, a refusé, en disant que la révolution pouvait répoudre par une émeute aux prières de l'Église. Ou s'est rendu a l'évêché. Mgr. Place, après plusieurs tergiversa tions, a refusé dedoDtier une autorisation écrite an curé des Augustins. Une messe basse a néanmoins été célébrée. -»• M. Baocel vient de mourir dans le départe- tement de la Drôme. Un journal officieux de Berlin résome comme suit les pertes du corps de la garc(p depuis le com mencement de la guerre jusqu^u 3i décembre tués 00 morts de leurs blessures, 156 officiers et 2,4i6 hommes; morts de maladie, 5 officiers et 429 hommes blessés2 3o officiers et 6,672 soldats absents, 246; en toot, io,i54 hommes. La petite forteresse de Bitche, sur le faîte des Vosges, avait presque été oubliée. Depuis trois mois, la garnison et le bataillon bavarois qni ser vaient de corps d'observation vivaienten paix; mais il parait que les Français ont fini par s'eunuyar de boire de la bière de Bavière de manger du bœuf do Palatinat et de lire les journaux que leur ap porte régulièrement la poste allemande. Pour se distraire, dit le Courrier du Bas Rhin du 20 janvierils viennent de fairela nuit passéeune sortie appuyée par la canonnade des remparts, mais 3ni naturellement a été repoussée par le corps 'observation bavarois. Les pertes sont incououes. En vertu de l'armistice qui a été. conclu ici, samedi (28),, les opérations militaires doivent se coutinuer contre les troupes françaises qui com battent dans l'Est jusqu'au commencement de fé vrier. La, raison, d'après mes informations, est que dans cet espace de temps les Français se trou veront, b ce que l'on croit, dans une très-mauvaise position, presque complète ment cernés en fait, bien entendu si les Allemands téussissent. Il n'est permis b personne de quitter Paris pendaut la durée de l'armistice, b moins d'un per mis spécial d'aller et retour pour affaires du gou vernement. Le cordon des troupes allemandes sera strictement nia'ntenn. Après avoir déposé'ées ar mes la garnison française restera dans l'enceinte de la ville b l'étal de deruf-captivité. Au quartier-général de Versailles on'espère fermement que les arrangements conclus auront là paix peur résultat, vu le temps qo'rls acbordeot pour constater l'opinion réelle de la population

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Le Propagateur (1818-1871) | 1871 | | pagina 2