Les escadrons du 2e lanciers, eo gar
nison Naraur, retourneront Bruges le
14 et seront remplacés par le 1" chasseurs
cheval. (Organe de Namur.)
Tous les détachements de cavalerie
et d'artillerie qui se trouvaient dans le
Luxembourg quittent la province.
(Echo du Luxembourg.)
Lundi le quai Van Dyck, Anvers, a
été mis en émoi par la scène suivante. Le
capitaine du steamer Trident avait fait
amarrer son bâtiment un des pieux d'at
tache qui sont plantés le long des quais du
fleuve. La police ayant fait remarquer au
capitaine qu'il avait choisi l'emplacement
qui d'habitude était réservé un autre
steamer, lui intima l'ordre d'en choisir un
autre. Snr le refus catégorique de celui-ci,
la police maritime alla quérir du renfort.
Malgré ce déploiement de force, lecapilaine
persista dans son refus et menaça de faire
maltraiter par ses hommes celui ou ceux
qui se hasarderaient venir son bord.
Nonobstant les observations que lui adres
sait le chef du port, ainsi que le maître
e'clusier. le capitaine pour toute réponse
donna l'ordre son équipage d'asperger
d'eau sale au moyen de ses pompes incen
die les agents de la police maritime. Inutile
d'ajouter que procès verbal a été immédia
tement dressé.
Dans la nuit de samedi dimanche,
il y a eu une très forte explosion Metz.
On croit qu'un des forts a sauté par suite
d'un accident.
On écrit d'Orange (Vaucluse) la Ga
zette du Midi Un clerc de notaire de cette
ville, nommé Marius Albertvient d'être
condamné par la cour d'assises de Vaucluse
10 ans de prison pour avoir soustrait
80.000 fr. dans la caisse de son patron,
Me Barjavel. On avait remarqué, Orange,
qu'il semait l'or sur son passage. Au café,
il se chargeait de toutes les consommations
et sipar hasard, une table n'était pas d'a
plomb. il l'assujettissait avec des pièces de
20 francs, qu'il se serait bien gardé de re
mettre dans sa poche. Grâce lui, toute la
petite basoche d'Orange fumait des londrès
et faisait des parties de campagne en calè
che. Souvent même Albert invitait ses amis
dîner. Les invitations étaient faites sur
papier timbré; on mangeait des perdreaux,
même des faisans et on buvait du Cham
pagne.
Tout le monde, Orange, avait remar
qué le faste du clerc de W' Barjavel. Cepen
dantcelui ci, qui savait que son oncle
avait fait deux ans de prison pour attentat
la pudeur et qui déjà lui avait reproché
un vol de 100 fr.aurait du connaître la
caisse laquelle Albert puisait. Mais M"
Bariavel avait dans sa poche la clef de son
coffre fort, et il était sans inquiétude. Il
fallut l'évidence pour le convaincre que
son clerc avait indignement abusé de sa
confiance. Albert, après s'être réfugié
Genève, était allé Turin et Milan, où il
se laissait voler son tour. Plus tard,
Bologne, il avait acheté une collection de
tableaux et de médailles. Il se faisait ap
peler le comte Maury. Il fut arrêté Venise,
au moment où il allait acquérir encore une
collection artistique.
Aux assisesoù il a comparuil était
accusé de deux autres vols domestiques;
mais il a été acquitté de ce chef.
Dimanche dernier, de nombreux
promeneurs s'arrêtaient dans les Champs-
Elysées pour contempler le triste défilé des
canons que l'on ramenait dans Paris.
Il paraît que nous allons être bientôt
ravitaillés, s'écria un gavroche, puisque
l'on fait rentrer les bouches inutiles!
Destruction du Casino de Dunkerque.
Nous recevons la nouvelle d'une catas
trophe épouvantable qui vient d'arriver
Dunkerque. Le magnifique Casino des
Bains, construit récemment sur la plage
par M.-E. Colibert, architecte et fondateur
de celte œuvre importante, vient d'être
complètement détruit. On avait installé
dans ce Casino la fabrique de cartouches
hommes, femmes et enfants, au nombre de
deux cents, étaient occupés leurs travaux
habituels, lorsque, par une cause inconnue,
la fabrique a sauté. Quelques ouvriers plus
ou tnftins grièvement atteints ont pu s'é
chapper. Le nombre des victimes doit être
considérable; nous attendons des détails
plus précis, qui nous feront sans doute
connaître la cause de ce terrible sinistre.
(International.)
Un journal anglais rapporte le fait
suivaut qui s'est passé Edimbourg. Un
ramoneur traversait le grenier d'une mai
son. Passant sur une partie Ai plancher
qui n'avait pour support que des lattes
plâtrées il s'enfonça et alla tomber tête
baissée sur un lit où reposait une vieille
femmequi se trouvait seule au logis. Quelle
fut la terreur de celle ci est chose plus
aisée comprendre qu'à décrire. En ellel,
le teint du visiteur inattendu apparte
nait bien moins un être humain qu'à une
de ces créâlures fantastiques dont notre
imagination peuple les régions infernales.
Inutile d'ajouter que ce diable... de ramo
neur ne s'était fait aucun mal.
FRANCE.
Lemaréchal Mac Mahon vieot d'adresser,
en date du 21 janvier, la lettre suivante au
mijiisiredesaffairesétrangères Bordeaux:
Excellence,
Un des correspondants do Dailij News a
réussi entrer Paris, le 1' février, et
en sortir de nouveau. Voici quelques dé
tails qu'il adresse sous Cette date son
journal
Paris a l'air d'un tombeau. Tout le
monde y est abattu physiquement et mora
lement, mais les neuf dixièmes de la popu
lation sont heureux de penser que la lutte
est finie et se consolent par le fait que les
Prussiens sont dans les forts et non pas
véritablement Paris.
Le gouvernement de la défense natio
nale a cessé d'être le point de mire des Pa
risiens et n'est plus, leurs yeux, qu'une
commission chargée de maintenir l'ordre.
Trochu et Gambetta, précédemment les
idoles de la populationsont devenus les
hommes les plus malmenés dans les con
versations de tous. Les soldats de la ligne
et les mobiles se promènent sans armes
dans les rues, les mains dans leurs poches
et s'arrêlant aux vitrines. On dirait aujour
d'hui de paisibles campagnards que des
soldats Les officiers de l'armée sont très-
mécontents des termes de la capitulation.
Ducrot s'est retiré dans la vie privée. Plus
de 23.000 personnes avaient déjà demandé
l'autorisation de sortir de Paris, sous le
prétexte qu'elles désirent présenter leur
candidature dans les départements.
Le correspondant dit qu'il a été fort bien
accueilli son arrivée Paris, parle motif
qu'il avait des journaux anglais dans une
de ses poches et des tranches de jambons
dans l'autre.
L'ordre règne Paris, continue t-il,
les rues y sont pleines de monde; beaucoup
de magasins, cependant, n'ouvrent pas.
Les magasins de comestibles n'ont pas plus
offrir qu'avant la capitulation; des confi
tures et des conserves, voilà ce qu'on y
trouve, mais pas de vivres ayant de la con
sistance. Quelques boutiques vendent de la
graisse de cheval qni a une apparence de
lard. Les boulangeries sont fermées.
Le Grand Hôtel est devenu un immense
hôpital. La moitié de Paris semble converti
en hôpitaux en juger par les drapeaux
d'ambulance qui flottent partout.
Paris est dans une ignorance complète
de ce qui se passe l'extérieur. Le lende
main du jour où les négociations ont com
mencé, les Parisiens étaient dans la convic
tion que l'armée assiégeante n'avait pas
mangé depuistroisfois vingt quatreheures.
Le 51 janvier, un grand nombre de
Parisiens affamés ont fait irruption dans
un des magasins de la Halle, y ont brisé
tous les obstacles et vidé la place.
La dernière vache vendue a été cédée
une ambulance pour 2,000 fr. Dans la
journée du 31 janvier il n'y a pas eu de
distribution de vivres dans plusieurs ar
rondissements de Paris, et ceux qui n'a
vaient pas d'argent ont dû tout bonnement
se passer de manger.
Un des signes caractéristiques du
siège, c'est l'absence de crimes.
Les arbres du boulevard ont peu souf
fert, ceux des Champs-Elysées et d'ailleurs
sont tous détruits.
b A la date du 2 févrierun plus grand
nombre de magasins se sont ouverts
Paris et le service des omnibus a partielle
ment repris. Paris n'avait encore reçu
aucun réapprovisionnement.
L'état des choses amené par la disette
des vivres avait encore empiré. Plusieurs
arrondissements n'avaient rien distribué
depuis deux jours. La population était
désespérée, mais trop misérable pour se
livrer des désordres.
Bordeaux, 7 février.
Uoe circulaire de M. Arago aux préfets, datée
d'aujourd'hui, dit Vous savez que les persouues
appartenant aux familles qui ont légué eu France
sont inéligibles en vertu des lois du 10 avril i83a
et du 9 juin i848. Du décret du 7 février 1871
étend ces dispositions !i la famille Booaparte.
Veillez rigoureusement a ce que ces lois et ces
décrets soient observés, n
Cette circulaire est signée par MM. Arago et
Barckausert, préfet de la Gtroode.
M. Barckauseo ajoute que de toutes les incom
patibilités créées par le décret du 3r janvier, celles
ci-dessus mentionnées seulement sont maintenues.
Lille 8 février.
M. Bert a donné sa démission, et M. Hendle,
secrétaire particulier de M. Jules Favre, a été
nommé préfet du Nord.
M. Hendle est arrivé hier soir; il a pris déjb
possession de sou poste.
Lille est calme.
Il y a un assez grand empressement au scrutin,
malgré la pluie.
Versailles 7 février.
Toute la Côie-'d'Or, Nuits, Beaume, Arnay-le-
Duc, Saoiieu, Pouilly, Somberuon, l'exception
de Demseoue, ont été occupés par les troupes du
général «ou Hann.
Le général Pélissier a évacué Lous-le-Saulnier
déjà depuis le
Le comte de Bismaik prétend dans sa circu
laire du 9 janvier, adressée aux agents diplimali-
ques de l'Allemagne et de l'étranger, que plusieurs
soldats allemands ont été blessés la bataille de
Wœrth par des balles explosibles, et accuse l'ar
mée française d'avoir fait usage de ces balles. Le
comte de Bismark a été iudoil en erreur et le fait
avancé par lui ne peut pas avoir eu lieu, le corps
qui était engagé b la bataille de Wœrtb n'ayant
reçu dans ses munitions aucune balle explosible.
J'affirme ceci en parfaite connaissance de cause et
je vous prie de bieo vouloir démentir l'assertion du
comte de Bismatk.
Agréez, etc. MaC Mahon. »i