O'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
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54rae Année.
Samedi 25 Février 1871.
No 5,572.
BULLETIN DU JOUR.
PESTE BOVINE.
LE PROPAGATEUR
FOI CATHOLIQUE. - CONSTITUTION BELGE.
Au sujet des négociations engagées
Versailles des bruiis recueillis par l'Indé
pendance prétendent que l'on est d'accord
sur les points suivants
Cession l'Allemagne de l'Alsacey
compris Belfort, et de la Lorraine dite
allemande, comprenant Tbionville et Sar-
reguemines, mais non Metz, qui resterait
la France sous condition de démantèler
aient immédiat
Payement d'une indemnité de trois mil
liards, dont une partie en numéraire (on
ne dit pas le chiffre), qui devrait être payée
au plus tard le 1" avril
Occupation des forts de Paris jusqu'à
parfait payement de celte partie de l'in
demnité; occupation de la Champagne
jusqu'à payement de l'indemnité entière.
On déballait tonjours la qbc"
l'entrée allemande ou d'une partie l'ar
mée allemande dans Paris. M. Thiers in
siste pour qu'elle n'eut pas lieu. Rien
n'était encore définitivement résolu, mais
les probabilités n'étaient pas que M. Thiers
obtînt gain de cause.
Le signature de la paix est imminente.
D'après les information?» d'un journal do
Londres, les négociations étaient d'accord
avant-hier sur tous les points sauf sur le
taux de l'indemnité de guerre.
Les allemands réclamaient deux milliards
de lhalers, soit sept milliards de francs; la
France ne voulait pas dépasser la moitié
de cette somme.
Quoi qu'il en soit, les choses étaient tel
lement avaucées, que MM. Tbiers, Jules
Favre et sans doute aussi les membres de
la commission devaient partir avant hier
pour Bordeaux, afin de conférer avec l'As-
semblee. Ils seraient rentrés hier Paris
et aujourd'huisamedi, ils retourneraient
pour une conférence décisive au quartier
général de Versailles.
On annonce également de Londres que
la fusion entre les Bourbons de la branche
aînée, représentés par le comte de Chara-
bord, et ceux de la branche cadette, la
quelle appartiennent les princes d'Orléans,
est un fait accompli. Si ce rapprochement
se confirme, il est de nature exercer une
grande influence sur les futures destinées
de la France.
La peste a complètement disparu des
communes de Torgny et de Corbionet
l'on peut considérer ces deux foyers comme
complètement éteints. Par contre le fléau
continue sévir Batlincourt, canton de
Messancy, et en outre il vient de se décla
rer Rochecourt, commune distante de 4
kilomètres environ de Batlincourt.
Aucun cas nouveau ne s'est produit dans
la province de Namur depuis notre dernier
bulletin.
Il résulte des renseignements qui nous
sont parvenus que la peste bovine règne
dans le département de l'Aisne, aux envi
rons de S1 Quentin et dans une partie du
département de la Somme.
Aucune mesure n'est prise pour arrêter
le fléau, qui fait, paraît il, beaucoup de ra
vages. (J. de la Société agricole du llrabant.)
NÉCROLOGIE.
Le 22 de ce mois est pieusement décédée,
en celte ville, l'âge de 79 ans, Dame
Charlotte Hynderick épouse de M. Henri
Carton. Cette mort plonge dans le deuil
une des familles des plus honorables et des
plus considérées de la ville, elle sera vive
ment regrettée par tous ceux qui ont pû
apprécier les excellentes qualités de Dame
Carton elle le sera aussi par les pauvres
dont la noble défunte était une providence.
Une précieuse existence vient de s'étein
dre l'Institut Saint Ignace, Anvers. Le
R. P. Charles De.Catné Vlamerlinghe
(Flandre occidentale), le 25 janvier 1832, a
rendu dimanche sa belle àme Dieu. La
Compagnie de Jésus en Belgique perd en
lui un de ses membres les plus méritants.
Le R. P. De Cat fut pendant sept ans pro
fesseur de rhétorique au Collège Notre-
Dame, puis pendant trois aus,supérieur de
l'Institut Saint-Ignace.
NOUVELLES DIVERSES.
Il paraît certain que les promotions
judiciaires annoncées pour le parquet de
la cour de cassation et pour le parquet de
la cour d'appel de Bruxelles sortiront cette
semaine.
On se rappelle la part glorieuse que
des Belges engagés en France ont prise
la sanglante bataille livrée le il octobre
dernier sous Orléans, et les éloges que leur
a mérités leur brillante conduite dans cette
malheureuse affaire.
Sur 950 Belges qui faisaient partie do 5'
bataillon étranger,75seulement ont échap
pé aux balles et la mitraille; les autres
sont restés sur le champ de bataille, morts
ou blessés ou n'ont pas reparu.
Le comité français de Liège a reçu, datée
du 11 février, une lettre signée de trois de
nos compatriotes donnant les noms pré
noms et lieu de naissance des 75survivants.
Cette lettre est écrite de Ratisbonne (Ba
vière), où ils sont détenus; elle décrit sous
les couleurs les plus sombres la misère et
le dénûment qui régnent parmi les prison
niers, et fait un appel pressant aux senti
ments fraternels du comité français de
Liège.
Cet appel a été immédiatement entendu
etavec un empressement louablele co
mité français a fait de suite expédier aux
malheureux Belges internés Ratisbonne
un envoi se composant de 150 paires de
chaussettes de laine, 75 gilets tricot de
laine,75caleçons de coton et 75 mouchoirs.
La question des omnibus et une des
préoccupations les plus grandes et des plus
justifiées de la population parisienne.
Le dernier départ des stations extrêmes
a lieu depuis longtemps déjà neuf heures
du soir, et l'on ne peut encore prévoir
quelle époque le service habituel pourra
être remis en vigueur.
L'effectif des chevaux de la Compagnie,
qui était de 9,000; été réduit 6,000
Environ 1,800 bêles ont été livrées la
consommation;.800 ont été réquisitionnées
par l'administration de la guerre pour le
service actif et n'ont point été rendues,
contrairement ce que plusieurs de nos
confrères ont annoncé.
La Compagnie a prêté ensuite chaque
jour, pour les travaux de défense
60 omnibus et chevaux pour les services
des hôpitaux'. 600 800 chevaux et voi
tures pour la garde nationale; un escadron
du train 1,200 hommes, chevaux et voi
tures; Un bataillon de'garde nationale:
2.800 hommes, habillés aux frais de la
Compagnie; 250 chevaux et voijures pour
les pontonniers; et actuellement encore
un nombre considérable de chevaux et
voitures pour le service de distribution de
bois et approvisionnements des postes de
garde nationale
Le nombre des voitures mises en circu
lation journellement pour le service des
voyageurs est réduit de 600 500.
Il y a, ainsi que ces chiffres le prouvent,
do grands pmpôcherannts la reprise du
service ordinaire; mais l'un des principaux
est le manque de moyens d'approvisionne
ments de fourrages
La Compagnie a fait déjà des achats con
sidérables en provincemais qui ne peu
vent parvenir Paris faute de moyens de
communication.
Quant aux achats de chevaux, il n'a été
passé aucun marché jusqu'à ce jour.
(Moniteur universel.)
Un assassinat a été commis lundi,
vers 6 heures et demie du soir..dans la
maison d'arrêt de Douai. Une dépèche ar
rivée hier matin Lille donne sur ce crime
les détails suivants
Trois détenus, les nommés PiéVre Van-
dermech A. Morlol et Moïse Irick ayant
conçu le projet de se venger du gardien
Delvallée, qui leur avait infligée des puni
tions, trouvèrent moyen de se jeter sur lui
après la journée de travail.
Deux des complices s'emparèrent de leur
victime et paralysèrent ses mouvements,
pendant que le troisième le lardait de
coups de couteau. D'autres détenus accou
rurent ses appels au secours, et l'arra
chèrent couvert de sang des mains de ses
bourreaux.
Le médecin appelé a constaté quatorze
blessures, dont huit sont profondes.
Le malheureux gardien n'est pas mort,
mais on désespère de lui conserver la vie.
La ville de Bois le Duc est complète
ment sous l'eau depuis plusieurs jours.
Rien n'est plus étrange que le spectacle des
rues, dans lesquelles on voit se croiser des
embarcations de toute espèce, des tonneaux,
des bacs dezinc, des chaloupes de pêcheurs,
des charrettes de boulanger dont on a ôié
les roues, des chaises, des bancs, des vigi
lantes, des omnibus. Les jeunes gens s'a-