Sur les lignes de chemins de fer de
l'État et des différentes compagnies, on
prend toutes les dispositions nécessaires
en vue du prochain retour des prisonniers
de guerre français dans leur pays. Tous
ceqx qui ont été internés dans les» places
fonte» du Nordi dfrl'AIlBinégné pwéfflpntt
probablement par notre ville.
Si l'on songe au nombre formidable de
prisonniers français en Allemagneqqi
comprendra qu'il a fallu faire preuve d'une
grande activité pour- réunir le matériel,
nécessaire leur, transport,
Un matériel de guerre considérable doit
être. aussi ramené en. Allemagne. Il en
résultera nécessairement des retards iné
vitables., surtout dans le transport des
grosses marchandises, (La Meuse
-r- Un. statisticien, distingué de notre
place nous communique la note suivante
sur l'énormilé des sacrifices dlargenl im
posées par les.Allemands.la.France
Une lieue carrée c'esuà dire un carré
ayant une-lieue de .côté;-fait 25,000,000 de
mètres, ou 2,500 hectares.
En attribuant en moyenne une valeur
de 2,000 fr. chaque hectareune lieue
carrée vaudrait.5 millions de, francs,
Donc payer uneindemnitéde 5 milliards
(le milliard valant, mi Ile-rai II ions)revien»
draità dire qu'on abandonne l'Allemagne;
mille lieues carrées de la Franceen toute,
propriété, ce qui cocrespoud.à la 27e partie
du pays entier.
Si Anvers posséda 15,000 maisons et
qu'on attribue chaque maison une valeur
moyenne de 10,000 fr,, ce qui est évidem
ment, exagéré, la. valeur totale de toutes r
les maisons d'An vers serait de 150 millions.
La Prusse deviendrait'donc propriétaire
d un peu pins de 33 .villes de l'importance
d'Anvers ou de 500,000 maisons. (Préctirs.)
M. Tbiers a 74 ans, et s'il devient
président de la République française, il
succédera un empereur de Gï
Le roi de Prusse a le même âge que M1.'
TbiersDe Molkte a 70 ansvoû Roon 68
et de Bismark 57 ans seulement.
Le prince Gorlscbakoff est plus que
septuagénaire.
Lord Russell approche de la 80e; Dis
raeli 66 et Gladstone 63; Guizot a 80 ans,
Rémusat, 74; S'-Marc Girardin, 70; Vicl.
Hugo, 69; Dufaure, 73 Grémieux, 75, et
Jules Favre 62. Raspail est octogénaire,
Blanqui septuagénaire et les deux journa
listes Delescluze et Girardin ont respecti
vement 62 et 65 ans.
Le duc de Nemours a 57 ans, le prince
de Joinville 53le duc d'Aumale 49 et Je
comte de Chambord, 51.
Gambette n'a que 32 ans et le comte de
Paris 33.,
Jules Simon a 57 ans, Idrd Granville56
et Louis Blanc 58.
Un journal badois annonce qnele<
prince Guillaume de Bade est complète
ment guéri de sa blessure.
La petite vérole continne sévir
fortement en Angleterre. Beaucoup de
personnes de la classe inférieure tâchent
de se soustraire la vaccination. La Reine
Victoria vient de se faire vacciner et a dé
siré bue le fait fût publié dans tous les
journaux.
Le testament do plus grand entre
preneur de chemins de fèr qui ait existé
jusqu'à présent, M. Brasseyvient d'être
ouvert Londres. La fortune laissée par
l'heureux ouvrier se monte 3,207,000
livres sterling, soit 80 millions de francs.
Notis trouvons de curieux détails,
toutempreinls de lamagnificenceorientale,
2
dans unelrespondance adressée de Perse
aux jourpx de Londres, sur un voyage
que le Sh.vient de faire Bagdad.
Sa suitë composait de 1,000 soldats et
1,000 dotatiques et dresseurs de tentes,
en outre in harem de 55 femmes et de
la Reine, y avait'aussi, dan» l'entourage
du Roieiron 10.000 pèlerins qui ont
dépensé bucoup d'argent Bagdad. Le
Shah lui âme a été très généreux il a
dbnné enadeau au paeha son portrait
entouré dnierres précieuses. La mosquée
de Nerbala reçu uue robe ou couverture
richeraenjarsemée de perles et valant un
mont d'ores soldats et marins des bateaux
vapegr i pacha, n'ont pas été oubliés.
En résum personne n'a se plaindre de
la visite d Shah.
i- Les utorilés américaines ont publié
un tablea des émigranis arrivés New-
York dep^s 10 ans; on y voit quel est le
contingen considérable que l'Allemagne
fournit l'ccroissemenl de population des
Etats Unis Sur 1,837,351 émigranis qui,
depuis le ommencement de 1861 jusqu'à
la,fin de 170, ont débarqué New York,
on a compé 719,017 Allemands soit en
viron les eux cinquièmes. Au point de
vue éconoiique, les statisticiens des Etats-
Unis estimnl que chaque émigrant repré
sente une aleur de 1,600 lhalers; ce serait
donc unevàleur totale de 1,150,475,200
thalers doit l'Allemagne aurait depuis dix
ans enricb, par l'émigration, l'Amérique
du Nord.
Cependait, malgré l'énorme quantité de
populalionallemande qui se trouve main
tenant auxElals Unis, malgré la supério
rité d'éducation qui la distingue et la pros
périté matérielle qu'elle a su acquérir il
est certainque les^.Allemands citoyens de
la grande république d'outre-mer, n'ont pu
avoir assezd'influence sur legouvernement
de Washington pour que celui ci empêchât'
l'énorme vente d'armes la Franccqui a
D'après les rapports et relevés améri
cains depuis le commencement de la
guerre actuelle, les Etats-Unis ont expédié
en France des armes et munitionsdeguerre
pour une valeur de>2;110,000 livres sterl.
(près de 53 millions de francs). L'énormilé
de ce chiffre ressort encore mieux si l'on
met en regard l'exportation rdu même ar
ticle faite par l'Angleterre, pour toutes les
parties du monde, du 1" janvier au 30 no-
vembre 1870, et qqi ne se.monte dans son
ensemble qu'à une valeur de 1;568*857
livres sterling.
Le fègne de la finance va recommen
cer en Fraoce, disait quelqu'un.
Pourquoi cela? A cause des efforts
faire pour payer l'indemnité?
Nullement;
Pourquoi alors?
Parce que la France accepte ponr
maître le Tbiers consolidé.
Le Journal officiel, qui a seul paru Paris,
le 1er mars, contient la note suivante
Un Belge, qui est arrivé Paris il y a
deux jours, et qui a assisté l'entrée des
I troupes allemandes, envoie les détails sui
vants Y Indépendance
Le Times publie une lettre de Paris, du
3. mars de son correspondant chargé de
lui rendre complede l'évacuation de Paris
par les Prussiens. Ce correspondant a
assisté au défilé dans le voisinage de l'Arc
de l'Etoile. Voici ce qu'il écrit
a Les Allemands, en passant en Iriom-
phe sous ce monument destiné rappeler
les défaites de leurs ancêtresfaisaient
éutendre de longs cris de joie. Les traits
des soldats reflétaient un sentiment d'exal
tation impossible décrire. C'est pour ar.
river cette heure suprême île la victoire
que ces hommes avaient tant souiïert et
versé leur sang. Chaque fois qu'un bataillon
nouveau atteignait l'Arc, les officiers supé
rieurs cheval qui le commandaient agi
taient leurs casques au dessus de la tête,
dirigeaient les regards des troupes vers la
longue liste de victoires inscrites au-dessus
de leur tête et donnaient le signal du cri
d'allégresse. Au même instant, tous les
soldats agitaient leurs casqués, pendant
CU lluw r «nJuii» >la guoi i C dttuvUv«
i '11 i m m, i i i i i i --1—Ji
FRANCE.
Une iustrociioD est ouverte sur les faits qui se
sont passés la prison de Sainte-Pélagie dans la
nuit do 26 su 27 février, et qui ont amené l'éva
sion de deux prisonniers condamnés par le conseil
de gnerre. Le directeur de la prison a été immé
diatement mis en reirait d'emploi. Il répondra de
sa condaite devant la justice.
Mercredi soir.
J'ai «u défiler trente mille Prussiens, Bavarois,
Saxons, etc., devant l'Arc de Triomphe de l'Étoile.
A dix beunesîjnsie, deux officiers de cuirassiers ar
rivaient-rutile terre place de la Concorde. Ils
s'arrêtent de*wnt l'Obélisque, regardent du côté
de la Seine, puis la Madeleine, enfio se regardent
eux-mêmesset'reprenueut ventre b terre la route
de l'Arc-de-Triomphe.
Un quart d'beote après les hussards d'avant-
garde placent leurs vedettes du poul de la Con
corde au ministère de la marine. Quelques déta
chements d'infanterie descendent eu éfclaireurs par
le faubourg S' Honoré, le Cours la-Reine, le
Point-du Jour, etc. Absolument comme je les vis
faire 'a Sedan, ils marquaient les maisons la
craie autant d'hommes, autant d'officiers* b loger.
Le territoire français était limité, roe Royale,
par une barricade de1 foargeons militaires, et sur
veillé par des cordons- de gardes nationaux, des
patrouilles de chasseurs d'Afrique. Les Champs-
Elysées sont remplis de gavroches, de hlonsards;
peu ou poiot de geos du monde. Toutes les mai
sons fermées. Beaucoup de drapeaux étrangers. A
midi, uue avalanche de bulans bavarois. A one
heure, les têtes de colonne débouchent mosiques
en tète drapeaux déployés, dépassent la barrière
de l'Étoile.
J'ai été frappé de In cadence accélérée do pas
de ces hommes et de la tenue superbe de celte
magnifique armée. Tous en pleine sauté, chevaux
compris, défilaient sous le plus beau soleil du
mondé Quel contraste avec cette pau*ré armée
de Paris'. r
Au commencement de l'entrée dés "ennemis,
quelques groupes de gamins bfoyants contraS-
taieot avec le silence de la grande ville. Qoand les
Prossiens furent plnsieuts millierspersooue ne
bougea plus.
Après le défiflé de lapremière-divisioo, je vis
débusquer l'état-major général; Le prince royal de
Prusse, plusieurs princes allemands et, an second
plan, M. de Bismark,. en colonel de coirassiers.
Une heure après, jevis le comte retourner au petit
trot b Versailles, suivi d'un seol holaD. L'état-
major est installé au palais de l'Iodustrie. Une
demi heure après l'occupation les Allemands se
promeoaient fumant leurs pipes daos les prome
nades des Champs - t>o.J J» l'eau.
D'autres que moi vous diront l'attitude rési
gnée de cette pauvre grande ville. Hier soir en
arrivant, après un voyage très-accidebié, je me
reodis sur les boulevards, toujours éclairés au
pétrole; j'y vis énormément de monde, des groupés,
des conversations très animées, tout le monde dis
cutait le triste événement qui déVail se produire
aujourd'hui. Je me demande pourquoi tous ces
uniformes dans leS rues! C'est ce qu'il oe faudrait
pas., maintenant surtout!
Ce matin, vide'complet sur les boulevards.
Toutes les maisons'sont -closes. La conduite des
Allemends est irréprochable, leur discipline ré
pond de tout. La conduite des Parisiens témoigne
de leur cœur et de leur ptofund chagrin.