D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
54rae Année.
No 5,576.
'4 tli) IUi il 1*4
BULLETIN DL JOUR.
La question du transfert dé l'Assemblée
nationale de France n'était pas encore dé
finitivement tranchée jeudi, mais elle a fait
un pas: la commission conclu en faveur
de Fontainebleau contrairement l'avis du
gouvernement, qui préférait Versailles. Le
choix de cette dernière ville avait contre
lui un nombre considérable de députés,qui
voudraient que le retour de la représenta
tion nationale Paris fût indéfiniment
ajourné, et craignent que le chef lieu du
département de Seine et Oise nesoil qu'une
station où elle s'arrêterait fort peu de
temps avant sa réintégration dans la capi
tale. Cette crainte est justifiée, comme on
sait, par la prédilection notoire de M.
Thiers pour le rétablissemeql aussi prompt
que possible de l'ancien état de choses, et
comme, d'autre part, la situation anormale
de Paris tend se prolonger, on comprend
les tiraillements et les hésitations qui se
produisent Bordeaux louchant cette im
portante question.
Cependant la translation très-prochaine
de l'Assemblée nationale Fontainebleau
est devenue des plus probables. Déjà une
partie do personnel du ministère des affai
res ét angères a quitté BdVfieaux pour re
tourner Paris j les représentants des
puissances étrangères doivent le suivre
samedi, et il n'est guère admissible qu'une
fois le pouvoir exécutif rétabli dans la
capitale, la Chambre dont il est le manda
taire, et avec laquelle il doit rester en con
tact continuel, puisse siéger plus de cent
lieues de lui.
Il est espérer que le retour du gouver
nement Paris fera rentrer dans l'oidre et
la légalité la portion de la garde nationale
qui poursuit le cours de ses exploits sur
les hauteurs de Montmartre et de Belleville.
M. Louis Bianc déc'are dans le libellé de la
proposition qu'il vient de présenter Bor
deaux, et qui tend faire appeler la barre
de l'Assemblée les membres du gouverne
ment de la défense, que l'héroïsme de la
population de Paris, laissé ses inspira
tions, aurait, selon toute probabilité, sauvé
la cap'.ale et fait la France de meilleures
conditions. On sait ce que M. L. Blanc
entend par population de Paris; c'est
celle dont l'héroïsme consiste actuelle-
me braquer des canons sur des quar
tiers Inoffensifs, après avoir consisté, il y a
qnelq .es semaines, tourner le dos aux
Allemands sous les remparts de Paris.
Victor Hugo a dans la séance de mer
credi donné sa démission de membre de
l'Assemblée nationale.
C'est l'occasion de la vérification des
pouvoirs que cet incident s'est produit. Il
s'agissait de décider si l'on tiendrait pour
valable l'élection de Garibaldi Alger. Le
rapport du bureau concluait l'annulation,
par ce motif que l'élu n'appartient la
France par sa nationalité. C'est ce mo
ment que Victor Hugo est monté la tri
bune; sa première phrase a été une insulte
pour l'Europe, chez qui la France n'a trouvé,
a t-il dit que de la lâcheté. En revanche,
elle a trouvé en Garibaldi un général qui,
la différence des généraux français, n'a
jamais été battu. Ces derniers mots ont
fait déborder le vase le patriotisme de
l'Assemblée s'est redressé devant cet inso
lent défi, et les interruptions sont devenues
si générales que l'extravaganlorateur a dû
quitter la tribune et bientôt après la salle.
Le royaume constitué en Espagne par
les auteurs de la révolution de septembre
1868 vient d'avoir ses premières élections
législatives. S'il faut en croire les indica
tions passablement suspectes de la télégra
phie officielle, le gouvernement serait as
suré d'une majorité d'environ 130 voix
dans I? Chambre appelée succéder la
Constituante. Madrid même, revenu de ses
engouements républicains, aurait choisi
ses députés parmi les monarchistes ralliés
âu rbi Amédée.
La Conférence qui s'est réunie Londres
pour la révision du traité dé Paris était
beaucoup plus près da ferme de ses tra
vaux que ne le donnait entendre récem-
meut M. Gladstone, répondant aux inter
pellations d'un membre de la Chambre des
communes. Un journal assore même que
celle commission internationale pourra
terminer son œuvre dans la séance d'au
jourd'hui M. le duc de Broglie ayant ac
quiescé, au nom de la France, toutes les
décisions déjà prises par les autres pléni
potentiaires. La Russie et la Porte recou
vreront toute leur liberté d'action dans la
mer Noire.
La séance de mercredi de la Chambre
des représentants aétéentièrement remplie
par les débats soulevés propos de deux
interpellations, l'une de M. Vleminckx con
cernant les mesures prises pour prévenir
les émanations délétères du champ de
bataille de Sedanl'autre par M. Jottrand
concernant les poursuites exercées An
vers contre M. Van den Abeele. MM. les
ministres des affaires étrangères et de la
justice ont donné des renseignements com
plets au sujet de ces deux questions.
La Chambre des représentants a repris
jeudi la discussion de articles du budget
de l'intérieur, ei elle eu a encore adopté un
grand nombre.
La Chambre des représentatifs a conti
nué vendredi la discussion des articles du
budget de ('intérieur.
Au début de la séance, M. le ministre de
l'intérieur a déposé des documents con-e-
nant les résultats de l'enquête concernant
le travail des enfants dans les miues et
dans les établissements industriels.
Pat* arrêté royal du 8 mars, M. E. Bergh-
manavocat Ypres, est nommé juge
suppléant là justice de paix du deuxième
Canton de cette ville, en remplacement de
M. Van den Bogaerdeappelé d'autres
fonctions.
M. De Kimpe. curé Uoulhem, lez Co-
mines, est décédé le 5 mars, l'âge de 70
ans et 9 mois.
Les cadres des 4' et 5* bataillons de
réserve da 7" régiment de. figue sont arri
vés Bruges, avec l'état major, ainsi que
le I" et le 3" bataillon du même régiment
pour y tenir garnison.
Lundi matin les bataillons du 2' ré
giment (îe chasseurs pied et du 1" de
ligne, qui ont été cantonnés sur là frontière
vers MouscrouMenin et Wervicq la
suite de la défaite de l'armée française du
Nord, sont rentrés Cand pour y tenir
garnison.
On écrit d'Ostende, 6 mars Ce malin
vers 7 heures, quelques jeunes geqs étaient
occupéssous l'estacade ouest du port,
arracher aux pilotis leur provision de
moules;,mais quel ne fut pas leurétpnne-
ment en voyant près d'eux s,urj'épile
cadavre d'un homme, Ils s'e.mpressèreni de
prévenir la police, qui se rendit immédia
tement sur le lieu. Celle ci trouva, en effet,
le cadavre d'un hommè âgé (j'ènviron 25
ans, portant la moustache, et ayant une
chevelure blonde crépue. Il était vêtu d'un
paletot brun et portail sur lui une montre
en argent avec chaîne du même métal
oxydé qlenviron unequarantainedefrancs.
Sa montre marquait quatre heures. Malgré
toutes les recherches que la poljçe a faites
dans les hôtels et cafés, elle n'est pas par
venue établir l'identité du noyé
On ne sait pas si la mort est lé résultat
d'un accident ou d'un suicide. Après la
visite da corps, on a constaté qu'il n'avait
pas séjourné longtemps dans l'eau.
Les prisonniers de guerre au nombre de
deux cents, internés ici dans les forts
Wellington et Napoléon, partiront pour la
France le 11 de ce mois.
Un assassinat a été commis le 22 fé
vrier, ve.s 11 heures du soir, Adinkerke,
par le fily du cultivateur Pierre Boels sur
un domestique nommé Désiré Dewitte,tous
deux d'Adinkerke. C'est en retournant
leur domicile avec d'autres garçons que
ces jeunes gens se sont battus, et que Boels
a porté un violent coup de couteau derrière
l'oreille gauche de son adversaire. Effrayés
ta vne du sang qui s'échappait en abon
dance delà blessurele coupable et ses
camarades s'enfuirent et abandonnèrent la
victime sur le terrain. Un seul, Louis
Ryssen, resta auprès du malheureux et
l'aida regagner la fermedu sieur Ameloot,
où ils étaient en service. Ryssen alla se
coucher et Dewitle se réfugia dans le réduit
aux cendres où on le trouva mort le len
demain. Le malheureux avait perdu tout
son sang. Boels est en fuite.
Nous apprenons que les prisonniers
français internés en Allemagne seront ra
patriés par (a voie de Belgique. Les nom
breux trains de transport traverseront la
gare de Namur du 8 au 28 de ce mois.
LE PROPAGATEUR
îH
FOI CATHOLIQUÈ. -- CONSTITUTION BELGE.
j -hffwhni lui'u
ACTES OFFICIELS.
NfÉCROLOGl£.
NOUVELLES DIVERSES.