FRANCE. NOUVELLES DIVERSES. On écrit de Bruges Les trois prisonniers prussiens internés dans cette ville n'ont pas su attendre le moment de leur mise en li berlé et se sont sauvés la semaine dernière. Des patrouilles de lanciers et de gendarmes se sont vainement mises leur poursuite. Le 26 février le sieur Charles Keste- loot, tenant l'estaminet fret Btauw Kruis, rue de la Vigne, Bruges, a quitté son domicile pour se rendre Oudenbourg et n'a plus reparu depuis On écrit d'Oslende, 15 mars S. A. R. le comte de Flandre est arrivé ce matin Ostende par on train spécial, et s'est em barqué pour l'Angleterre bord du steamer poste belge Comtesse de Flandre. On lit dans la Patrie de Bruges Un double meurtre a été commis ces jours derniers Ruddervoorde d'après les ren seignements qui nous sont parvenus, un individu de cette commune aurait lancé dans une citerne l'enfant d'une veuve la quelle il aurait fait des propositions de mariage mais qui ne les avait pas acceptées. Les frères du meurtrier étant survenus, s'en prirent celui ci et le lancèrent dans la citerne, où il périt ainsi que sa victime.» Le maréchal Mac Mabon, dont une dépêche de Wiesbaden annonçait le départ pour la France, a passé mardi matin Mons. Le maréchal était accompagné de la duchesse de Magenta et de sa famille. Le train emportait, en même temps que M. Mac Mahon. une foule de familles fran çaises qui regagnaient leurs foyers (Le Hainau.) Au marché dit de la Mi Carême, Gandil y avait mardi 841 chevaux, 18 poulains8 ânes114 chariots et 65 char rettes. Les bons chevaux étaient recherchés par les marchands allemands, qui achètent des prix assez élevés (de 800 1,300 fr.) Les marchands français font complètement défaut. Il y a un tiers dechevaux de moins qu'à la foire de 1870, ce qui s'explique par les nombreuses transactions qui se font la campagne. Une enquête ordonnée parle parquet de Verviers et opérée par la gendarmerie de Theux vient de révéler charge du nommé Henri-François D...z, pharmacien dans cette localité, des faits d'une assez haute gravité. Le 25 février, voulant se venger de certain préjudice que lui aurait prétendument causé M. le curé de Theux, le sieur D...z accosta ce dernier, vers 4 heures de relevée, au moment où il se ren dait l'église, et, après l'avoir publique ment injurié, tira de sa poche un couteau- poignard dont il menaça le pasteur. Ces faits ayant été portés la connaissance de la justice par une personne complètement désintéressée dans l'affaire et l'insu du digne prêtre, qui voulait étouffer celte cou pable agression, le parquet a ordonné une enquête ensuite de laquelle le sieur D...z est renvoyé devant le tribunal correction nel. (Nouvelliste.) Un regrettable accidént est arrivé dimanche dernier Binche. Une jeune fille de cette ville s'était présentée chez un pharmacien et avait demandé du sel d'o seille. Rentrée son domicile elle prit la potion, puis se retira dans sa chambre en disant qu'elle se sentait indisposée. Quel que temps aprèssa mère inquiète de ne pas la voir descendre, voulut s'assurer de l'état où se trouvait la jeune fille. Elle ne trouva qu'un cadavre. Le parquet de Charleroi s'est transporté sur les lieux, accompagné d'un médecin- légiste. Il y a une grande animation sur les chemins de fer allemands. A Cologne sur tout, on voit arriver plusieurs fois par jour des trains venant de France, pavuisés de drapeaux et de branches d'arbres, et rame nant des soldats prussiens dans leur patrie. D'autres trains emportent les prisonniers français, heureux aussi de retourner dans leur pays, et n'éprouvant nullement pour les Allemands, qu'ils ont vu de près, la haine qui anime en ce moment les popula tions françaises Beaucoup d'officiers, voyageant par les trains ordinaires, se rendent en France par la Belgique. lia été porté la connaissance des fonctionnaires de la justice et de la police hollandaises qu'à Dortpund (Prusse) on a mis la main sur de (aux coupons d'obliga tions du chemin de fer de Cologne Minden. Ils sont imités un point qui rendrait dif: ficile de les reconnaître des véritables si le timbre apposé sur ceux-ci n'y faisait pas défaut. (Dagblad.) Le correspondant d'Amiens du Daily Telegraph lui rend compte de la revue pas sée par le prince impérial venant deRouen, dans une plaine voisine de la première de ces villes. Voici l'allocution que le fils de l'Empereur a adressée aux troupes qui ont défilé devant lui a Je suis chargé par Sa Majesté l'Empe reur de vous faire connaître combien il regrette que l'état de sa santé l'ait empêché de venir en personne contempler la pre mière armée laquelle il s'est toujours intéressé si vivementet dont les exploits lui ont causé tant de joie. C'est presque une merveille de voir des troupes en si bon état qué celui où je vous vois, après les épreuves de la rude campagne que vous avez subie. Général Sœben, au nom de l'Empereur et de notre communé patrie je vous dois des reraercîments pour la manière dont vous avez dirigé vos troupes. Vous avez ré pondu aux brillantes espérances que l'Al lemagne entière avait fondées sur vous. Ce que vous avez accompli pour votre pays et pour l'Empereur passera la postérité et sera consigné parmi les faits les plus notables de l'histoire de votre patrie. On écrit d'Amiens, au Français: A la suite des batailles de Boves, de Poot-Noyelles et de l'engagement de Longpré, il paraît qu'un grand nombre de cadavres de soldats tués par le feu avaient été jetés dans les marais, les tourbières, et ce que, dansnotre pays, on appelle les entailles Durant les deux ou trois premiers mois, ces corps sont demeures au fond de l'eau; mais, par l'effet de la décomposition et du développement des gaz, les cadavres sont remontésces jours derniers la surface des eaux. Les matais de Longpré-les-Corps-Saints, les entailles de Bovts, les marais de Qoerrieux sont couverts de corps flottants qui ont un aspect hor rible. Il est i craindre que, si des mesures oe sont promptement prises, des épidémies ne se déclarent. Des loups oit paru sor plusieurs points. Le coté de Sermange (Jora) vient de mourir b la suite des blessures qu'il avait reeues des Prus siens en défendant la commune contre les réquisi tions qui lui étaient imposées. On lit laus \'Ëcho du Nord du 11 Deux convois venant de Belgique ont ameué hier Lille 998 soldats françaisj internés Anvers depuis la bataille de Stdan. Une centaine de ces soldats sont restés b Lille Les autres ont été dirigés sor tontes les villes de la région, où ils séjourneront jusqu'à leur réiotégrttion dans les dépôts de leurs régi ments respecifs. Pendao trois ou quatre jours, des arrivages semblables vaut avoir lieo-, afin de ramener en France tous les soldats qoi se trouvaient en Belgi que. Nous ctoyons que les prisonniers français en Prusse, qui se trouvent dans la partie septentrionale de ce pays, rentreront en France par la voie belge et passeront Lille; les autres traverseraient la Suisse et seraient, dirigés sor Lyoq la Piusse ne voulant pas faire passer uos compatriotes au mi lieu des parties du territoire fiançais qu'elles va déienir par la force pendant quelque temps, a Les mobiles de Saône et-Loire n'oot pas voulu être en reste avec les mobiles de la Seine; ils n'ont pas séquestré leurs officiers, mais ils ont mis le feu leurs baraquements du boulevard de Grenelle, de la rue de Sèvres et de la rue Pérignon, avant de quitter Paris pour rejoindre leurs foyers. Le musée de Cluuy est rouvert. Entièrement déblindé en l'espace de quelques jours, il a été livré au publicdès dimanche dernier. C'est la première de nos collections d'art qoi nous ait été rendue. Les objets les plos fragiles et les plus pré cieux avaient été soigneusement emballés et murés dans les substroctions do palais des Thermes. Bien en a pris au conservateur, car pendant le bombar dement plusieurs obus ont éclaté daus l'intérieur du musée. Durant toute la semaioe une foule con sidérable s'est portée aux salles Cluoy. Il était tout naturel que l'élection d'un évê- que snscitât quelques protestations, M. Lepère en a été l'aoteur; mais ta Chambre a protesté son tour, et l'Assemblée entière s'est levée par deux fois pour admettre le huitième élu do Loiret. A ce sujet, le Moniteur universel s'adresse aiosi b l'éminenl prélat Entrez, Moqseigoeur! entrez comme évèque et comme citoyen. Du haut de la tribune, venez, comme vous l'avez fait du haut de la chaire, pour eoseigoer le devoir, l'expiation et le respect. Par lez nous des grandes vertus et des fortes études. Votre place est icidans cette Assemblée qui va nous refaire une patrie, car vons êtes la foi, et aussi la lumière souveotle courage loojoors! Telle est, en effet, la missioo de l'épiscopat. Tandis que Monseigneur Dopauloup est appelé b la remplir do haut de la tribune, d'autres ptélats la remplissent déjà par leur plume savante et cou rageuse. Puisse la France prêter une oreille docile b la parole des évêques. Gazelle de Nîmes.) C'est le prince Frédéric-Charles, neveu de l'empereur Guillaume, qoi exerce dès b préseot en France le commandement supérieur des troupes d'occupation. Il aura son qoartier général b Reims. Le prince royal de Saxe, qoi commande sous les qrdres du feld maréchal prussien, a déjb choisi le château de Compiègne comme lieu de sa résidence. Il doit s'y établir b la fin de cette semaine avec sa jeone femme, la princesse royale de Saxe, née priocesse de Wasa. Le prince de Lusignan écrit de Milan, le 8 mars, qu'il s'inscrit pour 200,000 francs b la sous cription-provoquée par M. Crémieux pour le paye ment immédiat de l'indemnité de guerre. Le Champ-de-Mars et le Trocadéro offrent depuis quelques jours une animation extraordi naire. Des régiments de l'armée de Charizyy cam pent sous des tentes circulaires. Uoe des pelouses adjacentes au graod escalier do Trocadéro est oc cupée par le 1" chasseurs b pied et le yb° de ligne. 11 y a près do pont une batterie de pièces rayées de 12 et deux batteries de pièces de 4. Une bonne moitié du Cbamp-de-Mars est oc cupée par l'artillerie. On lit daus l'jÉcho du Nord, du i3 La grève de Roobaix est eo voie d'apaisement. Plu sieurs patrons ayant conseoli b faire des conces sions, on graod nombre d'ouvriers ont repris leur travail. Le futur directeur des Compagnies fesionnées Nord et Est serait, dit on M. Sauvage. On écrit du Gers que, daus ce département et daos les départements voisips, les propriétaires désirent acquitter immédiatement leur qooiepart de l'indemnité de cinq milliards concédée b la Prusse. De cette manière, disent-ils, et ils ont raison on évitera les doubles frais de l'entretien des troupes allemandes d'occupations, et de l'inlé- têt b 5 p. c. des deux derniers milliards (5eo milt- lions). Il s'agit seulement de savoir si, par toute la France, les contribuables seraient en situation de solder immédiatement leur part proportionnelle. On sait que la ville de Bourges (Cher) pos sède une fonderie de canons, de grands a'telieus de pyrotechnie et un polygpuft»

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Le Propagateur (1818-1871) | 1871 | | pagina 2