Dès qu'il eut recouvré la liberté, il tua le paysan qui l'avait dénoncé lors de ce haut faitGuicche était seul contre le paysan et six de ses amis. Il a fait connaître ce meurtre dans une lettre adressée au tribunal d'Arezzoparlant avec grande forfanterie de son hètoïtme et se déclarant prêt subir soft procès, mais fermement résolu ne pas se soumettre un empri sonnement préventif. Gomme réponse, le gouvernement a donné la cbasseau brigand avec un régiment d'infanterie et un fort détachement de carabiniers; mais la pour suite dure depuis un mois sans succès. De nouveaux assassinats ont eu lieu et l'on sait que Guicche a pénétré plus d'une fois dans la ville d'Arezzo. Trois fois il a été cerné la première fois il s'est échappé grâce au signal d'un paysan; la seconde fois un contendino l'avait caché dans sa chaumière; et quand la patrouille arriva la porte, le paysan, feignant une stupidité voisine de l'idiotisme, désarma leurs soup çons les renvoya et sauva la vie de Guic che. Vingt trois paysans sont maintenant en prisonaccusés d'avoir aidé Guicche s'échapper différentes reprises. Dans les provinces napolitaines le bri gandage sévit encore et dans la Romagne les choses sont arrivées une telle exlré- mitéqueles malheureux habitants envoient au ministère une adresse après l'autre, demandant être protégés contre toute espèce de déprédations; on se plaint beau coup aussi de l'insécurité publique dans Rome et les environs. On sait que l'ex président Johnson, qui avaitété tailleur avant de s'asseoir dans le fauteuil présidentiel, Washington, est rentré complètement dans la vie privée. Sa fille, M"" Stever, qui faisait avec tant de grâce et de dignité les honneurs de la Maison Blanche, s'appelle aujourd'hui M"' Brown; elle vient d'épouser un marchand de nouveautés de Greenville (Tennesse), petit homme tout rondelet et bon enfant. Le seul fils survivant de l'ex-président Johnson, âgé de dix-sept dix huit ans, est commis chez son beau frère, M. Brown. FRAJVCE. Paris 04 mars, 6 h. soir. Une proclamation du Comité a affichée au jourd'hui; elle annonce qoe les pouvoirs militaires de Paris ont élé remis aux citoyens DovalBromel et Eudes, qui auront le titre do général ét agiront de coocert en atteodant l'arrivée de Garibaldi acclamé comme général en chef. Une autre proclamation annonce qoe le Comité reça hier et aujourd'hui des délégations de Lyon, de Bourdeauxde Marseille, de Rouen. Elle dit qu'elles sont venus savoir la oalure de notre révo lution et sont reparties an plus vite, afin de donner le sigual d'un mouvement analogue, qui se prépare parlont. Lullier, dernièrement nommé commandant de la garde nationale par le Comité, a été révoqué pour avoir jeté une chaise b la tête d'un membre du Comité dans la chaleur de la discussion. Le Comité a nommé commandant de l'artillerie un ouvrier nommé Chantard. Uo grand nombre de canons ont élé placés hier sur la place de l'Hôtel-de-Ville, qui est entourée de fortes barricades. Les iosurgés de Moolmarlre redoublent de vi gilance; ils ont saisi hier 20 voitures chargées de inuuitious pour Versailles. Les bataillons de Mootrooge ont été renforcés par i5 canons. 1 Les trains venant de Versailles aujourd'hui ont subi une heure et demie de retard. Les agents du Comité ont saisi des dépêches do gouvernement. Le train de Paris de midi et demi a été aussi re tardé. BfiS agents du Comité ont fait descendre deux fois;les voyageurs; ils ont ariêté tous les sol dats et saisi des wagons contenant des munitions. Lille, mars. Uue proclamation du maire de Lille fait appel aux volontaires pour marcher sur Paris. La sitoatiou de Paris est toujours la même. Lyona5 mars Le conseil de guerre a prononcé aujourd'hui, a quatre heures du matin, le jugement suivant dans l'affaire du commaodaol Aruapd L'accusé Deloche a élé condamné b mort, ainsi que les trois contu maces Ballas, Bouvret et Sas. Trois autres contu maces, Brsck, Broyas et Chol ont été condamnés la déportation. L'accusé Paquet a été coudamoé a cinq ans de réclusion. Gadoox, Foiirnier et More), cinq aos de travaux forcés. Gallot an mois de prison et i5 fr. d'amende. Paris, 34 mars. Une liste de mille personnes a été dressée par les soins do Comité de l'Hôtel de Villg, et l'on a fait savoir b l'Assemblée de Versailles que, si elle faisait marcher sur Paris, il serait fait successivement cinq fusillades par 200 personnes b la fois, afin d'arrêter le mouvement offensif. On assure qoe beaucoup de personnes ont déjà élé arrêtées. Paris, a5 mars, 7 h. soir. Dans one proclamation qui vient d'être affichée, les généraux commandant la garde nationale do Comité déclarent qoe le temps du parlementarisme est passé et qu'il faut agir et punir. Vingt-huit commandants de bataillon ont élé condamnés b mort. Lille, a5 mars La mnnicipaliié de Lille a envoyé aujourd'hui' au gouvernement l'adresse suivante En présence des graves événements de Paris, la municipalité de Lille offre au pouvoir issu do suffrage universel l'assurance de son concours dé voué et de son adhésion aux mesures nécessaires b adopter dans l'iotérêt du maintien et de l'affer missement des institutions républicaines, qui seules peuvent présetver la France d'un retour de mal heurs qui mettent sou existence en péril. La tranquillité persiste dans le Nord. L'Écho du Nord publie une lettre veoaot d'Avignon et disant que les légitimistes se remuent beaucoup dans le Midi. Paris a5 mars soir La ville est parfaitement tranquille. Les-gardes nationaux oui élé retirés de la place de la Bourse et de la place Saint Germain-l'Auxerrois. La confiance renaît. Paris, 26 mars, une heure après-midi. Calme parfait. La ville repreod sa physionomie normale. Les barricades existent toujours. Les bouches des caoons sont maintenant tournées en dedans. Les barricades sont toujours gardées avec uoe grande vigilance. La circulation place Vendôme est encore inter rompue. Le vote est commencé depois le matin, mais le nombre des votaots est très-peu considérable. Les gardes nationaux du Comité distribuent les liste des candidats patronnés par ce dernier. Lille, 27 mars. Le brnit de troubles graves en Algérie paraît se confirmer. Le général Faidherbe a élé mandé et est parti potr Versailles, probablement pour celte raison. v Un escadron de dragons a quitté Lille pour une destination inconnue. On lit dans la Pairie Le pian actuel de l'amiral Saisset consiste, nous assure-t-ou, b prescrire aux bataillons qu'il commande de rester sur la défensive, de proléger leurs foyers, leurs femmes, leurs enfants, leur for- tuue. Si on les attaque, ils devront se défendre avec la dernière énergie, et si ooe lutte s'engageait sur no point, l'amiral viendrait en personne diriger la défense. Les dispositions les plus complètes sont prises pour l'exécution de ce plao, les bataillons de l'ordre et les auxiliaires qui sont venus leur offrir un con cours empressé sont pleins de valeur et de dévoue ment. Le parti de l'ordre Lisse les fédérés dans leurs quartiers et dans leuis positions, mais il ne vent pas qu'on vienne dans ses quartiers b lui pour le tyranniser. L'amiral Saisset a son quartier-généiai b la gare Saint-Lazare, qui assure ses communica tions avec Versailles. On lit dans le Moniteur universel L'Hôtel de Ville se fortifie de plus en plus; chaque jour on amèoe des caoous; ou en compte, tant sur la place qu'aux alentours, soixante six. Uu camp, composé de lignards, de mobiles, de zouaves, de gardes nationaux, de caolinières et de curieux, en garde les abords. Notons eu passant que les hommes de faction devant la graode porte touchent cinq francs par jour. Çb et Ib sont des feux de bivouac autour desquels on disente gravement sur les destinées do pays. Les anciens garçons de bureau soat remplacés par des gardes nationaux. w C'est le général Cluseret qui occupe le minis tère de la guerre. Un bataillon choisi en garde les portes et n'y laisse pénétrer que les personoes munies de laisser-passer. Le journafle Temps raconte ainsi ce qui se serait passé relativement au fameux million délivré par la Banque de France au Comité central Voici ce qui s'était passé, d'après M. de Rothschild. Les délégués do Comité central avaient été le trouver et avaient réclamé de loi un prêt de cinq cent mille francs. M. de Rothschild avait décliné l'autorité du prétendu gouvernement nouveau et avait déclaré en outre que ses caisses étaient vides, et qu'il lui était absolument impos sible de livrer le premier franc de la somme récla mée. Il ajootait qu'il était bien plus logique dé s'adresser b la Banqne, crédilaire accoutumée du gouvernement. Sur ces explications, les délégués se rendirent b la Banqne. Lb, la même demande setroova encore déclinée. On proposa néanmoins anx délégués de leur verser l'argent dont ils avaient besoin, s'ils se présentaient munis d'on ordre régolier émannant dp ministère des finances. a Nouveau voyage des délégués an ministère des fioàncés, où, soit par suite d'one pression quelcon que, d'un accord, on même d'un ordre secret de Versailles, satisfaction a élé accordée b nos délé gués, qui, fqrt empressés et fort joyeux, soot .re tournés b la Banque, où un million leur a élé remis sur un ordre de payement régulier délivré par le trésor. Oo assure que l'autorisation occulte nui a fait délivrer le susdit million portait au double, c'ast- b dire b deux millions, le crédit accordé. Qooi qu'il en soitle million accordé par la Banque a été aussi réparti, et la solde a été remise b chaque garde national, ainsi qu'aux Jemmes, comme pendant le siège. Il était temps. Déjb des boDS circulaient chez les marchands de comestibles, et voici ce qui se passait presque partout d'abord les fournisseurs se montraient complaisants, mais en remettaot leur marchandise et en prenant b tout hasard le bon ils ne man quaient pas de dire Voilb la marchandise, mais si demain vons n'apportez point d'argent, je ferme la boutique. Gambettadont on avait récemment si gnalé le passage Saint Sébastien, suit la frontière d'Espagne, est en ce moment Burgos. Une lettre particulière assure que l'ex- ministre de la guerre a l'intention de se fixer dans la petite ville de Larenlz, pour y vivre dans le calme et y rétablir sa santé. Il est grand temps qu'une autorité quelconque mette ordre ce qui se passe Saini-Cloud. Nous disons avant-hier que des bandes de pillards étaient un train de dévaster les ruines du cbâleau, des casernes et des mai sons particulières. Cet état de choses con tinue en s'aggravant. Enhardis par l'impunité, les pillarde ne

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Le Propagateur (1818-1871) | 1871 | | pagina 2