de la Poste, d'Augsboorg a Au sujet des
nouvelles fortifications de Strasbourg, j'ap
prends que la ligne de défense s'étendra
une distance de 7.000 pas autour des rem
parts actuels jusqu'au Rhin et comprendra
Kehl. Mitlelfaausbergend'où la ville a été
bombardée, deviendra un point principal
et un des plus grands forts y sera établi.
An nordles fortifications s'étendront jus
qu'à Hœbuheim au sud jusqu'à lllkirch.
Les pièces actuelles n'ayant guère d'effet
une distance de plus de 8,000 pas, mais
pouvant rarement être placées plus près
que 2 ou 3,000 pas des forts, il sera impos
sible de bombarder Strasbourg. Quelques
îles du Rhin seront également fortifiées,
de sorte que l'investissement même de cette
place de guerre serait très-difficile. La ligne
avancée de défense se composera d'une
vingtaine de forts et d'ouvrages. Ce serait
alors un camp retranché, une place de
guerre qui ne pourrait être comparée qu'à
la place de Metz.
Le nombre de jeunes gens apparte
nant aux classes de 1846 1849 qui se
sont soustraits au service militaire dans
l'armée ou la marine, en Prusse, s'est élevé,
pour ces quatre années10,000. C'est la
province de Posen qui a fourni le plus grand
contingent dans le nombre de ces réfrac-
taires, et La province de Westphalie le plus
petit.
La Perseveranzade Milanraconte
un drame épouvantable qui s'est passéle
31 mars, l'Hôtel de Ville:
Ce jours là, vers midi, deux étrangers
arrivés de pênes Milan descendirent
cet hôtel. Ils paraissaient fort distingués,
et ils déclarèrent se nommer l'un Jean
Krassoviski, Polenais, âgé de 36 ans* l'autre
Kauntonzoff, Russe, âgé de 46 ans. Ce der
nier parlait, en effet, le français avec un
accent fusse.
Le propriétaire de l'hôtel donna au
premier la chambre n* 4 - A, et au second
la chambre n° 2 A. Vers 2 heures de
{'après raidi,on vit Kauntonzoffentrer dans
la chambre de son compagnon et bientôt
sortir avec lui.
s A cinq heures de l'après-midi Kaun
tonzoff descendit avec son sac de nuit et,
s'a dressant au garçon, lui dit: «Je dois
partir immédiatemen't pour une affaire
urgente, mais je reviendrai. Ne réveillez
pas mon ami qui dort. Il lui donna 5 fr.
de pourboire, monta sur l'omnibus de l'hô
tel et se rendit la gare. On ne sait pas
s'il a pris le train de Gènes ou celui de
Turin le fait qu'il est parti*
A 9 heures du soir, un commis de ma
gasin se présente l'hôtel en demandant
M. Krassoviski, qui il devait remettre un
paquet. Le garçon monte, frappe, mais ne
reçoit aucune réponse. Soupçonnant quel
que malheur, il appelle le patron. La porte
était fermée clef, mais celle ci n'était pas
dans la serrure. On cherche pénétrer par
une autre porte, mais elle est aussi fermée
et barricadée l'intérieur. On recourt au
serrurier-
La porte ouverte, un horrible spectacle
s'offre aux regards des assistants; Krasso
viski était étendu sur son lit, en caleçon et
en chemise. Il avait le vissage contracté-et
le cou serré par une courroie avec laquelle
il avait été étranglé; lenezétait contusionné.
On appelle aussitôt le médecin de l'hô
tel, M. le chevalier Capelli. Célui ci fut
d'avis, que la mort devait dater seulement
de quelques'heores, et que la position dans
laquelle le cadavre avait été trouvé excluait
absolument l'idée de suicide.
s Krassoviski paraissait robuste et fort;
on suppose qu'un narcotique lui a été ad
ministré et qu'il a été étranglé pendant son
sommeil.
On n'a pas retrouvé la clef de la cham
bre, l'assassin l'ayant sans doute emportée.
Sur la table de nuit de la victime, on a re
cueilli plusieurs florins et autre monnaie
d'argent russe, formant une somme iusi
gnifiante. Aucunè autre valeur, aucune
montre, aucun bijou, sauf les boutons d'or
que la victime portait a ses manchettes et
sur le devant de chemise. La marque de
chemin de fer placée sur la malle avait été
déchirée.
L'ambassadeur i*usse Florence a été
averti par dépêcheet cette nuit la justice
s'est portée sur les lieux pour procéder aux
informations et aux recherches prescrites.
FRANCE.
On écrit de Paris au Daily News, le 6
Les faits suivants sont extraits des dépê
ches du Times
On lit encore au même journal
b Des mesures ont été prises pour arrêter
Kauntonzoff. b
Versailles i3 avrilsoir.
Uoe circulaire de M. Thiers aux préfets dément
lés victoires que s'attribue la Commune.
La réponse de M. Thiers aux délégués parisiens
de la Ligue républicaine est
La République est assurée; les insurgés anroot
la vie sauve; les subsides des ouvriers sont roomen-
lanémeut maintenus; Paris rentrera daos le droit
commun municipal; toute sécession serait suppri
mée.
Les Anglais peuvent aisément partir avec des
billets de la station du Nord pour une station éloi
gnée. Mais les billets en destination de stations
voisines, principalement de Saiut-Denis, soot
strictement surveillés.
Les gardes communaux sont devenus plus
sobres et plus réservés depuis qtl'ils ont perdu tout
espoir de voir l'armée fraterniser avec eux.
A Versailles, on a demandé individuellement
s'ils avaient de la répugnance h se battre contre
Paris. Ceux qui oot fait des objections ont reçu la
promesse qu'on les enverra servir dans lé Midi.
Uoe minorité insignifiantes répondu négativement,
environ quatre poor cent. Ils sont dispensés de
servir contre Paris. Oo croit pouvoir compter sur
le reste.
Les gardes nationaux parisiens oot été équipés
h neuf. Hier plusieurs bataillons avaient des babils
d'où bleu plus clair que par le passé. La paie est
distribuée iaégalemeut. Tantôt c'est un franc, tan
tôt 5o centimes, quelquefois •jb.
La Commune est (oujoors k court d'argent,
bien que la BaDqoe ait avancé un nouveau demi-
millionC'est la troisième somme semblable qu'elle
fournit. Ou s'attend de jour en jour h voir une
v inondation de papier-moonaie et de billets du
chiffre le plus bas, même de 25 centimes.
Le Daily Telegraph dit qu'on peut se faire
uoe idée de l'importaoce des pertes qu'a subies la
garde nationale, par le fait que 17 hommes seule
ment sont revenus d'une compagnie qui eu comp
tait 200.»
Paris:, 9 avril, j h. du soir.
Il y a eu un tir plus on moins soutenu entre
Issy et les hauteurs de Meudon pendant tonte la
matinée. Il a cessé vers 3 heures après-midi.
Ou a vu peu d'ambulances arriver; il .n'y a eu
que six morts et oioq blessés. Les wagons de l'In
ternationale ont refusé le service pour le reste du
temps de la lotte, nue des voitures ayant été mise
en pièces hier k la porte Maillot.
Les combats des quelques jours derniers n'ont
pas manqué de produire un effet moral. Il est im
possible que les idées de la Commune fassent du
chemin. D'an antre côté, uoe attaque contre Ver
sailles est plus impossible encore.
Ll lui devient difficile d'agir, même an point
de vue défensif. II n'y a plus Ik qu'une question de
temps et d'effusion de sang.
Oo a dressé des barricades dans la rue de Ri
voli.»
Versailles, dimanche.
Les troupes du gouvernement ne poursuivent
pas rigoureusement les insurgés. Bien que leur feu
ait été terrible, elles u'out pas tiré grand avantage
des succès obtenus.
J'attribue cette conduite au défaut dediscipline,
ce dont j'ai va des preuves pendant ces deux der
niers jou-s sur le champ de la lutte.
La Prusse devient insistante.
Je crois qu'il est certain que vendredi soir M.
Thiers a reçu du prince de Bismark une communi
cation qui a décidé le gouvernement k envoyer M.
Jules Favre au quartier général du général Fabrice.
M. de Bismark a fait savoir que si le gouver
nement français n'est pas maître de Paris k la date
do i4, une armée prussienne entrera daos la capi
tale et l'occupera jusqu'k ce que la pacificatioo de
toute Ib France puisse être considérée comme une
garantie de l'accomplissement dn traité conc|U avec
l'Allemagne.
La Commune s'adresse indirectement aux re
présentants de l'Angleterre, de l'Italie et des
Ëtats Unis pour ao'ils arrangent le différend entre
le gouvernement et l'Assemblée nationale, mais ces
ministres se montrent peu disposés k intervenir
dans les affaires oationales de France.
La Commune demande la formation d'ooe
assemblée constituante et prétend que l'Assemblée
actuelle a terminé légalement sa mission par la ra
tification des préliminaires de paix.
Le palais de Compiègne, occupé par le prince
de Saxe, a failli devenir jeudi la proie des flammes.
Grâce aux secours habilemeot organisés par les
pompiers de la ville, le feu a été circonscrit daos
les combles. Cependant, le dégât causé aux combles
et aox appartements de l'ex-prioce impérial et de
la princesse Matbilde est évalné k i5o,ooo fr.,
couverts par diverses assurances.
Le colooel Billet, qui, k Reichsboffeo, avait
chargé contre les Prussiens k la tète des cuirassiers,
se rendait avee vingt-cinq hommes de son régiment
k l'hôtel de la préfecture de Limoges, où la Com
mune avait éré proclamée. Arrivé au carrefour
formé par les rues de la Croix-Neuve, de Monte
s-Regret et Oc> Prisons, Ip pnlnoet s'affaisse et
tombe de cheval. Il avait été frappé de deux balles
par derrière. Ces événements se passaient le 5
avril. Le lendemain, le colonel Billet succombait k
ses blessures.
la gare de l'Est, k Paris, la foole se pressait
hier daos la salle d'attente avec d'aotant plus
d'anxiétéque le service subissaot, par suite d'ordres
supérieurs, des intermittences imprévues, personne
ne se croyait sûr de partir.
Un-.monsieur d'une quarantaine d'années et
dont les traits respiraient la bonté se trouvait au
près d'une jeune femme pauvrement mais propre
ment vêtue, qui tenait dans ses bras un jeune
enfant.
Monsieur, lui dit tout k coup sa voisine, ren
dez-moi un service. Je me suis laot pressée que
j'ai oublié mon paquet sur un baoc daos la grande
salle. Ayez la bonté de me garder ma place et mon
enfant pendant que je vais le chercher.
Le bon voyageur prit le bébé et attendit, mais la
mère ne reparut pas. Inquiet k mesure que les
instaots s'écoulaient, craignant de manquer le train
il fiait par se rendre dans la salle de départ, ques
tionna des employés et apprit que la personne
qoll dépeignait s'était rapidement éloignée.
Que faire?
Il revint; on donnait le signal du départ.
u Ma foi, tant, pis! dit-il aox voyageurs
qu'amusait son embarras, je le garde. Je le porterai
k ma femme qoe je vais rejoindre k Conlomtniers.
Npus u'avons pas d'enfant ça nous eo fera on.
Et il partit avec le bébé.
Hors de Paris, la cause de l'insurrection n'a
plus maiotenani nu seul point d'appui en France
car l'ordre vient d'être rétabli k Marseille comme
il l'avait été k Lyon. Après plosieors jours de né
gociations entre les insurgés, la municipalité et le
général Espivent, commandant la division, les
troupes oot pris possession de la préfecture, où
étaient installés les membres du Comité révolution
naire. Ceux-ci avaient quitté la ville individuelle-