O'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Mercredi 24 Mai 1871.
M» 5,596.
BULLETIN DU JOUR.
Nous recevons des détails sur l'entrée
des troupes françaises Paris. Les colonnes
qui ont pénétré dans fa place dimaocbe
comprenaient 20 mille hommes. D'autres
régiments ont dû les rejoindre lundi. L'ef
fectif qui opère actuellement au dedans de
l'enceinte doit être de 80 mille hommes.
Les habitants ont bien accueilli l'armée,
mais parmi les insurgés c'est le parti de
la lutte a outrance qui a prévalu, Depuis
avant hierla guerre des barricades est
commencée, guerre terrible el meurtrière
entre tontes, qui doit avoir cette fois pour
principal théâtre les plus beaux quartiers
de Paris. Les étapes eu sont en quelque
sorte marquées d'avance par les préparatifs
des insurgés. Ils occupent en force la place
de la Concorde. De là ils se rabattront sans
doute sur les hauteurs de Montmartre et
sur Belleville, moins qu'ils n'essaient de
se défendre la place Vendôme, dont ils
ont fait nne véritable forteresse.
Lundi matin la plus grande activité ré
gnait sur les différents points occupés par
les troupes du gouvernement. Celles ci se
sont massées l'intérieur des portes de
Saint Cloud de Passy et d'Auteuil. Leurs
avant postes sont arrivés |usqu'à l'Arc de-
Triomphe et jusqu'au Troçadéro.
Plusieurs centaines d'insurgés faits pri
sonniers dimanche sont arrivéslundi matin
Versailles. Assi est du nombre. Il est
moins certain que Do nbrowski soit arrêté.
Les Prussiens ont conpé le chemin de
fer du Nord pour isoler Paris.
L'armée française est maîtresse de la
situation Paris. Cela résulte des rensei
gnements donnés lundi l'Assemblée na
tionale de Versailles par M. Thiers qui a
annoncé la victoire de l'ordre et du droit
sur la plus criminelle des révoltes.
Les quartiers des deux rives seront la
fois occupés par les différents corps d'ar
mée, qui combinent leurs mouvements en
s'avançant de l'ouest vers l'est.
Les troupes ont rencontré de la résis
tance sur différents points, mais on u'a que
des indications vagues sur les combats de
la journée de lundi. On signale des incen
dies près la gare Saint Lazare, des explo
sions fréquentes diverses places el une
canonnadecontinueducôléde Montmartre.
Lundi, 9 heures du soir, le nombre des
prisonniers faits par les troupes était déjà
de 8 10 mille. Les portes de Paris sont
fermées pour empêcher les rebelles de fuir.
Ils seront traités, M. Thiers en a donné
l'assurance, selon toute la rigueur des lois.
On ne peut qu'approuver sur ce point
les résolutions annoncées par le chef du
pouvoir exécutif. Il faut que le châtiment
soit prompt, complet et exemplaire. Des
gens qui se sont insurgés contre toutes les
lois, ont mis une capitale feu et sang,
ont emprisonné les meilleurs citoyens
forcé les autres se battre contre leur gou
vernement légitimeprofané et pillé les
églises, détruit les monuments publics, fu
sillé lâchement les défenseurs de l'ordre
légal, sont des scélérats qui ont mérité mille
fois la peine capitale. La pitié qui empê
cherait de sévir contre eux serait one ira
hison envers la société qu'ils ont voulu
noyer dans le sang et dans la boue. Il n'y
aura qu'un voix dans todte l'Europe pour
applaudir l'énergie que le gouvernement
français déploiera dans la répression de
ces attentats inouïs.
- Les conférences de M. de Bismark avec
les ministres français Francfort pour
l'exécution du traité de paix ont pris fin
dimanche. Le lendemain MM. de Bismark
et Jules Favre repartaientl'un pour Ber
lin, l'autre pour Versailles. M. Pouyer-
Quertier avait quitté la veille la ville où la
paix a été signée. La nouvelle de la prise
de Paris transmise aux ministres français
Francfort leur aura permis de s'entendre
avec le chancelier allemand sur le concours
que les autorités prussiennes prêtent au
gouvernement français, noo pour vaincre
l'insurrection mais pour empêcher les
chefs d'échapper au châtiment qu'ils oui
mérité. Ou constate, en effet, uu redouble
ment de précaution de la portées Prussiens
Saint-Denis, afin de rejbdre impossible
l'évasion des insurgés qui voudraient se
sauver en traversant les ligues prussiennes.
Les trois Etats du Sud de l'Allemagne
qui ont signé les préliminaires de paix en
vertu des trbilés militaires coniractés en
1866 avec la Prusse ont également été ad
mis ratifier le traité de Francfort. Cette
ratification a dû avoir lieu Berlin.
La délivrance de Paris doit être complète
l'heure où nous écrivons uu télégramme
de Saint Denis, daté de midi, constate que
le drapeau tricolore flottait sur Montmartre.
L'insurrection serait donc battue dans ses
derniers retranchements.
Il n'y a pas dans le monde civilisé un
seul pays où les honnêtes gens n'applaudi
ront cet heureux événement; la conscience
publique eu éprouvera un soulagement
universel.
Le Sénat a commencé hier la discussion
du projet de réforme électorale. C'est M.
le baron d'Anethan, ministre des affaires
étrangères, qui a ouvert le débat par un
long et vigoureux discours dans lequel il
a d'abord développé avec autant de clarté
que de logique les motifs qui ont inspiré la
condoite du gouvernement par rapport
la question électorale, et eosoite réfuté
avec succèsîles diverses objections auxquel
les le projet de loi avait été en butte.
A la Chambre des représentants, c'est la
discussion générale du budget des travaux
publics qui a rempli la séance de hier. Di
vers orateurs ont été entendus, mais la
plupart d'entre eux n'ont traité que des
questions d'intérêt local. -
Nous avons annoncé, dans notre numéro
du 3 dqce mois, que les Français, de même
que les étrangers arrivant en ce pays par
la frontière de Francedevaient pour être
admis en Belgique, être munis d'un passe
port régulier.
A partir du 25 mai courant, ces passe
ports ne seront valables que s'ils sont visés
par un agent diplomatique ou consulaire
belge accrédité l'étranger. (Moniteur.)
M. Grandgagnage a été élu séuateor,
lundi, Liège, par 823 voix.
Il y avait foule samedi l'bôtel de ville
d'Anvers, où se tenait le conseil de guerre.
Deux affaires qui ont fait du bruit en notre
ville figuraient au rôle. La première afTaire
concerne le soldat Van Lonck quiétant
en faction sur le rempart de la porte
d'Eeckereo, avait tiré un coup de fusil sur
l'ouvrier du génie Aerts. qui est mort
l'hôpital la suite de ses blessures.
Van Loock a été condamné 10 ans de
travaux forcés et la déchéance du rang
militaire.
La seconde affaire est celle des sous offi
ciers du 5* de ligne qui, main armée, ont
blessé plusieurs bourgeois au Dam 22 té
moins ont été entendus. Les sous-officiers
impliqués dans cette affaire sont les nom
més Urbain, Ducbaîne,Driesmans et Duroi.
Urbain et Driesmaus ont été condamnés
un mois de prison, Ducliaîne 5 francs
d'amende, et Duroi été acquitté.
Les missions d'Amérique viennent d'é
prouver une grande perte par la mort du
K. P. Maesde la Société de Jésus, décédé
Saint-Louis Ce vénérable religieux a
succombé, le 13 avril dernier, l'âge de
53 ans, après avoir consacré 30 années de
sa vie l'évangélisation des Indiens.
M. Billau, curé de Ten-Briele, est dé
cédé le 20 de ce mois, l'âge de 78 ans.
L'état sanitaire de Bruxelles, qui avait
été assez peu favorable depuis le commen
cement de l'année jusqu'à la fin du mois
dernier, tend heureusement s'améliorer.
L'épidémie de variole entre dans une pé
riode franchement décroissante, comme le
dénote le nombre de plus en plus restreint
de malades atteints de celte affection con
tagieuse reçus dans les hôpitaux. De 35
décès par variole, constatés pendant la
semaine du 30 avril au 6 mai. le chiffre de
décès est rapidement descendu 22 du 7
au f3 mai, soit une différence de i5 décès
en uiuiris. Le chiffre de ia mortalité totale
de la ville pour celle période du 7 au 13
mai n'a été que de 124 décès, soit une
moyenne de 17.7 par jour, pour nue popu.
lation de près de 200.000 habitants, moy
enne qui ne dépasse pins celle des muées
ordinaires; et nous ferons remarquer qm-
dans ce total sont comprises neuf person
nes non domiciliées v Bruxelles et décédé» s
dans les hôpitaux et hospices Des «-s»* de
fièvre typhoïde ont gaiement été cousu-
FOI CATHOLIQUE. - CONSTITUTION BELCE.
n iai nui i
CHRONIQUE JUDICIAIRE.
NÉCROLOGIE.
NOUVELLES DIVERSES.