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BULLETIN DU JOUR.
Paris a eu avant hier sa grande revue.
Elle a été favorisée parlé temps. Le suré-
chal Mac Mahon commandait les troupes
qui ont déûlé dans le champ de courses de
Longcbamps. M. Thiers, les membres du
gouvernement et les députés sont arrivés
deux heures spr le terraio. Cette solen-
nité a été très-W-illante.
Qui l'aurait cru? M. Gambetta, que nous
abandonnions naguère aux communeux de
Paris, se convertit au parti de l'ordre. C'est
Bordeaux que ce miracle s'est opéré. Le
tribun y a prononcé, devant les délégués
des comités républicains, un discours qui
contraste étrangement avec les actes de
l'ex dictateur. M. Gambetta accepte le gou
vernement établi Un gouvernement au
nom duquel on fait des lois, a-t il dit, on
fait la paix, on lève des milliards, on rend
justice, on doufpte les émeutes qui auraient
suffi emporter dix monarchies, est un
gouvernement établi et légitime, qui prouve
sa force et son droit par ses actes mêmes.
Ce gouvernement s'impose au respect de
tous, et quiconque le menace est un fac
tieux.
Malheureusement, M. Gambetta a un
pacc<> qi>« interdit de parler de légalité
et de droit. Quand on a violé le droit sous
toutes ses formes quand on a fait le coup
d'Etal du 4 septembre; quand on a suppri
mé des journaux, ouvert des correspon
dances; quand on s'est mis en état de- ré
volte ouverte avec uu gouvernement dont
on était membre; quand on s'est appuyé
partout et toujours sur le parti de la vio
lence; quand on a accepté et qu'on accepte
encore d'être le député de Belleville, quand,
pouvant être un grand patriote, on n'a été
qu'un homme de parti subordonnant l'inté
rêt du pays l'intérêt de ce parti, on n'a
plus le droit de se ranger parmi les hom
mes d'opposition constitutionnelle.
Le gouvernement français a été au se
cours de la ville de Lyon, menacée de la
banqueroute. Il accorde deux millions la
ville pour subvenir aux premières nécessi
tés du moment. De son côté, le conseil mu
nicipal vient de voter l'établissement de
l'octroi.
Dans le grand discours qu'il a prononcé
l'Assemblée nationale pour défendre le
gouvernement du 4 septembre, le général
Trocbu a accusé la Prusse d'avoir fomenté
l'insurrection qui a triomphé Paris le 18
mars. Comme il était prévoircelte as
sertion a causé une vive émotion Berlin.
La feuille ministérielle, la Gazette de CAlle
magne du Nord, a menacé de publier des
pièces constatant l'appui que les comman
dants allemands ont prêté aux Versaillais
pour comprimer la révolutioncommuniste,
si les affirmations du général Trochu
n'étaient pas démenties par MM. Thiers et
Jules Favre-
Le Mexique était très-agité par l'approche
des élections présidentielles. Trois candi
dats étaient en présence Juarez, Diaz et
Luerdo. Les deux premiers sont suffisam
ment connus; le troisième est actuellement
premier ministre. Les conservateurs, c'est-
dire les gens qui désirent avant tout évi
ter une révolution violente, étaient déter
minés voter avec Juarez le efergéqui
se plaint avec raison de la partialité du
Président pour les protestants, s'est rangé
du côté de l'opposition. Juarez paraît dé
cidé, s'il se maintient au pouvoir, provo
quer un changement constitutionnel dont
le but serait de remettre pour l'avenir l'élec
tion du président au suffrage universel. Il
est probable, en effet, que l'action du gou
vernement sur la basse classe lui assurerait
une grande majorité. C'est pour cette raison
précisément que Diaz et Luerdo se décla
rent, au contraire, partisans du suffrage
deux degrés. Tout indique que les élections
ne se passeront pas sans effusion de sang.
La ville de Tampico et la contrée envi*
ronnante sont en révolte ouverte. La Vera-
Cruz est tranquille.
L'interpellation de M. Frère concernant
déplacement de trois professeurs de
^cote moyenne de Rochefort a encore
Pnpli toute la séance de mercredi de la
eiMmbre des représentants. La conduite
""'M. le ministre de l'intérieur a été défen-
par MM. Thibaut etd'Hane Steenhuyse,
mais incriminée par MM. Pirmez et Bara.
M. Coomans a également pris la parole,
mais il ne s'est occupé que du mouvement
d'Anvers.
L'incident s'est terminé par le rejet d'un
ordre du jour motivé proposé par M. Bara,
et contenant un blâme l'adresse de M. le
ministre de l'intérieur. Cet ordre do jour a
été repoussé par 60 voix contre 41.
Après avoir rejeté, au début de sa séance
de jeudi, une motion de M. David tendant
l'ajournement du projet de loi concernant
la suppression des jeux de Spa, la Chambre
des représentants a abordé la discussion de
ce projetdont les deux articles ont été
successivement adoptés, le premier avec
un amendement de M. Simonis, sous-
amendé par M. Lelièvre, aux termes du
quel le gouvernement ne pourra prolonger
les jeux de Spa que pour le cas où les jeux
seraient également prolongés dans les
villes d'eaux thermales d'Allemagne après
la fin de l'année 1872. Le second vote sur
l'article amendé et le vote sur l'ensemble
du projet auront lieu dans une séance
subséquente.
La Chambre des représentants ne s'est
pas trouvée hier en nombre suffisant pour
délibérer. Ciuquante deux membres seule*
ment ont répondu l'appel.
PESTE BOV1RE.
Par arrêté ministériel du 29 juin sont
interdits, par la frontière de terre de l'est,
depuis Gemraenich jusqu'à Atbus, l'entrée
et le transit des bêtes bovines.
Le présent arrêté sera exécutoire dater
du 3 juillet prochain.
La baisse des céréales sur les divers mar
chés de Belgique, en dépit des inquiétudes,
peu fondéesdu restesur l'apparence de
la récolte, est attribuée surtout au grand
nombre d'arrivages de grains de l'étranger.
C'est mardi prochain que les conseils
provinciaux du royaume se réuniront de
plein droit pour le service de la session
ordinaire de 1871.
Il paraît que, de commun accord, les
banquets offerts, selon l'usage, par quelques
gouverneurs et par les conseils provinciaux
en retour aux premiers fonctionnaires de
la province n'auront pas lieu cette année.
Le prince Alfred d'Angleterre, duc
d'Edimbourg, second fils de la reine Vic
toria est arrivé mardi matin Bruxelles,
par le train d'Ostende. Le prince, qui
voyage incognito, venait de Londres.
La Gazette van Cent nous apprend
qu'il règne un grand mécontentement dans
le corps de pompiers de Gand. Depuis
longtempsils se plaignaient de la mau
vaise qualité des pommes de terre, qui
constituent une des parties essentielles de
leur ordinaire et qu'ils payent un prix
assez élevé.
Leurs réclamations ont été vaines; ils
ont refusé ces légumes et le pain qui leur
ont été présentés, et se sont coalisés l'ef
fet d'obtenirqu'on leur donnât des aliments
de meilleure qualité. L'autorité ayant
voulu sévir et arrêter un des meneurs, le
corps entier s'est opposé cette mesure de
rigueur. M le bourgmestre était attendu
hier la caserne pour apaiser cette effer
vescence et pour ramener la concorde au
milieu des mécontents.
On écrit de Bruxelles la Meuse
d D'après une lettre particulière de Berlin,
il y a lieu de croire que l'empereur d'Alle
magne ira passer une partie de la saison
des bains Ostende, où il a laissé de si bons
souvenirs comme prince de Prusse. Si le
fait est exact, il ne peut manquer de réjouir
les Ostendais, qui se trouveront dans celte
visite une garantie de vogue exceptionnelle
pour leur plage, déjà si recherchée par les
Allemands.
La liste officielle des étrangers Spa
porte qu'à la date du 25 de ce mois il y
avait eu 4,400 visiteurs dans celte ville
d'eaux.
Mardi dernier, les travaux du chemin
de fer de Malines Terneuzen ont été ache
vés, de sorte que toute la ligue est ouverte
la circulation des locomitives.
Il reste encore mettre la dernière main
quelques travaux de terrassement et de
bâtisse une fois qu'ils auront été achevés,
la voie pourra être livrée l'exploitation
publique.
Depuis quelques jours, peu de prison
niers français passent par Liège. Les der
niers transports étaient composés surtout
de zouaves, la plupart blessés. Après avoir
reçu du consul de France 2 fr. pour loger
Liège, ils sont repartis pour Givel. où ils
ont passé une nuit dans la caserne du grand
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