M. le comte de Chambord a quitté la semaioe dernière Bruges. Afio d'éviter le plus possible les regards du public, le royal personnage s'était rendu en voilure Oostcamp, la première station au delà de Bruges. Lundi dernier le vénérable M. Res- pilleux, curé doyen deNolre Dame, Tour naia célébré son jubilé de cinquante années de prêtrise. A cette occasion, les paroissiens de Notre Dame ont préparé une petite fêle en l'honneur de leur cher pasteur. Le chemin de fer de Malines Ter- neuzen est achevé. Dimanche dernier un convoi d'essai a parcouru pour la première fois la voie. On croit que l'inauguration en aura lieu pendant ce mois. Les ruses des marchands pour faire valoir leurs marchandises sont innombra bles, mais il y en a d'assez originales pour mériter les honneurs de la publicité voici donc le plaisant stratagème employé par un fripier. Cet honnête industriel achète vil prix les porte-monnaie troués, veufs de leurs fermoirs rcuillés ou maculés par l'usage, et en dispose un dans l'une des poches de chaque pantalon qu'il veut vendre. Lorsqu'un chaland arrive et fait son choixle marchand lui donne l'effet es sayer. Pendant cette opération l'acheteur ne manque pas de constater dans l'une des poches du vêtement dont il veut faire l'acquisition la présence inattendue d'un corps étranger; il taie l'objet mystérieux plus de doute, c'est un porte-monnaie dé laissé dans ces parages par un propriétaire antérieur et distrait, et qui excite la con voitise de l'acheteur. Quelle aubaine! et le madré fripier, qui paraît ne se douter de rien. Quelle chance! On devine le reste, le chaland alléché par sa découverte, achète sans marchander le pantalon ou veston, mais quand celui-ci après s'être précipitamment éloigné veut contempler sa trouvaille, il reconnaît avoir été volé, luivoleur, par un voleur plus adroit. Le marchand de bric-à-brac n'a pas été dénoncé par ses dopes, mais par des voisins complaisants. Les employés de la douane hollan daise ont été commis faire soumettre une visite sanitaire tous les passagers arri vant par un navire venant d'une localité infectée de l'épidémie cholérique. Dans le rapport hebdomadaire de la salubrité Berlin, on annonce que le cho léra a fait certainement son entrée Riga sur la Baltique,l'embouchuredelaDwina. A Tambow, sur une population de 30.000 habitants, 438 sont morts du choléra dans la semaine qui s'est terminée le 13 juillet; ceci se passe dans la Russie centrale, où les conditions sanitaires sont défavorables. Lundi, aux assises de Manchester, la veuve de M. Rowley, avocat de Manchester, a intenté un procès en dommages intérêts la Compagnie du chemin de fer de Lon dres et North-Western et dédommagement de la mort de M. Rowley, tué dans l'acci dent de chemin de fer Harrow au mois de novembre. Les défendeurs ayant admis que c'était par suite de la négligence de leurs employés, la seule question décider était celle du chiffre des dommages. M. Rowley n'avait que 42 ans et, l'épo que de sa mort, relirait de sa profession un très beau revenu il a laissé une veuve de 40 aus et six enfants, dont le plus jeune a 3 ans, l'aîné 13. Sa mère, âgée de 61 ans, existe encore, et la mort de son père il !|>i avait constitué une rente de cinq mille francs. Pendant les dix dernières années de sa vie, M. Rowley gagnait 112,500 fr. par an, et, n'eut été ce malheureux acci dent, il eût fait les mêmes profits pendant vingt ou trente ans de plus. Le jury a rendu un verdict accordant 155,000 fr. de dommages intérêts, divisés comme suit la mère, 30,000 fr.; la veuve, 35,000 fr.; chacun des enfants, 15,000 fr. Voici une plaisante aventure arrivée, il y a quelques dix ans, M. le prince de Bismark On se souvient que le chancelier de l'empire allemand fut, une époque, ministre de Prusse S'-Pélersbourg. En Russie, M. de Bismark était un héroïque chasseur d'ours, et son grand plaisir était, quand il tuait une femelle dans la bonne saison, d'emmener son petit qu'il élevait. Quand M. de Bismark quitta la Russie, il dut dire adieu ce genre de divertisse ment. Cependant, comme il avait conservé en Russie d'amicales relations, un de ses anciens compagnons de chasse ne trouva rien de plus plaisant un jour que de lui envoyer,Berlin, un petit ours d'un mois. L'animal était un ours bien léché. Il de vint le commensal du cabinet de travail du futur chancelier il n'avait pas un pied et demi de longueur de la tête la queue, et il reçut pour nom Mirza. C'était l'époque où M. de Bismark ne vivait pas précisément en bonne intelli gence avec les Chambres prussiennes, les quelles lui avaient plusieurs fois refusé son budget militaire. Le décret de dissolution du Parlement était même prêt et déjà signé sur sa table. Un jour, il revient de la Chambre Mirza avait grimpé sur son bu reau! Horreur et profanation! Qu'aperçoit le ministre? Mirza avait trempé dans l'en crier sa patte, aussi légèrement que peut le faire un ours, et avait barbouillé, jusqu'à la rendre illisible, l'ordonnance qui en voyait les députés prussiens prendre le frais dans leurs provinces. Grand Dieu! s'écria M. de Bismark, en voyant ce qui est arrivé, Mirza est con- d constitutionnel Le lendemain, Mirza allait orner le Jar din zoologique ne Berlin. La Gazelle de Bombay signale un fait assez curieux; c'est la part prise au dernier emprunt français par les indigènes de l'Inde anglais. Ils auraient souscrit pour 30 lacks de roupies, qui représentent une somme de 7 millions 500.000 fr. C'est, croyons- nousla première fois qu'un fait pareil se produit; du moins n'avions-nouspasencore entendu dire que les indigènes de l'Inde eussent jamais eu la tentation de placer leurs capitaux sur des fonds d'États euro péens. On assure que l'un des jumeaux sia mois est sur le point de mourir, dans la Caroline du Nord. L'autre est en bonne santé. En prévision de la mort du premier, les médecins ont pris des arrangements pour séparer immédiatement le frère vivant du mort. FRANCE. P.US, 5 août. La commission de réorganisation de l'armée a examiné le projet de dissoudre la garde nationale. Après ooe vive discossioo, la commission a pris le projet en considération. Le général Chanzy, qui est opposé b l'institution de la garde nationale, a été nommé rapporteor. D'après des avis reçus d'Algérie, il parait qoe la pacification des environs de Cberchell est assoiée. La mort de Malesk, chef des insurgés, est con firmée. Les Béni-Menasses sollicitent leur pardon. Au moment où sont commencés les séances du 5* conseil de guerre, il est curieux de savoir le nombre d'incrimioe's dans les néfastes œuvres de la Commune. L'aotorité militaire a entre les mains plus de 34,ooo dossiers!!! Les inculpés sont grou pés en trois catégories iîeurlre. Incendie. Fol ou Complicité. On lit dans la France M. Pouyer Quertier vient de prendre des ar rangements avec la Banque de France pour com pléter la somme nécessaire an payement du troisiè me demi-milliard. L'importance de cette nouvelle ressort des lignes suivantes do traité de Francfort L'évacuation des déparlements de l'Oise, de Seine et-Oise, de Seioe-et- Marne et de la Seine, ainsi que celle des forts de Paris, aura lieu aos- sitôt qoe le gouvernement allemand jogera le rétablissement de l'ordre, tant en France que dans Paris, suffisant pour assurer l'exécution des engagements contractés par la France. Dans tous les cas cette évacuation aura lieu lors du payement du troisième demi- milliard. L'évacuation des départements ci-dessus in diqués doit être complète b partir do a5 août. Lee troopes allemandes se retireront en Cham pagne et dans la partie de la Lorraine et de l'Alsace qoi nous reste. etor La Vérité doone des renseignements sur les principaux personnages de la Commune; elle cite comme étant actuellement h Londres Félix Pyat, Bergeret, Serailler, Dereore, Vaillant, le colonel Parent, Mégy, Rousselle, chirurgien, directeur des ambolances et des concerts des Tuileries; Roussel, crMMlsMtrt 4e police de Montmartre; Le Moussu, commissaire de police do Comité de salut public Forestier, secrétaire du Comité de salut public; Levraolt, Lissagaray, Durant, caissier de la Com mune. Lefrançais et Vésinier, qoe l'on avait dit avoir été fusillés l'un et l'autre et qoi seraient ar rivés, il y a deox jours,b Londres, veoant de Suisse. Tous ces personnages se promèoeraieot sao« mystère dans les rues de Londres, b l'exception de Pyat qoi, toujours prudent, se tiendrait, soigneuse ment caché. Enfin des lettres de New-York annonceraient l'arrivée, dans cette ville des fameux généraux commuoards Cluseret et La Cécilia. Le géoéral Cbanzy vient de faire paraître sa re lation de la campagne de l'armée de la Loire. Voici la préface do géoéral u Je n'ai pas la prétention de faire un livre, mais seulement on récit. Je crois obéir b uo devoir, et j'espère qu'on ne se méprendra pas sur le motif qui me fait agir. Au moment où chacun discute sur ce qui s'est passé' pendant la guerre si fatale que nous venons de soutenir, lorsqu'on cherche b se rendre compte des causes de nos désastres, j'ai jogé utile de publier les faits importants auxaoels il m'a été donné de prendre part dans des conditions qui m'ont permis de voir les choses d'assez près pour les exposer fidèlement. J ai commande une de nos armées les pins im portantes; je lui dois raconter ses efforts pour dé fendre le pays et sauver son honneur. Je rapporte les faits militaires sans les commeoter, avec one exactitude qoi ne sera contestée par personne. Plus tard j écrirai peut-être nies propres impressions et les enseignements qui me paraissent pouroir être tirés des événements. Je ne dissimulerai pas nos imperfections, nos défaillances et nos défaites; mais je dirai, sans les exagérer, nos efforts et les quelqoes succès dont le pays a le droit de s énorgaeiltir. Ne voulant écrire que ce que j ai vu, je ne parlerai pas des autres ar mées; c est b ceux qui jes commandaient b faire comme moi et a foo.oir leur appoint b l'histoire. Je ne me so;s jamais occupé de politique avant a guerre. L existeoce militaire que j'ai meoée presque coostammenthorsdela France m'a toujours assez occupé pour absorber toutes mes pensées et tout mon temps. Je ne m'eo suis pas mêlé peodant cette campagoe, ma mission m'ayant paru trop ele.ée pour songer baotrecbos» qu'il la défense du

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Le Propagateur (1818-1871) | 1871 | | pagina 2