FRANCE.
les, entre les cuisses, aux plantes des pieds.
Si le patient a été porté dans une maison
ou un local quelconque, après avoir repris
haleine, ayez soin de laisser l'air pénétrer
et circuler librement dans la salle.
Lorsque la vie sera rétablie, une cuiller
thé d'eau chaude sera donnée; puis, si le
malade peut avaler, on lui administrera
en petites quantités du vin, de l'eau, de
l'eau de-vie chaude ou du café. On lui fera
garder le lit et on l'engagera dormir.
Voici, d'après un recueil spécial, la
Santé publique, l'état sanitaire dans plusieurs
pays de l'Europe: La santé générale ne
laisse rien désirer Paris Les affections
intestinales, diarrhées, fièvres typhoïdes,
etc.. y causent toujours le plus grand nom
bre de décès, mais la mortalité est au des
sous de la moyenne ordinaire. On a compté
quelques cas de choléra, mais sans qu'il
soit possible de les attribuer au génie épi-
démique de cette terrible maladie.
A Lyon comme Paris les affections
abdominales et infectieuses fournissent en
ce moment le plus grand nombre de décès.
Les fièvres intermittentes, dit Ie Lyon
médical, se montrent depuis quelques jours
avec plus de fréquence. Les rhumatismes
articulaires aigus sont très nombreux. La
constitution médicale est la même Saint-
Élienne.
La petite vérole et la diarrhée produisent
Londres une mortalité considérable.
On enregistre aussi des cas de mort oc
casionnés par le choléra; mais rien n'in
dique encore que celte maladie veuille
sévir avec rigueur.
En Allemagne, la petite vérole et la fièvre
typhoïde affligent et déciment plusieurs
contrées, notamment Vienne et Berlin.
Le choléra est en voie de diminution
Saint Pétersbourg. Voilà un an bientôt que
l'épidémie décime cette ville. On a enre
gistré depuis Iecommencementd'aoûll870
jusqu'à ce jour près de 5,U00 cas. La mor
talité a été comme toujours de près de 30
p. c.
On écrit de Genève, 11 août, l'Indé
pendance Je venais peine de jeter la
poste ma lettre d'hier, lorsqu'un tumulte
insolite m'attira sur le pont du Mont Blanc;
un fiacre d'osier avançait péniblement
travers une foule bruyante. En m'appro-
chant, je n'entendis qu'un mot Badinguel!
Badinguel! Qu'est ce que cela? deman-
dai-je. C'est lui, criait-on partout, ce ne
a peut être que lui. Il arrive d'Angleterre,
il s'établit Geniève. Il n'y a que lui qui
ait celle moustache, les pointes en bas,
comme dans son dernier portrait de Lon-
dres. Que fait il ici? Que veut-il de nous?
A bas Badinguel! El la foule de crier.
Il est certain que le malheureux voyageur
ainsi poursuivi, insulté dans les rues, mal
traité par la rage populaire (on lui avait
jeté des pommes de terre, des pierres mê
me; une femme, n'ayant rien d'autre la
main avait lancé contre lui son panier),
n'était pas celui qu'on croyait; la mousta
che grise, les yeux ternes, un air de fatigue
et de stupeur, ce signalement de tant de
vieux militaires n'auraient pas dû suffire
pour exaspérer les passants. Mais tâchez
de faire entendre raison la multitude!
L'étranger ne répondit rien, ne se défendait
pas, ne demandait secours personne:
Preuve de plus que c'est lui disaient
les furieux II descendit une petite au
berge de commis voyageurs, habitation
bien modeste pour un si grand seigneur.
.Mais cette objectait n'arrêtait pas nos logi
ciens enragés Il se cache,le lâche!
criaient ils. Mais s'il se cache, pourquoi
soit il en voiture découverte? Pour nous
braver, l'insolent. Mais s'il vous brave,
O
il ne se cache pas! Tais toibourgeois,
on voit bien qu'il l'a donné la pièce...
Je dus me taire, sous peine d'être bous
culé. L'étranger put enfin regagner son
hôtel, mais il n'y fut pas plus tranquille;
la foule s'amassa devant les deux façades;
elle y était encore tumultueuse dix heures
du soir. C'étaient des sifflets, des huées, des
imprécations furibondes; on appelait l'hom
me par soo nom. on le sommait de se met
tre la fenêtre; un grand gaillard en blanc
(propablement un vitrier) demandait qu'on
cassât les vitres; d'autres proposaient d'en
vahir l'hôtel. Qu'on le t.... l'eau
dit une voix fraîche; je me retournai, c'était
une femme jeune et assez jolie.
Et les commentaires d'aller .'c'était lui,
sans aucun doute. Il s'était présenté aux
grands hôtels, qui n'avaient pas voulu le
recevoir. C'est moi qui l'ai reconnu le
premier affirmait un gamin du faubourg
Saint-Gervaiset qui l'ai dit tout le
monde. <11 nous a fait assez de mal
criait un autre qui avait bien douze ans.
M. Thiers est aussi coupable que lui
objectait un spectateur l'accent parisien,
qui dénonçait le communard. Aussi
qu'il vienne Genève, ou lui en fera au
tant! déclarait un troisième marmot qui
tétait un brûle gueule.
Ce récit n'a pas l'intention de vous don
ner une nouvelle, ni surtout d'insinuer que
ce voyageur si mal reçu Genève'pourrait
bien être effectivement l'ex justicier de
l'Europe. J'ai voulu seulement vous en
voyer une scène populaire prise sur le fait
et assez riche en enseignements, toute gro
tesque et vulgaire qu'elle paraît. Le lecteur
en tirera la morale qu'il voudra.
P. S. J'ai couru ce matin les environs
de l'hôtel tous croient encore que c'est lui.
Ils l'ont vu rire, l'ont entendu parler, c'est
lui même! Mais il est bien changé! m'a
dit un naïf.
D'après le Journal de Genève, du 21 août,
la victime de la scène de désordre que ra
conte le correspondant serait un M. De B...,
ancien bourgmestre de Bruxelles, voyageant
en Suisse dans un intérêt scientifique. Le
Journal de Genève a été induit en erreur. Il
se peut que M. De B... soit Belge, mais il
n'a jamais été bourgmestre de Bruxelles.
Il se pourrait encore qu'il eût été bourg
mestre d'Ellerbeek.
Le Mathusalem moderne. Jacques
Fournais, Canadien français, vient de mou
rir Kansas City, le 22 juillet, l'âge
respectable de 134 ans. L'an de ses plus
vifs désirs a été de voir le chemin de fer
avant de mourir. Ce désir a été exaucé et
la première fois qu'il l'a vu il a pleuré
comme un enfant. Il a exprimé sa satisfac
tion par ces mots Je pourrai conter au
bon Dieu ce que c'est qu'unebemin de fer.
La saison dps étoiles filantes est aussi
celle des bolides. Les observateurs en ont
signa lé plusieurs depuis quelques semaines,
mais jamais on n'avait entendu parler d'un
bolide aussi extraordinaire que celui qu'a
vu le 1" août M. Coghia, de l'Observatoire
de Marseille.
L'apparition est si surprenante, si en
dehors de tout ce que l'on connaît cet
égard que lorsque la nouvelle en est arrivée
l'Académie des sciences, la plupart des
astronomes ont émis des doutes sur l'au
thenticité de la dépêche.
Les bolides suivent une trajectoire bien
déterminée et continue on ne les aperçoit
que pendant quelques secondes. Or. le bo
lide du 1" août s'est lentement promené
dans l'espace comme un ballon lumineux
de couleur rouge sang, en décrivant une
courbe capricieuse, revenant sur lui même
et tombant ensuite le long de la verticale
comme la baguette d'une fusée romaine.
Il a paru dans le Serpent 10 h. 45 m.
30 s., a traversé le Saqittaire et le Capri
corne, pour s'évanouir 11 h. 3 m. 20 s.
Il est resté visible en tout vingt minutes.
Vingt minutes! le temps nécessaire un
bolide ordinaire pour parcourir 48.000
kilomètres, 12.000 lieues, le double du
diamètre de la terre. Cette extrême lenteur
de marche est, avec les données actuelles
que l'on possède, absolument inexplicable.
Etait ce bien un bolide?
Il serait important de savoir si d'autres
observations n'ont pas remarqué cette ap
parition sans exemple jusqu'ici. Générale
ment les bolides sont vus de régions très-
diverses et même éloignées entre elles il
serait très-extraordinairequ'un phénomène
aussi singulier, d'une durée aussi grande,
n'eût pas été au moins entrevu ailleurs
qu'à Marseille. Il serait très-utile pour la
science d'éloigner jusqu'à l'ombre d'un
doute sur la réalité de l'appartionet l'on
ne pourrait trop souhaiter que ceux qui
auraient aperçu un bolide dans la soirée
du 1" août voulussent bien faire part de
leurs observations.
Paris, i5 août.
Dimanche, le maréchal Mac-Mahon el le général
de Cissey, ministre de la guerre, nnt passé en retoe,
b Versailles, les deux légions de garde républicaine
el on régiment do génie.
On sait que les deux légions de la garde répu
blicaine forment on effectif de 6,000 hommes,
serout chargées, a»ec les gardiens de la paix, de
maintenir l'ordre et la tranquillité dans Paris aptes
mla levée de l'état de siège.
M. Thiers assistait celte revue.
Les Prussieos commencent b évacuer sur
l'Allemagne le matériel des forts de Paris. Une
quarantaine de grosses pièces de canon, provenant
des forts d'Aubervilliers et de Rosny, ont été em
barquées vendredi b la gare de Pantin. [Siècle.)
Le Courrier de Tarn et Garonnedans
sa chronique locale laisse entendre que quelques
cas de choléra sporadiqne auraient été signalés b
Montaobao et dans les environs.
Le mouvement de retraite des troupes pros-
sieones s'accentue noo-seulement dans les environs
de Paris, mais encore dans toute la vallée de la
Seine. Dans quelques jours, ce sera on fait accom
pli. Lesarmées étrangères ne seront plus cantonnées
que dans la Champagne, moins le département de
l'Aube, la Lorraine et la Franche Comté, b laquelle
il faut maintenant rattacher Belfort. [Siècle.)
Il est en ce moment question au ministère
des travaux publics d'un projet de contribution de
cinq b quinze centimes b établir sur tous les billets
de chemins de fer. Les sommes provenant de cet
impôt, qui se monteraient annuellement b environ
deux cents millions, seraient spécialementaffectées
b des travaux d'utilité publique. [Liberté.)
M. Hervé de Saisy, membre de I Assemblée
nationale, vieot de soumettre b ses collègues une
proposition de loi ayant pour objet l'aliénation par
l'Etat des joyaux et du mobilier de la couronne.
Le produit de cette aliénation serait appliqué b la
reconstruction d»s villes françaises détruites par
I armée allemande.
Un des généraux les moins b plaindre de la
Commune en ce moment est, sans contredit, le
fameux général Henry détenu b Belle-Isle. Ja
mais il n'a été plos heureux que depuis son arres
tation, nous écrit on correspondant. Nous sommes
environ sept cents prisonniers dans celle station.
Comme chacun tient b avoir son portrait, Henry
nous fait la portraiture au rabais. Ce qui n'empê
che point qu'il réalise d'assez beaux bénéfices, qui
loi permettent de vivre b son aise.
Le Oéoer»| Henry est furieux contre les mem
bres de la Commune. Les misérables, dit -il, oot
abuse de ma jeunesse pour me mettre b la tête des
fédérés. Ce sont tous de la crapule. (textuel).
Au faitil est b peine âgé de vingt-deux ans; on