BULLETIN DU JOUR.
En annonçant la discussion des conclu
sions du rapport du général Chanzy
l'Assemblée nationale de Versailles, rap
port qui concluait la dissolution immé
diate de la garde nationale, nous émettions
l'avis qu'en supposant qoe l'Assemblée
adoptât purement et simplement ces con
clusions, il était certain que, dans l'exécu
tion une certaine latitude devrait être
laissée au pouvoir exécutif, qui est le
meilleur juge des tempéraments apporter
d'après les circonstances dans l'application
d'une mesure qui intéresse aussi directe
ment l'ordre public.
C'est précisément cette thèse que le chef
du pouvoir exécutif a défendue dans la
séance de jeudi. C'est aussi la solution qui
a fini par prévaloir, parce qu'elle était
d'ailleurs la seule pratique et compatible
avec la situation exceptionnelle et tour
mentée où se débat encore la France.
Les préventions nombreuses existaient
dans une partie de l'Assemblée contre tout
atermoiement dans l'exécution de la me
sure. Ces préventions se sont fait jour par
des interruptions si persistantes parties du
côté droit et du centre que, de guerre lasse,
M. Thiers, renonçant la parole, a quitté
la tribune,décidé quitter aussi le pouvoir.
Mais cette fois, comme toujours, la conci
liation l'a emporté. Pendant unesuspension
d'une demi heure, la commission se réunit,
elle se concerte et elle arrive une tran
saction dont M. le général Ducrot se fait
l'interprète la tribune. La gauche propo
sait de procéder la dissolution des gardes
nationales au fur et mesure de la réor
ganisation de l'armée d'après les bases
fixées par la loi en préparatiou. La mesure
conciliatrice apportée par M. Ducrot con
siste prendre pour base la loi de 1868,
attendu que les nouvelles dispositions sur
le recrutement ne pourront recevoir leur
exécution avant dix-huit mois. La Cham
bre se rallie cet amendement la majo
rité de 488 voix contre 154.
Depuis plusieurs jours, nous n'avons
plus parlé cette place de la proposition
Rivet. Nous avons cru inutile de reproduire
toutes les rumeurs qui circulaient sur les
agissements de la commission chargée de
l'examiner, et nous avons lieu de nous féli
citer de ce silence car les bruits mis en
circulation la veille étaient chaque fois dé
mentis le lendemain la commission, chose
assez rare en France, est parvenue entou
rer ses délibérations d'uu secret presque
impénétrable.
Nous avons toujours eu la conviction,
justifiée par le patriotisme incontestable
•le l'Assemblée de Versailles, que l'entente
finirait par s'établir entre les deux courants
contraires qui s'étaient produits, et bien
qu'aujourd'hui encore la solution ne soit
pas officiellement connue tout fait entre
voir que la discussion est entrée dans une
voie de pleine conciliation et de succès
assuré. D'après des informations de la
meilleure sourie, on se serait mis d'accord
sur les points suivants le titre de président
de la Républiqueserait attribuéà M.Thiers,
et ses pouvoirs n'auraient aucune durée
limitée. On aurait abordé en outre la ques
tion de la responsabilité ministérielle, et
on serait également arrivé .me solution.
Le président et les ministres seraient dé
clarés également responsables devant l'As
semblée, et. de plus, il aurait été arrêté,
d'accord avec M. Thiers lui-même, que le
président de la République ne paraîtrait
la Chambre que lorsqu'il demanderait
être entendu, ou lorsque l'Assemblée, de
son côté, désirerait l'entendre. La commis
sion aurait ainsi fini par adopter la propo
sition Rivet dans tout ce qu'elle avait d'es
sentiel sans autre changement que la
suppression de la clause de la durée des
pouvoirs, rendue tout fait aléatoire dans
la proposition primative, et sans autre
addition importante que celle destinée
fortifier l'un des principes de la mesure,
savoir l'indépendance et la responsabilité
du ministère. Ce serait un succès incontes
table pour le centre gauche, mais ce n'en
serait pas un moindre pour tons les hom
mes qui, dans la droite, auraient si vite et
si bien compris la nécessité de renoncer
leurs susceptibilités parlementaires pour
ne plus songer qu'à s'associer des efforts
dont ils ne pouvaient après tout mécon
naître l'inspiration patriotique
On ajoute que la proposition ainsi mo
difiée,aurait étéadoptéedecommun accord
dans une entrevue qui a eu lieu entre la
commission et le chef du pouvoir exécutif.
L'adoption de cette importante mesure
constitutionnelle permettrait la Chambre
de prendre ses vacances. L'Assemblée en
se séparant, emporterait le sentiment d'a
voir pourvu encore une fois aux nécessités
de la situation, et d'avoir déjoué de la ma
nière la plus efficace les tentatives aveugles
qui se font en ce moment pour jeter la
France dans une nouvelle crise en la
provoquant de nouvelles élections.
Après d'assez longs débats, la Chambre
des députés du Brésil a décidé, une ma
jorité de 62 voix contre 58, de discuter le
projet de loi du gouvernement tendant
l'abolition de l'esclavage. Le 22 juillet le
premier article, qui déclare libre l'enfant
noir nouveau né, a été adopté par 62 voix
contre 37. La majorité en faveur de l'abo
lition étant de plus de la moitié du nombre
total des députés, on peut regarder comme
assuré le succès de la nouvelle loi.
ACTES OFFICIELS.
Un arrêté royal do 19 août approuve le
budget de la province de Flandre occiden
tale pour l'exercice 1872. arrêté par le
conseil provincial dans sa séance du 21
juillet 1871 1" en recette et en dépenses
provinciales, la somme de fr. 2.020,425-'
05 c.; 2° en recettes et en dépenses pour
ordie, la somme de fr. 114,469 46 c.
Par arrêté royal du 22 aoûtla démis
sion offerte par M. E. de Jaegher, de ses
fonctions de gouverneur de la province de
Flandre orientale est acceptée; il est admis
faire valoir ses droits la pension et
conservera le litre honorifique de ses
fonctions.
M. F. Bellemans, membre de la députa-
tion permanente du conseil provincial de
la Flandre orientale, est chargé de remplir
provisoirement les fonctions de gouver
neur de celte province.
NOMINATIONS ECCLÉSIASTIQUES.
Mgr. l'évêque de Bruges a nommé enré
Wulveringhem M. Joole, curé de Leke.
NOUVELLES DIVERSES.
LL. AA. II. et RR. le prince héréditaire
et la princesse de Prusse sont arrivés
Ostende mercredi, vers 5 heures de relevée.
Les augustes voyageurs ont été reçus
la gare par le roi des Belges, le prince et la
princessedeHesse, le duc de Saxe Weimar,
le duc et la duchesse de Ratibor. le prince
et la princesse de Furstenberg, le prince
de Croy, etc., etc.
Toute la colonie allemande Ostende
s'était portée la gare, où elle a reçu le
prince de Prusse avec des démonstrations
enthousiastes.
Le prince a quitté Ostende mercredi soir
déjà. Il a déjeuné au palais du Roi. La
musique des guides, mandée Ostende,
s'est fait entendre pendant le repas.
Le trois mâts belge David Verbist, c.
Van den Broucke, a fait naufrage, dans sou
voyage de Constantinople Anvers, sur le
Pearl Rock l'entrée de la rade de Gi
braltar. L'équipage est sauvé. Le David-
Verbist était chargé de blés.
Ou écrit d'Ostende qu'une dame qui
avait déposé sur une banquette de la sta
lion du chemin de fer de cette ville un petit
sac de voyage contenant pour une dizaine
de mille francs de bijoux ne l'y a plus re
trouvé quelques instants après. Le sac avait
été enlevé et personne n'a pu dire jusqu'à
présent ce qu'il était devenu.
Le parquet de Bruges a ouvert dès
lundi matin une enquête pour découvrir
la cause de l'accident arrivé dimanche soir
près de la station de cette ville.
Mardi matin sont arrivés de hauts fonc
tionnaires de l'administration des chemins
de fer, chargés d'ouvrir une enquête adrni-
nistrative.
La malheureuse demoiselle Tonar a eu
la tête prise sousles parois extérieures de la
voilure; le côté droit du crâne était ouvert.
L'enterrement de la victime aura lieu eue
après raidi (mardi), 4 heures.
Tous les autres contusionnés se portent
bien.
Il est vraiment providentiel qu'il n'y ait
eu qu'une mort d'homme dans un accident
aussi grave que relui que nous avons dé
plorer. Toutes les personnes qui se trou
vaient dans la même voilure et dans le
même compartiment que M"' Tonar en ont
été quittes ,.our la peur et de legeres c«i -
(usions.