D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
55me Année Mercredi 30 Août 1871. N° 5.624.
FOI CATHOLIQUE, -- CONSTITUTION BELGE,
BULLETIN DU JOUR.
L'ensemble dn projet de loi relatif la
dissolution des gardes nationales a été
adopté samedi par l'Assemblée de Versail
les l'importante majorité de 503 voix
contre 133.
Toutes les correspondances de Paris
s'accordent signaler l'irritation profonde
causée dans les rangs de l'extrême droite de
l'Assemblée de Versailles, la suite du dis
cours de M. Thiers concernant le projet de
loi sur la dissolution immédiate des gardes
nationales. Nous sommes persuadés néan
moins que cette excitation est bien plus
apparente que réelle. C'est pour ce motif
que nous n'accordons pas plus d'impor
tance qu'ils ne méritent aux bruits de con
ciliabules dans lesquels se débattraient la
déchéance du chef du pouvoir exécutif et
son remplacement par l'un des personnages
sur lesquels se porterait l'attention de cer
tains groupes parlementaires mécontents.
Ce n'est pas la première fois que de pareil
les rumeurs circulent; mais de tels projets,
s'ils existent, trouveront heureusement des
adversaires décidés chez la majoritéconser-
vatrice et littérale qui forme la plus grande
partie de l'Assemblée. C'est cette majorité
qui, dans toutes les grandes circonstances,
on l'a vu encore dans la séance de jeudi
dernier, sait abandonner les idées trop
absolues, pour se rsllior toujours ce qui
est réellement possible et pratique.
Il en sera encore de même en ce qui con*
cerne la prorogation des pouvoirs. L'As
semblée a cherché ici encore s'éclairer
par tous les moyens; on a vu les partisans
des moyens extrêmes et aventureuses li
vrées successivement l'isolement qu'ils
méritaient, et de la discussion, qui ne tar
dera pas s'ouvrir, il sortira très certaine
ment une œuvre de vrai régime parlemen
taire et de conservation sociale.
Nous trouvons dans les journaux de
Paris un télégramme de Rome du 25, si
gnalant des désordres qui se sont produits
dans la Ville Eternelleà l'occasion du jubilé
de Pie IX. La foule exigeait l'élargissement
d'un prisonnier. Les gardes de sûreté ont
fait usage de leurs armes, et dans la ba
garre un mort et plusieurs blessés sont
restés sur le carreau. Ceux qui ont en leurs
mains le télégraphe de Rome appellent
une démonstration insignifiante l'émeu
te qui a donné lieu cette répression san
glante. Quant nous, nous attendrons les
détails avant de nous prononcer sur cette
nouvelle écbauiïourée révolutionnaire.
La Correspondance de Berlin cite avec
complaisance une appréciation de source
autrichienne sur l'entrevue qui a eu lieu
Castein entre les chanceliers de Prusse et
d'Autriche. Il n'y aurait eu Casteiu qu'un
échange de vues et d'idées qui a dû con
duire cette certitude que les gouverne
ments des deux empires sont mus par le
même intérêt et le même vœu le vœu
d'une enteote cordiale entre l'Allemagne
et l'Autriche, l'intérêt la consolidation de
la paix en Europe. On n'aurait jamais eu
en vue la conclusion de traités et de con
ventions pour un but déterminé; rien ne
la motivait, d'ailleurs.
L'adhésion de la feuille ministérielle de
Rerlin celte interprétation des conversa-
lions de Gastein est assurément faite pour
lai donner une grande antoriH.
Un mouvement carliste se déclare en
Espagne. D'après un télégramme de Ma
drid, trois colonnes d'insurgés sont sorties
de Pampelune et deux de Saiut Sébastien
avec Viloria pour objectif. La dépêche
ajoute que la garde civile de Vitoria se pré.
pare les repousser de concert avec les
troupes régulières.
C'est sans doute cette tentative que se
rattachent les bruits d'attentat sur la per
sonne du roi d'Espagne qui ont couru ces
jours derniers la Bourse de Paris.
Pendant que les carlistes s'agitent dans
le nord de l'Espagne, la cour du roi Amé-
dée passe des revues et donne des fêtes,
comme si le pays était en pleine paix. Nous
ne croyons guère au succès des agitateurs;
mais nous sommes assurés que la maison
de Savoie, qui n'a été appelée au trône
qu'au moyeu d'intrigues révolutionnaires,
facilitées par la naïveté des pseudo-libéraux
espagnols, ne parviendra jamais fonder
u'une dynastie éphémère, sans autorité,
estinée succomber, dans un très pro
chain avenir, sous les coups de l'orgueil
révoilés des Castillans.
Un membre des Cortès portugaisesM.
Francisco Mendez, avait proposé, il y a
quelque temps une réforme de la consti
tution de ce pays. Le 16 de ce mois, il a
présenté le rapport sur sa demaude. Il
combat surtout l'hérédité de la Chambre
des pairs, s'étonne que l'abolition des ma
jorais ayant fait cesser toute raison d'être
de l'hérédité, elle subsiste encore. Il veut
que la religion catholique ne soit plus re
ligion d'Etat. Il est contraire, prétend-il,
la liberté de conscience que les frais des
cultes des communautés dissidentes soient
leur charge, lorsque les frais du culte de
la religion catholique sont supportés par
la nation entière.
Nous ne nous arrêtous pas ce projet
hostile aux mœurs et aux croyances du
Portugal, car, d'après des informations de
Lisbonne de la meilleure source, il u'a au
cune chance d'être adopté par la Législa
ture portugaise.
La réconciliation entre l'Espagne et le
Mexique est, paraît il, un fait accompli. Le
journal officiel de Mexico annonce en effet
que le plénipotentiaire espagnol a été reçu
par le président Juarez. La cérémonie a
été solennelle. Juarez attendait dans le sa
lon des ambassadeurs la légation espagnole;
le ministre plénipotentiaire s'est avancé
vers le président et lui a lu un discours
dans lequel il scellait, au nom du peuple
espagnolla réconciliation des deux peu
ples.
Reste savoir le profil que pourra tirer
l'Espagne de ce rapprochement.
Le rapport sur les propositions Rivet et
Adnet a été déposé lundi l'Assemblée de
Versailles, et la discussion en a été ren
voyée aujourd'hui. Ce document recon
naît la Chambre le pouvoir constituant.
C'est logique le fait même de la prise en
considération des propositions de proroga
tion des pouvoirs tranchait la question
dans le sens affirmatif.
Une grande agitation a régné l'Assem
blée et les bruits les plus contradictoires
circulaient parmi les députés.
M. Thiers a paru un instant dans l'en
ceinte parlementaire, mais il s'est retiré
presque aussitôt.
Nous apprenons que le Roi s'est embar
qué lundi matin, bord d'un vapeur de
l'Etat Oslende pour aller passer qua
rante huit heures l'exposition de Londres.
Un arrêté royal du 19 août porte que
M. le ministre des finances est chargé de
la signature du département de la justice
pendant la durée de l'absence du chef de
ce département.
I O-l «g-—
On lit dans YEscaut
Une dépêche de Florence annonce que
par suite d'informations annonçant l'ap-
parition du choléra Anvers, le ministre
de l'intérieur a ordonné une quarantaine
pour tous les navires provenant d'An
vers.
Nous ne sachions pas qu'un seul cas
de choléra ait éclaté en notre ville. Aussi
pensons nous qu'en agissant de la sorte, le
gouvernement italien a fait preuve de trop
de zèle.
L'administration du pilotage d'Anvers
adresse la note suivante l'Escaut
Mgr. l'évêque de Bruges a nommé curé
Leke M. Windels, curé Vladsloo.
Mgr l'évêque vient de nommer curé
Vladsloo, M. Parmentier, principal du
collège de Courtrai.
Les travaux de construction du chemin
de fer d'Ypres Thourout sont poussés
avec une grande activité. Ou assure que
cette section pourra être livrée la circu
lation avant la fin de cette année.
La péiiode des canicules s'est leruii
née samedi 26 août.
LE PROPAGATEUR
Aocuo navire ayant quitté Kœnigsberg depuis
le de ce mois, ou Daotzig depuis le 19, ne peut
de'passer le Doel avant d'avoir été visité par le
docteur de la quarantaine et porgé la quaraotainj,
s'il y a lieu.
Il résolte des déclarations formelles qo'oni
faites ao cooseil commooal d'Anvers MM. Vao Heu
Bergh-Elseo, présideot, Schul, échevio, et Van
Meerbeek, cooseiller, que pas on seol cas de cho
léra épidémiqoe o'a éclaté b Anvers qoe la sitoa-
tioo bygiéoiqoe est très satisfaisante, et qoe tomes
les précautions soot prises pour être en mesore de
repousser l'invasion éventuelle do fléao asiatique.
NOMINATIONS ECCLÉSIASTIQUES.
NOUVELLES DIVERSES.