D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. 55me Annee Samedi 9 Septembre 1871. 5,627. FOI CATHOLIQUE. - CONSTITUTION BELGE. BULLETIN l)C JOUR. Une dépêche de Salzbourg annonce que l'entrevue des deux empereurs s'est passée conformément au programme. Après le dîner gala qui a eu lieu au château, les chanceliers des deux souverains ont eu plusieurs conférences assez longues. On ne sait rien, naturellement, de l'objet de ces entretiens, et nous ne mentionne rons qu'à titre de renseignement un télé gramme de Salzbourg d'après lequel les deux interlocuteurs se seraient entendus sur la nécessité d'un commun examen propos de toute question politique qui sur girait l'avenir. D'après le même télégramme, les minis tres des deux Etats se seraient occupés aussi de l'association internationale, soit pour se défendre contre ses actes si la né cessité l'exige, soit pour arriver une solu tion positive possibledes questions sociales. Ce sont là tout simplement des données qui se dégagent de la situation générale; mais il est probable que les hôtes de Salz bourg n'ont mis personne dans leur confi dence. Le gouvernement français a proposé un article additionnel au projet de loi relatif la réparation des dommages causés par la guerre. Il s'agissait d'accorder au quar tier de Paris qui a été sacrifié la cause de l'ordre lors de l'entrée des troupes de Ver sailles une indemnité de iO millions pour les dommages matériels causés en cette circonstance. Le ministre du commerce M. Victor Le- franc, qui soutenait l'article, a été assez malmené en cette circonstance par certains membres de la majorité, par M. Buffet, entre autres, qui soutenait avec assez de raison que les dommages causés par l'é meute ne doivent pas être traités avec plus degardsqueceux occasionnés parla guerre étrangère. M Lefranc a répondu avec beau coup de vivacité. En fin de compte, le gouvernement a consenti une réduction de 4 millions, et les G millions restants ont été volés par l'Assemblée. L'Assemblée de Versailles a continué avant-hier la discussion de la proposition Havinel. Elle a clos la discussion générale et renvoyé la séance d'hier celle des divers amendements présentés. Le télégraphe transmet l'analyse d'un article de la Correspondance provinciale de Berlin, qui est, comme on sait, un des or ganes de M. de Bismark. La feuille semi- officielle exprime la satisfaction que lui cause le changement survenu dans la situa tion politique de M. Tbiers. Elle ajoute que si le Président met son influence et ses ef forts au service d'une sincère politique de paix, l'Allemagne, de son côté, ne man quera pas d'user de de réciprocité en vue de rendre possible une conclusion satisfai sante des négociations pendentes et d'écar ter autant qu'il peut être en son pouvoir tout prétexte de dissentiment entre les deux peuples voisins. ACTES OFFICIELS. Par arrêté royal du 4 septembre, M. P. Ameloot Pillaert est nommé échevin Pollynchove, en remplacement de M. C. Van Eecke. NOMINATIONS ECCLÉSIASTIQUES. Mgr. l'évêque de Bruges a nommé vi- caiiedeSainl-Jacques,à Vpres, M. Declercq, professeur au collège de Menin. NOUVELLES DIVERSES. On écrit d'Osteude a La liste officielle des étrangers vient de paraître avec un total de 14,200 touristes. Notre ville ne se désemplit pas,grâce au temps exceptionnel dont nous jouissons et qui nous amène tous les jours une grande foule de bai gneurs. On annonce que l'année prochaine ne sera marquée Gand par une grande fête internaliona'e. On a l'intention, paraît- il, derenouveleràGand la fête des riflemen, qui eut un si grand succès Liège, il y a deux ans. Déjà les invitations sont faites et acceptées officieusement; les invitations officielles les suivront de près. Pendant le mois d'août écoulé, il a été déclaréau bureau de l'état civil deBruxelles 522 naissances et 526 décès. Il a été célébré pendant ce mois 173 marLges; deux di vorces ont été prononcés. On écrit de Spa5 septembre La police de Spa vient encore de faire une capture très importante dans les salons de jeux c'est celle d'un individu qui a tenté de faire une portée de 11 louis, c'est-à-dire de placer sur un numéro annoncé par l'em ployé une somme d'argent pour se la faire payer. Cette supercherie a été dûment con statée et l'individu mis la disposition de l'autorité judiciaire. Au commencement de la semaine dernière, un grand et vif jeune homme se présente l'hôtel de Metz, se fait vivement servir déjeuner, se fait indiquer un tail leur, où on l'habile de pied en cap, le tout sans qu'on voie la couleur de son argent, en finalement demande 100 fr. emprun ter son hôte pour visiter, dit ilMetz en détail, et passer la soirée au café concert. La nuit venue il s'endort du meilleur som meil. Le lendemain matin arrivent l'hôtel trois gentlemen un peu afferés Vous avez chez vous Son Altesse Royale? dirent ils l'hôtelier. Une Altesse! Oui S. A. B. le prince de Galles. Nous savons qu'il est descendu ici. Et c'était vrai. Le jeune homme blond, élancé et sans façon était l'héritier de la couronne d'Angleterre, pour le moment en excursion sur le continent, et qui aime, dit le Vœu national, se sous traire quelque fois l'honneur et l'éti quette d'un entourage gênant. Un éreintcment. Le métier de ré dacteur en chef d'un journal ses épines, si nous en jugeons par l'exemple de M. W..., qui vient de fonder une feuille quo tidienne dans une ville de l'Irlande. Le premier numéro contenait une atta que directe contre une maison de jeux clandestins fréquentée par quelques mau vais sujets. Une lettre avertit M. \V... de cesser ses attaques, s'il ne voulait recevoir une a bonne frottée. Le rédacteur répon dit que le prochain numéro contiendrait un nouveau smasher (éreinlement). C'est en effet ce qui eut lieu. Le même jour, tandis que le redoutable M. W... siégeait dans le salon de rédaction, ses ciseaux la main entra brusquement un robuste personnage armé d'une petite mais forte massue. o Où est le rédacteur? demanda t il d'un ton tranchant. Il vient de sortir, répondit M. W..., mais il va rentrer dans un moment. Ayez l'obligeance de vous asseoir et de lire les journaux en attendant. Le terrible visiteur s'assit, croisa les jam bes, déposa la massue côté de lui, et com mença sa lecture. Pendant ce temps le rédacteur descen dait tranquillement les escaliers; il rencon tra la porte une autre personnage, armé celui-ci d'un long gourdin. Évidemment, Yéreinlemenl avait produit son effet. Où est le rédacteur? demanda le nouveau venu d'une voix de tonnerre. Est- il dans son bureau Oui, monsieur, répondit M. VV... vous le trouverez dans la salle de rédaction, lisant les journaux. Le monsieur au gourdin escalada les es caliers quatre quatre, s'élança dans la chambre et se précipita sur le monsieur a la massue. Un combat furieux s'engagea, la suite duquel nos deux hommes se rouè rent mutuellement de coups et dégringo lèrent les escaliers. Là, deux policemen les ramassèrent et les envoyèrent coucher la station de police. Les journaux d'Amérique donnent les détails suivants sur l'exécution d'un nègre nommé John Key, condamné mort par la cour de Cincinnati pourcrime de parricide. A huit heures du malin, le condamné fut extrait de la geôle de Flemminshurg, où devait avoir lieu l'exécution et conduit la potence. Mais, au dernier moment, l'exécuteur s'aperçut que le bras du fatal instrument Alors John Key demanda une bouteille de whiskey et trinqua avec son compagnon de travail. Il se passa la corde autour du cou avec le plus beau sang froid, et, comme le bourreau lui serrait la main Sois tranquille, vieille pratique, lui dit- il majestueusement, on priera pour toi. Et le malheureux exécuta le saut su prême avec la plus grande désinvolture n'était pas solide, et se mit en devoir de réparer le mal, John Key offrit immédia tement, en qualité d'ancien charpentier, de l'aider dans cette funèbre besogne La proposition fut acceptée ou lui délia les mains et, au bout de dix minutes, bour reau et patient, rabotant et clouant de com pagnie, avaient raccommodé la potence

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Le Propagateur (1818-1871) | 1871 | | pagina 1