M. le lieutenant général Guillaume,
ministre de la guerre, de retour de son
voyage l'étranger, a repris la signature
de son département.
Toutes les troupes qui sont encore en
ce moment Beverloo ont quitté le camp
dimanche pour rentrer dans leurs garni-
sons respectives.
On se rappelle encore que, lors de la
guerre franco prussienne, une nouvelle
sensation avait été répandue Anvers; un
espion prussien, déguisé en prêtre, avait
pénétré dans la citadelle du Sud et avait
été surpris au moment où il levait les plans
de la forteresse. Ce prétendu espion que
tout le monde a pu voir se promener en
notre ville, n'était autre que le père Allard,
revenant d'une mission au Caucasse, et
c'est ce même ecclésiastique qui a été fu
sillé il y a quelques mois, par les soldats
de la Commune, Paris. Son portrait se
trouve la vitrine de M. Tessaro, Marché-
aux Souliers. Un singulier hasard a fait
découvrir récemment, Paris, un des com
plices de l'assassinat du père Allard. Celui-
ci portait une bague de prix, présent de
Schamyl, dont il avait guéri la fille.
Un individu a été trouvé en possession
de celte bague précieuse. Arrêté, il a avoué
qu'il avait volé le bijou au père Allard
mais il nie avôir pris aucune part son
assassinat. (Escaut.)
Catastrophe dHornu et Wasmes.
Vendredi matin on avait retiré trente cinq
mort du puits n'3du charbonnage d'Hornu
et Wasmes, où un coup de grisou se décla
Tait jeudi dans la nuit. Neuf ouvriers, qui
menaçaient de succomber l'asphyxie, ont
pu être rappelés la vie.
On ignore encore la cause réelle de cette
épouvantable catastrophe qui vient mettre
en deuil notre population ouvrière boraine,
trop souvent éprouvée. On dit, mais ce
n'est là qu'un bruit vagueque l'accident
aurait provoqué par l'imprévoyance d'un
canonnier, qui aurait fait jouer trop tôt
-une mine.
Des 35 morts, 28 habitaient Wasmes, 2
Ouaregnon. Pâturages, 4 Wasmuel.
Dès la première nouvelle de l'accident,
M. le bourgmestre de Wasmes, le commis
saire de police, la gendarmerie, etc., se
trouvaient sur les lieux, et avec leur con
cours les travaux de sauvetage purent être
immédiatement organisés.
D'après de nouvelles informations, on
comptait vendredi soir 37 ouvriers tués,
dont 27 de Wasmes, 4 de Hornu, 4 de Was
muel et 2 de Quaregnon; il y a, en outre,
10 ou 12 ouvriers grièvement brûlés, dont
plusieurs doivent succomber. El l'on décou
vrira sans doute encore d'autres victimes.
Le prix élevé du beurre a provoqué,
samedi malin, Verviers, une véritable
émeute. Voici ce que raconte ce sujet
Indépendance
A six heures du malin le beurre était
offert au marché de Verviers au prix de 2
fr. 25 c. la livre. Les acheteurs furieux, ne
voulaient pas en donner plus d'un franc
cinquante. Le conflit s'envenime at bientôt
dégénère en une lutte corps corps.
Des ouvriers, des femmesdes gamins
sont aux prises avec les vendeurs et les
vendeuses.
Le beurre est foolé aux pieds, jeté en
l'air. Le sol en est jonché; le pavé en est
ouvert. Les fromages blancs connus ici
sous le nom de maqueies, voltigent dans
l'espace. Bientôt le marché a l'air d'une
\aste tartine que piétine follement une
population en délire.
deuses se sauvent. La foule les poursuit de
ses buées. Le désordre est son comble.
Ou se bal. La police est impuissante. Au
cune arrestation n'est opérée. Un pompier
qui veut intervenir est littéralement roué
de coups. Dans la bagare plusieurs person
nes sont légèrement blessées
Pour échapper aux poursuites dont elles
sont l'objet, un assez grand nombre de
marchandes consentent se dessaisir de
leur beurre pour un franc la livre.
Ces troubles étranges et regrettables
continuent toute la matinée.
A onze heures tombe une pluie violente
qui disperse la foule.
A midi le calme est peu près rétabli.
Les marchandes de beurre s'en retournent
dans leurs villages avec les débris de leurs
marchandises.
Un détail curieux: croirait on que
l'enlèvement des coquilles d'huîtres seules
coûte la ville de Paris plus de 30,000 fr.
par an Ce produit, ne pouvant être utilisé
par l'agriculture, reste en dehors du mar
ché passé pour la voirie la charge de la
ville.
La poste des Indes a apporté la nou
velle suivante de Zanzibar Le Levings-
tone a été revu l'ouest du lac Tanganylks,
d'où il a expédié des messagers Udscbid-
schi pour se faire envoyer des approvision
nements. Un jeune Américainnommé
Stanley, s'est rendu par marches forcées
Udschidschi pour venir en aide l'illustre
voyageur.
Le regislrar général vient de publier
son résumé statistique du mouvement gé
néral de la population anglaise en 1869.
Il a retardé celle publication afin de pou
voir se servir du recensement de l'année
dernière. Les chiffres qu'il renseigne méri
tent quelque attention. Ainsi, le recense
ment du nombre des émigrants de l'Angle
terre est terminé il a augmente d'un tiers.
L'émigration tout entière du pays s'est
élevé au chiffre de 258,027, dont 67,311
étrangers, 23,096 Écossais, 75,069 Irlan
dais. Il reste donc pour l'émigration an
glaise un effectif de 92.255 personnes con
tre 60,265, chiffre de 1868.
L'exédanl des naissances sur les décès a
diminué, comme aussi a diminué le nom
bre proportionnel des mariages L'accrois
sement de la population dû l'excédant
des naissances arrive au chiffre de 278,553;
mais, en en déduisant le nombre des émi
grés, il ne reste qu'un accroissement de
88,176 sur la totalité de la population.
La proportion maximum de mariages a
été atteinte dans les années 1864, 1865 et
1866,années d'une prospérité commerciale
exceptionnelle.
Ce qu'on trouve de plus satisfaisant dans
ce rapport, c'est que le chiffre de la popu
lation qui ne sait pas écrire diminue, quoi
qu'il soit encore proportionnellement très
grand dans quelques comtés la moitié de
ceux qui se marient ne savent pas signer
leur acte de mariage.
L'effectif de l'armée est de 185.668 hom
mes dont 86,278 sont employés dans les
Royaume Uni et 100,390 dans les colonies.
Le comte Karolyi, ambassadeur d'Au
triche Berlin, est arrivé le 20 septembre
dans cette ville; il est descendu l'hôtel.
Le lendemain, raconte le Courrier diploma
tique, il allait voir le beau palais Blucher
pour le louer; le premier étage lui plaît
beaucoup; ce sont de magnifiques salons;
le prix est de 10,000 lhalers par an. Mais
où sont les chambres coucher, les cabi
nets de travail dit le comte. Oh
nous en avons au second, répond on; mais
c'est 8,000 thalers de plus. M. Karolyi a
dû en passer par là, tant les logements sont
hors de prix Berlin, dont la population a
augmenté en quelques années de 300.000
âmes; heureusement qu'il est un des plus
riches magnats de Hongrie. Jusqu'ici le
diplomate étranger qui, Berlin, payait le
loyer le plus élevé, était lord Loftus; il
donne 7,000 thalers.
Il ne sera pas sans intérêts de donner,
d'après des feuilles américaines, quelques
indications sur la récolte du coton de l'an
née 1870 1871.
On évalue la récolte de l'année courante
4,352,317 balles, chiffre qui dépasse d'en
viron 1,200,000 le produit de l'année pré
cédente.
De ces 4,352,317 balles4,032,154 sont
arrivées dans les ports; 228,923 ont été
transportées par terre vers le Nordet
91,240 ont été consommées dans les Etats
du Sud. Ces chiffres sont donnés comme
très-exacts.
Les exportations l'étranger se sont éle
vées 3,166,742 balles; la consommation
américaine a atteint 1,100,196 balles, et au
1" septembre dernier, le stock était de
104,314 balles.
La plus grande partie des cotons exposés
est allés en Angleterre; le chiffre est de
2,367,440, dont une certaine quantité était
destinée au continent. La France en a reçu
directement d'Amérique 138.703 balles, et
tous les autres pays réunis 660,599.
La qualité ou la variété des cotons diffé
rant quelque peu selon les provenances
voici quelques indications sur ce point :1a
Louisiane, l'Arkansasle Mississipi ont
fournil,446.490 balles; l'Alabama. 404,673;
le Texas, 321,804; la Floride, 13,948; la
Céorgie 726,406; la Caroline du Sud,
250,582; la Caroline du Nord 94,320; la
Virginie, 342,353; le Tennessee et autres
651,751 balles.
Impossible aux acheteurs quand même
de trouver un morceau de beurre. Les ven
FRANCE.
On lit daos le Messager de Paris
La Presse avait encore le droit au moment
où les négociations pour le traitédonanier d'Alsace-
Lorraine ont été entamées d'occoper douze dé
partements, dont six jusqu'au i" mai 1872 et six
autres josqu'au 1" mai 1874. Les six premiers,
c'est-à-dire l'Aisne, l'Aube, la Côle-d'Or, le Jura,
la Haute Saône et le Doobs, constituaient la garaolie
du quatrième demi milliard. Les six autres, c'est-à-
dire la Marne, les Ardennes, la Haute Maine, la
Meuse, les Vosges, la Menrihe-et Moselle, consti
tuaient le gage des trois derniers milliards.
i> La Prusse a dit la braoce Je puis évacoer
des présent les six premiers départements deux
cooditious la première, c'est que vous accorderez
certaines faveurs, pendant on temps déterminé, anx
prodoits manufacturés de l'Alsace et de la Lorraine
annexées l'Allemagne; fa seconde, c'est que vous
remplacerez par on gage jugé suffisa ut mes yeux
le gage que j'abandonne. Pour la réalisation de
la première de ces deox conditions 00 a engagé
des négociations douanières sur lesquelles nous
n avons pas revenir dans ce momeiit; pour la se
conde, il s agissait de troover une combinaison qui
satisfît la Prusse saus imooser la France, en ce
moment, une trop lourde charge et sans troubler de
nouveau la circulation monétaire et l'équilibre des
changes, atteints déjà, dans une certaine mesure,
par les gros payements que nous tenons de faire.
C est alors que le gouvernement français a
proposé la Prusse de loi remettre, non pas des
traites, mais des engagements non négociables.
garaotis par les signatures des principales maisons
de banque 00 sociétés financières du coutineoi. Le
gouvernement prussien a accepté cette combinaison,
la condition qu'elle fût étendue, non pas seule
ment au quatrième demi milliard payable le 1"
mai prochain, mais aux i5o millions d'intérêts des
trois derniers milliards, lesouels i5o (million»
vienoent échange le 1" mars ,8-4. C'est donc
pour une somme totale de 65o millions que le
gouvernement français a du trouver des signatures.