Aliénation mentale. Aveuglation vo-
lontaire. Le sieur Onésime S..., âgé de
45 ans. propriétaire cultivateur au hameau
«Je Villebéan (Seine-et Oise), avait vu sa
maisoo et sa grange brûlées par les Prus
siens, qui. de plus, avaient fait périr en sa
présence une personne de sa famille. De
puis ce moment, dit le Droit, il donnait des
signes fréquents d'aliénation mentale. Son
idée fixe était de s'ôter la vue, afin, disait il,
de ne plus avoir le spectacles des occupa-
lions humaines qui luiétaildevenu odieux.
Une seule affection lui était restée, celle
qu'il éprouvait pour sa sœur, la dame veuve
B...quiapiès l'avoir recueilli chez elle
s'était imposé la tâche de veiller sur lui
avec la plus grande sollicitude et d'éloigner
les couteaux, les ciseaux et tous les instru
ments pointe, l'aide desquels plusieurs
fois déjà il avait tenter de s'aveugler.
Mais, lui disait-ellesi tu exécutes
ton dessein, tu ne pourra plus me voir.
Oh! si, répondait il, pour te voir je
n'ai pas besoin de uies yeux.
La dame B... avait réussi amener son
frère Paris pour consulter un médecin.
En l'apercevant avant hier matin, elle fris
sonna, car elle remarqua qu'il avait les
yeux couverts d'un bandeau.
La chose est faite, dit il d'un ton
joyeux je n'ai presque pas souffert.
Le médecin qui arriva peu d'instants
après enleva le bandeau et constata que le
nerfobtique avait été brûlé comme par un
caustiquesans qu'il y eût trace d'inflam
mation. Il demanda au nouvel aveugle
comment il s'y était pris pour détruire ce
que d'autres mettent tant de soins et de
peine conserver.
Le sieur S... lui indiqua un volume placé
sur la table de nuit et dont une page avait
été marquée par une grande corne. C'était
un recueil de voyages et la page marquée
indiquait la manière dont s'exécute en
Chine le supplice de l'aveuglation. Sur
chaque œil ont place une petite boule de
chaux vive avec un linge mouillé recouvert
d'un linge sec, et sur le tout un bandeau.
Le chaux brûle le nerf sans autre impres
sion pour le patient qu'une douleur vie,
mais fugace comme l'éclair. Quand on re
tire le bandeau il est aveugle.
Le cultivateur avait suivi de point en
point le procédé détaillé dans le volume
qui lui était tombé sous la main, et il avait
ainsi atteint son but.
M. Thiers vient de perdre une des
commensales les plus originales, mais non
les moins considérées de sesdîners intimes.
La mère Crégorine est morte ces temps
passéschargée d'ans et de bonnes actions,
comme, une matriarche de la Bible. La
mère Grégorineétait la maîtresse d'un petit
hôtel garni dans lequel avait legé le futur
président de la République en arrivant
d'Aix Paris. A bout de ressources, abreuvé
de déceptions et de chagrins, M. Thiers
allait dire adieu ses rêves d'ambition et
de renommée pour regagner la province,
quand la mère Grégorine le retint
a Restez avec nous, lui dit elle; vous
n'avez pas d'argent pour me payer, qu'im
porte! je vous ferai crédit. Ayez confiauce,
l'avenir sera pour vous.
M. Thiers resta. Un an durantla mère
Crégorine l'hébergea sans lui demander un
sou, et lui permit ainsi, force de persévé
rance, et de travail, d'arriver jusqu'au Con
stitutionnel, d'où il parvint où l'on sait.
Ce n'est pas seulement avec de l'argent
qu'on s'acquitte de dettes du genre de celles
loniractées avec la mère Crégorine: M.
Thiers éiait homme le comprendre mieux
q ic personne. Tous les premiers du mois^
la brave hmme venait dîner la table de
son anciei locataire, et je vous prie de
croire qœ c'était de bien bon cœur que
l'illostre anphitryon trinquait avec elle au
dessert, comme au bon temps de misère
Le lovimentode Gènes, du 29. sep
tembre, ainonce qu'on vient de recevoir
dans le gand hôpital de celte ville un in
dividu agi de 112 ans, qui a une petite
sœur âgée de 97 ans.
Le célèbre naturaliste anglais M.
Franck Btckland donne dans Land and
Waler la lescription du singulier fait que
voici, donlle Jardin zoologique de Londres
a été le thïàtre
Il y a qtelques jours, un lapin fut placé
comme d'ordinaire dans une cage occupée
par deuxot trois serpents, hoas et pythons.
Peu après, Holland, le gardien, s'aperçut
qu'il se passait quelque chose d'inusité et
découvre que l'un des plus gros serpents
avait enièrement avalé l'un de ses cama
rades! Qialre ou cinq pouces de la queue
du serpmt avalé sortaient encore de la
gueule da vorace reptile. Sautant brave
ment dars la cage, Holland saisit le serpent
fortemen. par le cou. Le reptile ouvrit im-
médiateaent sa gueule immense, et il eu
sort... un lapin L
Hollanl s'apercevant que le serpent n° 2
s'agitait i l'intérieur du serpent n" 1 saisit
la queue du ri" 2 dont il voyait l'extrémité,
et tira de.'sus; puis de l'autre main, il se mit
frictionner le corps du gros reptile jus
qu'à ce qa'enfin le serpent n° 2 sortit, na
turellement reculons.
Il n'avait aucun mal et resta quelque
temps sur le plancher, la gueule ouverte et
réfléchissant probablement ses aventures.
Holland croit que le petit serpent, un
boa de six pieds de long, a probablement
été le premier saisir le lapin,, et que
l'autre, un python indien de 11 pieds, aura
attaqué le lapin quelques moments après,
de manière que le gros serpent n'a pu
s'empêcher d'avaler l'autre; les dents des
iIcua luàohoiies Ou,ut placées en arrière,
tout ce qui les touche est forcé de descen
dre dans le corps du reptile.
Il y a en ce moment, au 23' régiment
d'artillerie, un coq blanc dont l'histoire
est fort curieuse.
Il a fait toute la campagne du Rhin; il a
été prisonnier de guerre Augshourg; il a
assisté la famine de .Metz; il a vu des
soldats déterrer des chevaux pour les
manger, et lui, qui aurait fait un si bon
rôti relativement lui, a toujours été
respecté.
A Gravelolte, il était juché sur les épau
les de son maître, qui servait la 4e batterie,
et il s'était si bien habitué au bruit du ca
non, qu'il n'y faisait plus attention. Le
matin, dès l'aurore, il chantait le réveil,
sans s'inquiéter autrement de la mitraille.
Un jour, sou maître fut lue par un obus.
Un autre artilleur l'adopta et c'est a>nsi
que notre coq a toujours suivi l'armée.
Aujourd'hui, il vit tranquillement en com
pagnie d'une poule qui lui a donné la can
tinière du 23'.
L'installation du service régulier
entre la France et l'Italie, par le tunnel du
mont Cenis, est officiellement annoncée
pour le 16 courant. La section qui restait
compléter, entre Saint Michel et Modane
est maintenant achevée.
La Compagnie du télégraphe chino-
japonais se dispose réunir par une nou
velle communication télégraphique l'Eu
rope et l'Amérique, laquelle passera de
l'Ecosseaux îles Shetland,Féroëet l'Islande
jusqu'au Groenland et de là au continent
américain. On croit que ce projet sera
favorablement accueilli, puisque le trajet
par terre écartera une foule de dangers qui
forment obstacle au râble transatlantique.
(Gazette de Cologne.)
Le journal de médecine anglais The
Lancet publie la note suivante sur la mar
che du choléra asiatique
Le choléra épidémique règne mainte
nant dans le pachalik de Bagdad, dans les
provinces australes et nord ouest de la
Perse, dans les provinces transcaucasien-
nes de la Russie, dans plusieurs des ports
russes de la mer Moire et de la mer d'Azof
et ça et là dans la Russie d'Europe aiusi
que dans les provinces de l'Allemagne sur
la Baltique et dans la mer du Nord.
La maladie s'étend du pachalik de Bag
dad dans le Hedjas, de la mer Noire au
Bosphore, et des provinces maritimes de
l'Allemagne la partie centrale de l'empire
russe. En présence de celle épidémie crois
sante du choléra qui se développe sur un
espace si considérable, et qui a fixé son
siège dans les ports occidentaux d'Europe,
et de son accroissement dans ces localités,
on ne peut regarder comme éloigné le dan
ger de l'invasion de l'épidémie en Angle
terre, et comme prématuré d'insister vive
ment près des autorités pour qu'elles
prennent des mesures de précaution.
Nous lisons dans Paris Journal On
a annoncé le mariage de Bonaparte Palier-
son avec M™* Evrard, joune veuve de 25
ans, dont la fortune est évaluée trente
millions; mais on n'a pas dit, croyons nous,
que le nouvel époux possédait lui même
environ huit militons, provenant de l'hé
ritage de son père, mort Baltimore il y
a quelque temps.
M. Patterson père, dont la ressemblan
ce avec Napoléon était extraordinaire,
avait une singulière manie. Il se faisait
adresser de Paris, tous les ans, plusieurs
redingotes absolument semblables celle
de l'empereur de bronze de la colonne
Vendôme. Jamais, du reste, il n'en portail
d'autres.
Et lorsqu'il se promenait dans les rues
de Baltimoreles mains derrière le dos,
son bonheur était de voir les gens se re
tourner sur son passage et de les entendre
murmurer
Comme il ressemble l'empejeur!
En 1872, l'empire allemand sera
représenté Paris, Vienne, Londres et S'-
Pétersbourg par des ambassadeurs;
Bruxelles, La Haye, Stockholm, Copenha
gue Zurich, Florence, Rome, Athènes,
Madrid, Lisbonne, Pékin, Washington et
Constantinople par des envoyés; Buenos-
Ayres, Rio de Janeiro Mexico, au Pérou,
dans le Vénézuéla et au Chili par des mi
nistres résidents.
D'après la Gazette de Cologne, les ambas
sadeurs prussiens ont un traitement de
52.000 thalers (119.000 fr.), Paris et
l.ondres; de 50.000 th. (112.000 fr.),
Vienneet de 40,000 th. (150,000 fr.)
S' Pétersbourg.
Les représentants du gouvernement an
glais reçoivent Paris280.000 fr. Vienne
et S' Pétersbourg 230,000 fr.
Les ambassadeurs français touchent un
traitement de 300.000 fr. Londres et
S' Pétersbourg et de 200,000 fr. Vienne.
L'Autriche donne 213.000 fr. son am
bassadeur Paris. 195,000 celui qui le
représente Londres, et 142,000 son
ambassadeur S'-Pélersbourg.
La Russie accorde un traitement de
258.000 Ir. son ambassadeur Londres,
de 210.000 celui qui est Paris, et de
131 000 fr. celui qui réside Vienne;