La barque anglaise Prince of Wales,
armée mardi dans le porl d'Anvers, a eu
beaucoup souffrir pendant son voyage de
Portland Anvers. Partie du Levant avec
un plein chargement de froment, elle a été
assaillie, la hauteur du cap Horn, par un
ouragan terribla. Pendant trois jours et
trois nuits, le Prince of Wales a lutté contre
la tempête et lorsque le vent s'est enfin
calmé, le navire se trouvait dans une posi
tion très dangereuse. L'équipage était exté
nué, malade, et il fallait encore beaucoup
d'efforts pour sauver le navire, qui avait
son grand mât brisé et les cordages coupés.
La barque flottait sur le côté et menaçait
chaque instant de s'échouer. Les mate
lots, puisant de nouvelles forces dans le
courage et le dévouement déployés par
Jeur capitaine, M Adamson, mirent la
main l'œuvre avec ardeur et l'on com
mença par jeter par dessus bord une par
tie du chargement Le grand mât fut rem
placé par un mât de fortune les cordages
renouvelés, etc. Les efforts de l'équipage
furent couronnés d'un plein succès; le na
vire fut bientôt en état de continuer son
voyage et est arrivé en notre port, sans
«prouver d'autres contrariétés.
Le steamer anglais Brigadier, arrivé
lundi matin, Anvers, de Newcastle, a ra
mené un grand nombre d'ouvriers belges
revenant de l'Angleterre. Tous manifes
taient un vif contentement de revoir leur
patrie, car il paraît que les ouvriers anglais
leur avaient fait la vie dure. Ils se plaignent
des mauvais traitements qu'on leur a fait
subir et plusieurs d'entre eux en portaient
les traces visibles: l'un avait l'oreille cou
pée, un autre avait le nez fendu, un troisiè
me avait reçu un coup de couteau dans le
■ventre, etc. Tous juraient de ne plus re
mettre le pied en Angleterre. (L'Escaut.)
Les grives abondent dans les Arden-
nes. Deux de nos concitoyens, qui se trou
vent actuellement en pleine forêt, Bour-
seigne Neuve, nous écrivent que le passage
s'effectue dans les conditions les plus favo
rables. Tous les tendeurs prennent des
quantités de ce délicieux volatile. Chaque
our, ajoutent nos correspondants, des
masses de grives sont expédiées en Frauce
vil prix.
Samedidans l'après-midiquelques
jeunes Japonais sont descendus l'hôtel de
Belle-Vue, La Haye, lesquels, sous la
conduite de M. Thomson accomplissent
un voyage scientifique, la fin d'acquérir
«les connaissances industrielles. Les noms
<Je ces jeunes gens, âgés tous de 16 20
ans, sont Moritha, Wada, Jouda, Ragawa,
HoshiaiBanNiwa, Horetska et Niwa
Scholjo. Ils sont vêtus l'européenne.
Lundi, ils ont assisté, dans une tribune
réservée, une partie de la séance de la
seconde Chambre; ils ont visité ensuite le
palais de la première Chambre, la Maurits-
huis, le bazar de M. Boer, ainsi que le pa
lais du Roi, au Noord Einde.
Mardi matin ils sont partis pour Leyde
afin de se rendre le soir même 5 Amster
dam, y passer la nuit et prendre ensuite la
route de Berlin.
C'était lundi, 16 octobre, que le ser
vice du tunnel des Alpes a dû commencer;
le chemin de fer Fell ne reçoit plus de
marchandises petite ou grande vitesse
depuis le 12 courant, et il cesse définitive
ment aujourd'hui. Le 14, une commission
inixte de six personnes a parcouru la ligne
de Modane Saint-Michel. Les représen
tants de la France sont MM. Couches, Cou
ines et Dumoulin, et ceux de l'Italie les
commandeurs ingénieurs Valvassori et
Meltn et le chevalier Callerio.
Le service nouveau ne comportera d'a
bord flu'un seul train dans les deux sens
par vingt quatre heures, correspondant
l'aller et retour avec l'Italie
Départ de Saint Michel 2 h. 37 m. du
soir; arrivée Modane 3 h. 18 m.; départ
de Modane midi 19 m.; arrivée Saint-
Michel 1 h. après-midi.
Ces deux trains sont en correspondance,
le premier avec le train partant de Genève
6 h. 20 m. du matin; le second avec celui
arrivant Genève 8 h. 43 m. du soir.
L'assassinat delà femme d'un clergyman
par son mari. L'enquête sur le corps de
madame Watson s'est terminée lundi. Les
officiers de police ont été questionnés.
L'enquête ne s'est occupée que des faits et
non de l'état de l'esprit du prisonnier. Le
jury a rendo un verdict de meurtre volon
taire contre le clergyman Watson.
FRAUCE.
On lii dans le Journal officiel
Le prince Napoléon Bonaparte ayant fait de
mander on passeport pour se reodre en Corse, où
il a été élo membre do conseil général, le gouver-
necnent n'a pas refusé ce passeport, mais des mesures
sont prises poor que la présence du prioce Napoléon
ne poisse détenir l'occasion d'aucon désordre.
Dans l'état où se trouve la Frauce, aucun
Français, digne de ce nom, ne songera, nous l'es
pérons, troubler la paix publique, si nécessaire an
travail, b la réparation de nos malheurs et b la libé
ration do territoire.
a M. Charles Ferry, préfet de Saôoe-et-Loire, a
été envoyé b Ajaccio, avec des pouvoirs suffisants,
poor toos les cas qui pourraient se présenter.
Le Constitutionnel annonce que l'ordre
vient d'être donné d'exercer les troupes d'infaDlerie
b la manœuvre do canoo, de manière b pouvoir
suppléer, au besoin, les artilleurs manquant an
service d'une batterie.
Une circulaire ministérielle, dit le même jour
nal, prescrit aux proviseurs des lycées de veiller b
ce que les exercices militaires soient très-exacte
ment faits et suivis.
A partir de la classe de 4% les élèves devront
apprendre le maniemeot du fusil.
M. Paul de Cassagnac a repris la plume dans la
rédaction du Pays. Voici comment il trace le bilan
de la firme Gambetta et C% dans soo article de
rentrée
Noos avions eu Sedan, ils enrent Mets, Stras
bourg et Paris.
Noos avions eu Forbacb et Reichshoffen, ils
eurent Orléans, Bapaume, Le Mans.
Noos a*ons eu Failly, ils eurent Bordone.
a Noosavionseu Wimpffen,ilseorent Lissagaray.
S'ils s'étaient battus encore!
Mais, pendant que les monarchistes se préci
pitaient au milieu de la mêlée, les républicains se
roaieot sur les places et s'en allaient ronger des
bribes de galons et de broderies dans quelque
coin de préfecture ou de ministère.
Alors que résigné, recueilli, chacun oe songeait
qu'à la mère-patrie, ils ne songeaient, eux, qu'b
s'installer commodément sur les roioes, et ils pro
clamaient que la République était au-dessus du
suffrage universel.
Bien plusils livraient le Pape aux Italiens
les presbytères b Garibaldi, et disaient aux zouaves
de Charette Vous savez que vous combattez
pour la République une et indivisible!
Et les zouaves mouraient en disant Vive la
France
Ou vient de transporter b Notre-Dame la
robe que Mgr Darboy portait lorsqu'il a été fusillé,
ainsi que celle de Mgr de Surat.
Ces deux robes, suspendues b côté de celles de
MMgrs Affre et Sibour, sont visibles toos les jours.
On se préoccupe, au ministère de la guerre,
de publier une bibliothèque militaire b bon mar
ché, fort complète, depuis les ouvrages de Thucy
dide et de Polybe jusqu'aux ouvrages modernes
français et étrangers. C'est M. Rousset, le savant
auteur de VHistoire de Louvois qui est chargé
de diriger cette importante publication. Nous ap.
plandissons volontiers b toos les efforts faits pour
rehausser le niveau intellectuel et compléter l'in-
stroction de notre armée. Le Français.)
On annonce l'arrestation de Serizier, colonel
du ioi* sous la Commone et assassin des RR. PP.
Dominicains. Serizier a été arrêté hierb quatre
heures de l'après-midirue Sauvai, n* 7, près de
Saiut-Eustache, pendant qu'il travaillait ao démé
nagement de son patron. M. Saladin, corroyeor.
La police ;.yaot été prévenue M. Dupretofficier
de paix do i3" arrondissementque Serizier avait
voulu faire fusiller eu même temps que les prison
niers de la Santé, s'est transporté b la maison où
travaillait l'ex-colonel et l'a fait arrêter.
L'assassin a été tellement saisi en reconnaissant
M. Doprat, qu'il a avoué que s'il avait eu entie les
maios un pistolet il n'aurait pas songé b s'en servir.
Serizier avait seulement coopé sa barbe. Il a dé
claré qu'il n'avait po fuir faute d'argent. Après
avoir été chassé par on patron qoi l'avait reconnu
mais non pas dénoocé, il était venu travailler rue
Sauvai. Toutefois, il a refusé de faire connaître son
domicile avant 00 jour, sans doute pour saover des
papiers compromettants. La foule manifestaitao
moment de l'arrestation, la plus vive indignation
contre l'assassinet non pas cette iodolgence que
certains journaux prêtent ao peuple de Paris et qui
ressemblerait fort b la complicité. [Le Monde.)
Le service de la justice militaire, en ce qoi
concerne les prisonniers arrêtés b la suite des évé
nements de Paris, marche avec toute la célérité
possible.
Do 6 ao 10 de ce mois, il y a en 1,013 ordres
de mises en liberté expédiés, ce qui porte le total
des mises en liberté b 8,178. Les commissions
d'examen établies b Versailles, et qoi ont été tri
plées, sont b jour, et b mesure que les dossiers
reviennent des lieux de détention il est immédia
tement statué sur la question de mise en jugement
00 de non-lieu.
Dans la même période de temps, les conseils
de guerre ont jugé 46 affaires comprenant pour la
plupart plusieurs accusés.
Dans les cinq joors qoi se sont écoulésdu
11 au i5 octobre 1871740 ordres de mise en li
berté ont été expédiés par la justice militaire.
Il y a eu, dans la même période de 5 joors (qui
comprenait on dimanche), 91 jugements rendus.
Le total des mises eo liberté s'élevait, le 16 oc
tobre, b 8,918.
Les commissions d'examen de Versailles se tien
nent b jour des renvois qui leur sont faits par les
ports et dont le nombre est, en ce moment, sobor-
donnéprincipalement bl'arrivée des renseignements
qui ont dû être demandés, sur beanconp de déte
nus, b l'autorité judiciaire.
Il y a dans Paris un certain nombre d'éta
blissements généralemeot peu connus, qui, sous le
nom innocent de cours de danse, sont de véritables
bals publics. Le jour, on y initie les jeunes gens
qui sortent du collège aux mystères de la valse b
deux temps; le soir, le meme salon est le théâtre
d une danse échevelée, b laquelle prennent part
les femmes do monde le plus interlope, qui y sont
admises gratuitement, tandis que les cavaliers
paient de cinq b dix francs. La police a fini
mieux vaut taid que jamais! par s'émouvoir du
mépris profond que montrent généralement les
directeurs de ces bals pour toute demande d'auto
risation, et 00 s occupe activement b l'heure qu'il
est de dresser la nomenclature des établissements
en question pour les faire immédiatement fermer.
(Patrie.)
La cour d assises du Var vient de juger deox
meurtriers. Cette fois, la passion politique a été
1 instigatrice du crime.
Fomaroli Maoro et Hilarion Olli.ier étaieot la
terreur du ..Mage de Sainte- Anastasie.
Ils parcouraient le village le bâton ou le pistolet
la main, le bonnet rouge si* la tête, provoquant
tout le monde.
Le juillet dernier, b la suite d'une querelle
d enfants, les membres du cercle républicain des
cendirent dans a rue pour menacer et frapper leurs
adversaires politiques. Uo habitant du village
nomme Arnaud, voulut retirer de la bagarre son
s âge de onze ans. portait un bâion qo'Ollivierr
lu. arracha. Oll.vier portait un grand couteau de
cuistne, Fomaroli avait sur lui deux pistolets..