FRANCE.
VILLE D'ïPllES.
(comté de Dover) une colonie belge, que
ses fondateurs avaient pieusement appelée
Bruxelles (en anglais Bruxells). Elle était
prospère, grâce l'activité de ses habitants,
presque tous voués l'agricultureet on y
conservait soigneusement les souvenirs de
)a mère patrie. Les pères avaient dit adieu
pour toujours au pays natal, mais les en
fants pouvaient être appelés quelque jour
revoir les rives de la Meuse. Dimanche
soir, tout était paix et repos dans la colonie,
et les habitants, assis devant leurs demeu
res, jouissaient d'une de ces belles soirées
d'automme qui précèdent, dans ces régions
quasi septentrionales, les longs mois nei
geux. Tout coup un rugissement continu,
pareil au bruit de la mer quand elle entre
en fureur, se fait entendre au loin. Ce n'est
rien sans doute, un ourage qui approche
on reçoit souvant de ces visites-là en au
tomne, et les enfants continuent jouer,
tandis que les pères consultant le ciel Mais
bientôt le bruit augmente, c'est comme une
véritable tempête et l'horizon s'illumine de
clartés sinistres. Plus de doute, ce sont les
forêts qui brûlent!... Quelle désolation
alors, que de cris déchirants et de clameurs
désespérées
Heureusement pour ces pauvres gens,
il y a non loin de là une large éclaircie
dans la forêt; c'est le seul lieu de refuge
possible et tous s'y précipitent pour laisser
passer le fléau de Dieu. Le temps manque
pour emporter le pain cuit la veille, le
berceau de l'entant; les flammes n'avan
cent pas, elles voleut, toujours chassées
par un vent impétueux qui mugit bruyam
ment et fait courber la tête aux grands
pins qui vont tomber. Heureusement en
core, le fléau destructeur semble s'être
suffisamment repu de victimes aujourd'hui,
car il n'en fait que neuf parmi les malheu
reux qui se sont obstinés ne pas quitter
leurs demeures; il respecte l'espace déboisé
l'hiver dernier et sur lequel la plupart des
habitants se sont réfugiés. Mais il détruit
de fond en comble deux cents fermes avec
tous leurs approvisionnements, les instru
ments aratoires, le modeste mobilier de la
famille, et voilà, l'entrée de l'hiver, si
rude et si long dans ces froides régions,
douze ou quinze cents personnes sans vi
vres, sans abris, sans vêtements, n'ayant
aucun moyen de recommencer au prin
temps la culture de leurs terres ravagées et
demi calcinées!
La snppressioo complète des prisoos dans i'en-
ceiote de Paris est chose b peu près décide'e. On
sait b quels déplorables abus la présence des dé-
teous au sein de la capitale a donné lieu daus les
moments d'effervescence.
Déjà, b la veille de l'iovestissement, le ministère
de l'intérieur avait évacué la plupart des condam
nés détenns Paris sur les établissements péniten
tiaires des départements. La maison d'arièt de
Rouen en avait reçu 46o.
D'aoïres modifications vont être introduites dans
le service des prisons.
Dès maintenant, une circulaire ministérielle met
la disposition des chiourmes une bibliothèque
dont les livres, choisis avec soin sont destinés b
instruire et b moraliser les condamnés. (Moniteur.)
La Gazette du Pafalinal bavarois signale
les faits suivants d'après une correspon
dance de Lorraine, datée du 25 octobre
Uu mauvais plaisant de Boulay s'était avisé
ces jours-ci de confectionner on mannequin en
paille, de le poser an milieu de son jardin et d'in-
scrire sur son chapeau le nom de Bismark. Dès le
lendemain, il recevait une compagnie de soldats
allemands b loger.
Lors de la dernière fête de Valmont, une rixe
éclata eotre les habitauts de ce petit hameau et les
chevau-légers bavarois, qui furent assez malmenés
par les Valmootois. Le 21 octobre, b minuit, Val-
ntnot recevait la visite de i5o hommes et de 3
officiers du régiment d'infanterie de Brandebourg
n9 60. Les visiteurs étaient munis de billets de
logements valables pour six semaioes.
Oo lit dans le Journal officiel
Le nombre total des jugements rendusb la
date du 5t octobre, s'élève b 596.
a L'instruction est entièrement terminée dans
les ports.
Il y a eo, du 26 au 5i octobre, 4a 1 ordres de
mise en liberté expédiés, ce qui en porte le total au
chiffre de 10,244.
Le 17" conseil a commencé b siéger b Ver
sailles le 2 novembre, ce qui élève b quinze le
nombre des conseils actuellement en activité.
Les neufs conseils siégeant pendant le mois
d'octobre ont rendu 4oo jugements.
Jeudi, b la Bourse, les pièces d'or de vingt
francs continuaient b faire prime plus que jamais.
Elle s'élevait de 4o b 5o ceot. par chaque pièce.
Nous avons même vu un cultivateur des environs
de Paris en escompter un stock de 25o, soit 5,000
francs, b raison de 60 cent, par pièce. Il a réalisé
ainsi un bénéfice de i5o fr. sur cette monnaie
courante.
L'instruction touchant les marchés de four
nitures militaires passés b l'armée du Nord avance
rapidement. Uoe dépêche de Lille, en date do 3
novembre, annonce, d'après le Propagateur, l'ar
restation de M. Lober, chef de division des finan
ces b la préfecture du Nord, pour des affaires rela
tives anx dépeoses de l'armement pendant la guerre
de 1870. Ce journal dit, du reste, que depuis plus
d'un mois, indépendamment des arrestations déjà
opérées, la police de sûreté n'a cessé de faire des
perquisitions et des visites domiciliaires. Il en est
résulté des saisies de papiers très-compromettants
pour les individus qu'ils concernent, et les perqui
sitions continuent; on croit qu'il y aura de nouvel
les arrestations.
Le Propagateur de Lille annonce l'arres
tation d'un négociant en toile, nommé Meunier
S'erlin, lequel serait également compromis daos
l'affaire des marchés militaires passés en 1870.
Lors de la grande affaire de la Commune
devant le 5" conseil, un témoin raconta qu'une
femme avait fait feu avec son revolver sur Mgr.
Surat, au moment où il demandait grâce. Tiens,
en voilb nne de grâce aurait dit celte femme, en
déchargeant sod arme. C'était une cautinière coiffée
d'énormes cheveux sons un chapeau tyrolien.
Elle vient d'être reconnue b Saint-Lazare sons
le modeste costume de blanchisseuse. Elle avait été
arrêtée pour un délit. La chaussure Godillot qu'elle
avait encore aux pieds attira l'attention; on s'en-
qniert, oo la confronte avec plusieurs témoins de
ces scènes horribles, et on constate son identité.
A propos de la dernière insurrection, on vient
de se livrer b une petite enquête ayant pour but
de rechercher le nombre des ouvriers des deux
sexes et de tout âge qni habitent Paris. Nous avons
surpris quelques chiffres de cette statistique. On
peut évaluer b environ 425,000 le nombre des
ouvriers, hommes et femmes, qui se livrent b dif
férentes industries. La plus grande partie de ces
ouvriers n'appartient pas, comme ou serait tenté
de le croire, l'industrie du bâtiment. L'industrie
qui occupe le pins de bras est sans contredit celle
des tailleurs et marchands de vêtements confection
nés. Le nombre d'ouvriers qu'elle emploie s'élève
au chiffre fantastique de i 10,000.
Le prince impérial fréquente depuis quelques
jours le Kiug's collège de Londres, comme
élève, suivant seulement certaius cours. Les classes
auxquelles il se rend sont celles de mécanique et
de physique, dont le professeur est M. W. G.
Adams. Sur son propre désir, il prendra place au
milieu des autres élèves et leur est assimilé sous
tous les rapports.
Sir Richard Wallace, le millionnaire anglais
dont la population parisienne a été b même, pen
dant le siège, d'apprécier la générosité, s'occope
en ce moment de faire construire b Paris, pour ses
compatriotes, un immense hôpital, route de la
Révolte. Cet hôpital, doot la construcrion coûtera
pnviron 700,000 fr. portera le nom de fPallace's
Hospitalet M. Wallace pourvoiera seul a son
entretien. Oo n'évalue pas b moins de i5o,ooo fr.
le chiffre des dépenses annuelles.
En vertu d'ordres émanés de Versailles, les
communards condamnés b la déportation daus 00e
enceinte fortifiée ont été dirigés sur diverses loca
lités du continent, où ils paraissent devoir subir
leur peine. Verdure, Régère et Assi ont été con
duits au fort Boyard.
Urbain, cotidamué aux travaux forcés, a été
dirigé, au dire du Sièclevers one destination
inconnue.
Ferré et Lulliercondamnés b mort, sont en
core b la prisoo de Saint Pierre, de Versailles. On
sait que Rossel attend également dans cette prison
l'effet do recoors en grâce qo'il a formé contre la
peine capitale qui l'a frappé.
Quant b Rochefort, il est toujours l'objet con
stant de la sollicitude de M. Victor Hugo, qui a eu
samedi une seconde conférence avec M. Thiers
pour solliciter de recbef la grâce de son protégé.
Comme la première fois, M. Hugo aurait été écon-
duit par une fin de non recevoir, M. Tbiets ayant
déclaré ne pouvoir prendre aucun engagement, la
commision étant souveraine sor ce point.
PRUSSE.
Berlin, 6 novembre.
La Gazette de l'Allemagne du Nord relève la
coopération de plus en plus active des ultramon-
tains et des communistes, qu'elle appelle les jésuites
noirs et les jésuites rouges, et fait observer que
c'est justement en Belgique que ces deux ennemis
b mort de l'Allemagne et de l'état moderne ont
leur lieu de réunion.
L'article désigne la Belgiqoe comme le pays qui,
depuis i 864, doit tout b la protection désintéressée
et dévouée de l'Allemagne. La presse libre belge
n'a pas de mission plus importante que de lutter
contre des Internationales noire et ronge, dont la
coopération menace constamment l'avenir de l'Al
lemagne.
TURQUIE.
Ou écrit de Constantinoplei"r novembre:
Mgr Fianchi est parti aujourd'hui. Samedi il
a été reçu de la manière la plus bienveillante par
le Sultau, qui a fait de riches cadeaux b lui et b sa
suite.
Le Sultan a envoyé aussi au Saint-Père d'au
tres cadeaux précieux accompagnés d'une lettre
autographe remerciant Sa Sainteté des cadeaux
qu'elle a envoyés au Sultan.
Diverses- notabilités des rites catholiques ont
accompagné le nonce jusqu'au bateau.
ONGUENT HOLLOWAY. Point de Plai
sirs sans la Santé. Qu'il est pénible de voir
des gens riches retenus par la maladie daus leurs
vastes propriétés et incapables même de pouvoir
les traverser. Un ulcère b la jambe, une entorse b
la cheville, la goutte b l'orteil, un rhumatisme
musculaire, 011 ou membre enflé, ne feront pas de
grands progrès, si les parties affectées, sont bien
fomentées avec de l'eau tiède et ensuite, activement
frictionnées avec l'adoucissant, le curatif, et le dé
tersif Oogoent Holloway. Il y a peu de personnes
qui ne peuvent se procurer ce précieux remède; au
moyen des instructions détaillées qui entourent
chaque pot, peu de personnes manqueront de
guérir leurs maladies, quelques sérieuses ou invé
térées qu'elles poissent paraître et bien qu'elles
aient résisté b tout autre traitement.
L'Administration communale prévient
Messieurs les Cultivateurs, Brasseurs et
Négociants en houblon, que le prix du
marché au houblon d'Alost, sera affiché
tous les Samedis, avant midi au local de'
la presse en cette ville.