La situation de ces îles est assez impor tante A d.-ux cents lieues nord-est de la Nouvelle Calédojjie, elles offrent une station aux navires qui partent de San-Francisco ou de Mnnierey. pour Sidney, l'Australieou la Nouvelle Zélande. Les habitants appartiennent au groupe intermédiaire entre les Polynésiens (Ka- nacks) et les Mélanésiens, les pires de tous les sauvages. Leur contact avec les Poly nésiens les a fait sortir de l'étal de sauva gerie absolue. Cependant, ces insulaires demeuraient fidèles la funeste coutume des Océaniens, l'anthropophagie. La guerre était pour eux la chasse l'homme. Deux mille Américains se sont installés Viti Lebou et Venoua Lehou. Ils y ont cultivé le colon Une fois établis dans ces îles et sur les principaux points du groupe, ils ont traité avec un des principaux chefs, nommé Kokohan. Ils lui ont proposé leur alliance, condition que Kokoban, devenu roi des îles Viti, y empêcherait les assassi nats. les guerres de peuplade peuplade et l'anthropophagie. S M Kokoban 1" s'est mis l'œuvre. L'aristocratie fidjienne s'est révoltée contre lui. Ses guerriers ne voulaient pas renoncer leurs habitudes de tuer les Européens pour les manger. Il paraît que la race blan che a pour les anthropophages une saveur particulière. Les troupes de Kokoban. soutenues par les Américains, eurent bien vile raison des insurgés. Une fois vainqueur, Kokoban s'est donné le luxe d'un ministère. Alors les difficultés sont devenues de plus en plus grandes. Kokoban l", trouvant sa cou ronne trop lourde, l'a offerte aux Etats. "Unis, puis l'Angleterre. Les deux gouver nements ont répondu comme Louis XI propos des Génois qui avaient offert leur hommage la couronne de France t Ils se donnent moi, je les donne au diable. Les colons américains ne sont pas re fiutés. Assez nombreux pour imposer la loi aux indigènes, ils ont pris le gouverne ment du pays. Appuyant leur autorité du rifle et du revolver, ils ont établi une police sévère et installé un gouvernement sérieux. FRANCE. Paris, 18 novembre. Conseil de guerre. Affaire de l'assassinat des généraux Clément Thomas et Lecomte. Verda- gner et sept autres sont coodamnés a la peioe de mort; un aux travaux forcés perpétuité; dix autres des peioes diverses. Le reste a été acquitté. Avant hier ont été vendues aux en chères publiques au Louvre une cinquan taine d'armes feu provenant du cabinet de l'empereur. Sachant le goût que Napo léon III professait pour les armes, on s'at tendait trouver dans cette vente quelques pièces hors ligne, et l'assistance était fort nombreuse. La désillusion a été grande. La plupartdes fusils offerts aux amateurs étaient des fusils baguette démodés au jourd'hui. Quelques fusils de luxe avec incrustation d'or et de matières présieus^s étaient seuls dignes de remarque. Ils ont été adjugés vil prix. On lit dans la Liberté: Nous extray ons ce qui suit du journal le Qui-Vive! pu blié Londres par Bergeret lui même Si 89 a réussi, dit il, c'est que le peuple arracha le cœur infâme de Foulon de sa poitrine fumante. 71 n'a eu quelques succès que parce qu'on a fait aux canons de Montmartre un rempart aveclescadavres I exécrés de Lecomte et de Clément Tbo- mas. Des deux côtés, le point de départ était bon. Mais les hommes de 89 retrempèrent leur énergie aux massacres de septembre, et ceux de 71 ne surent pas même se servir de la loi des otages qu'ils avaient faits. Ouvrir le champ la Révolution, for cer la Banque avec un bataillon de francs- tireurs, mettre l'embargo sur les papiers déposés dans toutes les éludes des notaires et des avoués, et la conservation desquel les tou'es les fortunes de l'Europe sont intéressées, confisquer les propriétés des lâches et les faire passer aux mains des patriotes, mettre les citoyens, qui s'y se raient fait tuer jusqu'au dernier si elles avaient été eux dans les maisons des aristocrates, et muter sur la place de la Concorde, en pleine lumière, la réaction murmurant et conspirant, tel était le pro gramme que nous avions rêvé. Amnistie! amnistie! crie le Siècle ce matin assez de sang versé! Bergeret n'est pas de cet avis. On lit dans le Journal officiel Afin d'activer le jugement des détenus militaires, un décret du président delà république, en date du 16 no embre 1871, a prescrit l'établissement, dans la 1'* divi sion militaire, de trois nouveaux conseils de guerre, qui prendront les n" 21, 22, et 23 Le premier de ces conseils siégera Paris, les deux autres siégeront Vincen- nés. Lundi, 9 heures 45 minutes, M. Ducoudray est mort subitement Versail les, dans la prison Saint Pierre, au mo ment où il allait entrer dans la cellule de Ferré, qui il venait rendre visite. C'est la rupture d'un anévrisme que M* Ducou dray a succombé. Il était âgé de 41 ans. et il y avait six jours qu'il avait épousé M"* Maria Verdure, fille du membre de la Commune de ce nom qu'il avait défendu devant le 3* conseil de guerre. Une affaire très-grave vient de se dé rouler devant la cour d'assises de la Seine- Inférieure. Un père accusé d'avoir livré sa fille douze ou quinze Prussiens, qui se sont portés sur elle avec violence aux der« niers outrages, a été traduit devant le jury. Le fait s'est passé au Tréport. La jeune fille n'a que dix neuf ans. El ce père infâme a vendu sa fille pour quelques pièces de monnaie. Reconnu coupable, le nommé Langlois a été condamné aux travaux for cés perpétuité. Le propriétaire de la maison de jeux Badeu Baden est venu demander la loca tion du casino d'Aix-les Bains. Comme condition du bail, il a proposé de payer toutes les dettes de la ville qui s'élèvont plus de 750,000 fr. de lui faire en outre une rei»'e annuelle de 150,000 livres, et de prendre sa charge d'amener les eaux du lac du Bourget jusqu'au bord des promenades. Mais en compensation il se réserve la liberté d'établir ^u casino toute espèce de jeux. Le conseil municipal d'Aix, rassemblé l'effet de délibérer sur v'-es offres avantageu ses, a voté l'unanimité .''adoption de celte demande, qui sera présentée au gouverne ment pour être ratifiée. Les Alpes.) Dimanche, vers onze heures, l'issue delà messe, l'église de Sainte Marie Cappel, Lille, a été détruite par un violent incen die. On n'a pu rien sauver. On attribue le sinistre l'imprudence d'un enfant de chœur qui aurait lancé le feu de l'encensoir sur des matières très- inflammables. La perte est évaluée 70.000 fr. On vient d'arrêter sur le champ de foire, Bordeaux, un couple qui pratiquait d'une manière très distinguée le vol l'éta lage Quand on les a interrogés, le mari a déclaré s'appeler Charles Jean Oscar lier- nadoite et être parent du roi de Suède! La mairie d'Epernay a reçu de la coinmandature prussienne la communica tion suivante, qu'elle porte la connais sance des habitants a Un soldat de la garnison ayant été poi- - gnardé hier soir, dans la rue, sans qu'il eût été possible jusqu'à présent de découvrir l'auteur de cet assassinat, les mesures sui vantes sont prises par ordre de Son Exc. le général commandant la division 1° Les habitants remettront avant jeudi 16 de ce mois, midi, toutes les armes, armes feu et armes blanches. Passé ce délaides visites domiciliaires auront lieu et tout détenteur d'armes sera traduit de vant un conseil de guerre. 2" A huit heures du soir, tous les cafés et restaurants seront fermés, excepté la salle du premier du café Sparnacien et les baraques du boulevard de la Motte où se trouve la cantine allemande. s 5° A partir de huit heures du soir, il est défendu aux habitants de sortir. Les gardes et les patrouilles ont l'ordre d'ar rêter tout individu circulant dans les rues sans autorisation de la coramandature. Epernay, le 14 novembre 1871. On écrit en outre au Progrès delà Marnew le 15, que la ville d'Epernay est plongé» dans un morne silence. Comme la veille, tous les établissements publics sont fermés, et les arrestations ont été moins nombreu ses mercredigrâce aux laisser passer que la commandature a délivrés. La terreur avait armé au premier mo ment quelques habitants; deux ont été blessés mortellement. Le Figaro annonce le suicide de Vhom- me au clouce colosse aussi haut que mai gre, dont la spécialité était de se mettre dans le nez unedouzaine de clous immenses et de les moucher au bout de quelques mi nutes devant la foule ébahie. On écrit de Lucerne J3 France Le comte de Chambord arrivé ici depuis quelques jours, se prépare repartir. Il est accompagné desonsecrétaire,M. de Monty, qui rempli tau près de lui. accidentellement, les fonctions d'introducteur. Le cotnte de Chambord a reçu environ deux cents visi teurs venus de France, parmi lesquels plu sieurs membres de l'Assemblée nationale,' MM. Boyer, Baragnon, le comte Jauberl, Benoist d'Azy, ces deux derniers accom pagnés de leur famille, puis M. de Ville- messant et un essez grand nombre de gen tilshommes français. b Tout le moude semblait s'être donné le mot pour engager le prince prêter les mains la fusion en se rapprochant de ses cousins d Orléans et en abandonnant ses prétentions relatives au drapeau. Le prince a invariablement répondu qu il serait très heureux de recevoir ses cousins. Il n'a pas paru, quant au drapeau, persister dans les idées absolues de son manifeste. Toutefoisle mot abdication ayant été prononcé, le prince s'est écrié avec énergie Jamais! jamais! je n'abdiquerai. Si je sois appelé monter sur le trône de brance, je remplirai ma lâche jusqu'au bout. Je désire qu on le sache, et mes amis ine feront plaisir de se faire sur ce point L'expression de ma ire-; formelle volonté.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1871 | | pagina 2