Le gouvernement, ayant demandé quel ques renseignements au sujet des Belges établis dans l'Amérique centrale, a reçu de M, Sengiers, consul de Belgique Guate mala. la communication suivante, que pu blie le Moniteur de mardi matin J*ai la satisfaction de pouvoir vous in former que tous les Belges établis dans l'intérieur du pays, tant ceux qui sont ar rivés lors de la colonisation que ceux qui sont venus s'établir directement, sont tous dans de bonnes positions de fortune, et je suis fier de pouvoir dire que tous les Belges établis ici, sans exception, font honneur la Belgique, s'accordanl parfaitement avec les habitants de ce pays, s'accommodant aux usages et coutumes, en un mot les Guatémaliens et la nouvelle administration désireraient beaucoup une émigration bel ge. de préférence d'autres nations. (Suit l'état détaillé des Belges établis au Guatemala.) NOUVELLES DIVERSES. On écrit de Courlrai, 14 décembre: La nuit dernière, des voleurs se sont introduits tlans l'église de S1 Martin et ont fracturé tous les troncs. Cette expédition nocturne ne doit pas avoir été très-productive, car les troncs avaient été vidés de leur coutenu dans la journée même. Les voleurs sont entrés dans l'église en brisant quelques carreaux de vitre du côté de la chapelle N. I). de Miséricorde. Le 16 décembre rappelle plus d'un événement de l'histoire nationale de la Belgique. Il y a aujourd'hui six ans que furent cé lébrées Bruxelles les funérailles solen nelles du fondateur de la dynastie, Léopold I"; c'était le 16 décembre 1865 le jour mê me du 75 anniversaire de la naissance de notre premier Roi, si regretté. Plusieurs membres des familles souve raines de l'Kurope assistèrent cette grande et funèbre cérémonie, qui se paesa la veille de l'avènement de Léopold IIhéritier du trône. C'est le 16 décembre 1772, c'est à-dire il y a 99 ans, que lut créée Bruxelles, sous le règne de la grande Marie-Thérèse, l'Académie impériale et royale des sciences et belles-lettres de Belgique. Le prince Napoléon la princesse Clolilde et leur suite sont arrivés le 14 Bruxelles ils sont descendus VHôlel de Suède. Ils sont repartis le lendemain pour l'Angleterre. Nous tenons de source certaine que le Comité de justice de la presse rendra très- prochainement sa décision dans l'afTaire Mandel Tesch et la Compagnie du Grand- Luxembourg. (Belgique.) Plusieurs individus ayant appartenu la Commune de Paris viennent encore d'être découverts Bruxelles et arrêtés. On maude de Pesth, la Neue Freie Press de Vienne, que le gouvernement belge s'est adressé au ministère hongrois pour lui demander communication des résultats de son enquête sur le mouvement ouvrier. On écrit du Nord de la Hollande il y a bien des années que les champs n'ont été si ravegés par les oies sauvages qu'à ce moment. Elles se laissent tomber par cen taiues sur les champs de blé et détruisent les jeunes fiuits d'hiver qui étaient préser vés de la gelée par la neige, laquelle les couvre une hauteur de quelques pieds. Les pertes que ces oiseaux occasionnent aux laboureurs sont incalculables. On annonce la mort Londres de M. William Tinney, vétéran du barreau et f avocat hargneux. Il plaidait un jour devant lord Clare. Le noble juge avait amené la cour un su perbe épagneul auquel il paraissait prêter exclusivement son attention. Tout coup. M. Tinney s'arrêta court au milieu de sa plaidoirie: Continuez, monsieur Tinney, continuez, je vous prie, «1 it lord Clare en levant la tête et caressant son chien de la main. Je continuerai milord répondit l'avocat en s'inclinant respectueusement, je continuerai lorsque Vos Seigneuries auront fini leur consultation. Une députation, composée des prin cipaux industriels de la Cité de Londres, est allée trduver le lord maire pour lui demander l'autorisation d'organiser un meeting où l'on proposerait l'emploi du système métrique des poids et mesures. Le lord-maire a répondu qu'il compre nait l'importance d'une telle résolution, et a déclaré que le meeting aurait lieu le 17 janvier sous sa présidence personnelle On annonce Londres, pour l'année 1872, une exposition exclusivement réser vée aux oeuvres en blanc et noir c'est- à-dire aux gravures, eaux fortes, dessins la plume, au crayon, fusains, etc Elle aura lieu vraisemblablement dans l'Egypliau- Hall, Piccadilly. On lit dans le Messager d'Odessa qu'on vient de faire dans cette ville une expé rience sur la rapidité des communications télégraphiques avec le Japon- Un habitant d'Odessa a envayé Nagasaki une dépêche adressée son fils, officier de marine, qui sert bord d'un vapeur de guerre russe. La dépêche est partie d'Odessa le 16 no vembre 9 heures et quart du matin et l'on a reçu la réponse le 18 7 heures du soir. La dépêche de Nagasaki était datée du 17 9 heures 40 minutes du malin. FRANCE. YutSAiLiFsi(> décembre. On assure que l'exposer financier distri bué aujourd'hui porte que les dépenses du budget s'élèvent 2 milliards 415 millions et les receltes 2 milliards 429 millions; il y a donc un excédant de recettes de 14 millions. Les nouveaux impôts figurent dans les receltes pour 247 millions, dont 90 millions pour les droits sur les matières premières, 65 millions pour les droits sur les textiles, 30 millions pour les impôts sur les valeurs mobilières, 20 millions d'élévation sur les droits des sucres, 10 millions pour les droits sur les matières fabriquées et 10 millions pour le rétablissement des droits sur la navigation. L'exposé fait ressortir que les impôts nouveaux ne surchargent pas la propriété foncière, ne touchent pas la rente, la houille, au fer ni au transportées marchan dises. Echo du Kord annonce qu'une rixe vient d'éclater Revin, petit bourg voisin de Charlevilleentre les habitants et les Bavarois de la garnison L'autorité alle mande a immédiatement envoyé trois cents hommes, et un otage a été choisi parmi les notables, en attendant qu'on mette la main sur les auteurs du tumulte, dont la plupart paraissent, d'ailleurs, avoir traversé la frontière temps. Rien n'égale la simplicité de certains campagnards. Un paysan des environs de Liile raconta un individu avec lequel il faisait route qu'il souffrait des yeux. Celui ci s'offrit le guérir avec un re mède de famille. On arrive chez le paysan. Le prétendu médecin se fait donner un verre d'eau, puis il demande des pièces d'or. Le paysan remet quatre louis, que le docteur enveloppe dans du papier; il met le tout dans l'eau. Puis il dit au paysan Laissez ce remède ainsi quarante huit heu res, puis vous vous lotionnerez les yeux tous les soirs avec l'eau dans laquelle il y aura une solution d'or. Dans quelques jours je reviendrai. Le paysan suivit ses prescriptions, mais comme le mal ne guérit point et que le fameux oculiste ne revenait pas, il voulut retirer ses pièces d'or. Il ouvrit le paquet et trouva des ronds de plomb. Deux célébrités de Paris, chacune dans son genre, viennent de mourir deux jours d'intervalle ce sont le père Girol, le célèbre marchand de peaux de lapins, décédé quatre fois millionnaire, et le père Mauras, ancien propriétaire de l'établisse ment du Lapin blanc. En 1840, le père Girot, arrivant de Nor mandie, vint s'établir la place Maubert, dans une vieille maison qui est devenue légendaire. Ses achats s'élevaient par se maine plus de 30,000 fr.et c'est sur le comptoir du marchand de vins qui a pour enseigne Au Verre galant qu'il faisait ses payements. Détail assez remarquable, le père Girot ne savait ni lire ni écrire, et c'était au moyen de lignes tracées la craie sur une planche qu'il tenait sa comptabi lité. Vers ces derniers temps, il s'était re tiré dans la rue de la Reine-Blanche, au quartier Mouffetard où il a fini ses jours. Le père Mauras, propriétaire du Lapin blanc, dans la Cité, a eu aussi une grande notoriété. Il était l'auteur des inscriptions bizarres qui ornaient la salle de son étrange établissement. Après l'expropriation des maisons de la Cité, en 1856, le père Mauras se retira dans l'île Saint-Louis, avec des rentes qui s'élevaient 50.000 fr. Tous les jours, il allait visiter l'endroit où avait été son débitet venait se reposer ensuite au jardin de l'archevêché sur un banc où il restait des heures entières. C'est en reve nant de Bordeaux, son pays natal, où il était allé passer le temps du siège, qu'il est décédé dans son logement de l'île Saint- Louis. (La Patrie.) Les centenaires en France. Une toute récente statistique établit que, sur les37 millions d'habitants dont se compose la Erance, il en est peine aujourd'hui 450 qui aient vu le règne de Louis XV, c'est-dire dont la naissance remonte au- delà de 1774, ce qui donne en moyenne un centenaire par chaque 50,000 habitants Ce n'est pas trop. Les chiffonnier» Paris. Une ré cente statistique, faite la préfecture de police, établit qu'il existe Paris environ 20,000 chiffonniers, parasites qui vivent exclusivement sur les débris de la vie des autres. Ils habitent presque tous les quartiers excentriques et affectionnent spécialement BelleviIle et le quartier Mouffetard. Vers dix heures du soir ils descendent dans la ville pour s'y livrer leur petite industrie. Il y a plusieurs catégories de chiffonniers, et lorsqu'on en voit plusieurs occupés autour d'un même las, on peut être certain a l'avance qu'ils ne sont pas de la même famille. L'un crochète exclusivement le papier, l'autre les chiffons un troisième les os, un autre les bouts de cigares il en est même aujourd'hui qui crochètent plus spécialement les coupures, et il paraît que la moisson en est assez abondante. Les 20,000 chiffonniers rapportent au logis 30,000 bottes pleines (car quelques- uiis font deux voyages). Chaque hotte vaut

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Le Propagateur (1818-1871) | 1871 | | pagina 3